Une compagnie pétrolière envoie une équipe de chercheurs dans l'Arctique pour installer une base de forage dans le paysage enneigé.
Je mentionnais Larry Fessenden dans le topic Brooklyn 45, dont le parcours et les réseaux sont étonnants compte tenu du fait que c'est quelqu'un dont je n'avais jamais entendu parler jusque là. The Last Winter est son film culte a priori, et a été diffusé notamment au Museum of Modern Art de New York (attention ça spoile un peu) : https://www.moma.org/calendar/events/7732
D'emblée on pense à The Thing, pas seulement à cause du paysage, du lieu de vie de plain-pied en préfabriqués et de l'équipe qu'il abrite, mais aussi par l'usage des plans larges (certains passages plus animés au début, vraisemblablement en vue subjective, font même penser à Ghosts of Mars... qu'on retrouve d'ailleurs aussi dans certains choix et thèmes). Mais le rapport à l'horreur y est moins radical, plus feutré, voire même carrément plus timide. Je me méfie toujours quand des gens (surtout Guillermo Del Toro) utilisent l'adjectif "gothique" pour parler de films d'horreurs récents, dans mon expérience ça veut surtout dire qu'ils sont chiants et dans l'évitement. Et c'est encore le cas ici (quelques corbeaux poeiens ne suffisent pas à rendre quelque chose "gothique" (j'ai vu passer quelques critiques qui mentionnent également un côté lovecraftien, il n'en est évidemment rien)). Les acteurs sont tous très bons, biens écrits (les dialogues aussi), les personnages donc très bien campés mais étirés à l'extrême dans leurs conflits et impuissances, tandis que les enjeux sont très vite transparents et ne progressent pas : ce n'est d'ailleurs pas pour rien que tout se décoince à l'aide d'un élément perturbateur aussi abusé que tardif, qui force en quelque sorte le film à s'emballer... mais bien trop tard et de manière bien trop attendue, même pour 2006. De ce point de vue, c'est un peu l'anti Event Horizon, qui reste un sommet de pulp vulgos qui mine de rien fonctionne encore très bien.
Ensuite il y a cet élément perturbateur et tout son aspect allégorique qui expliquent évidemment l'intérêt du MoMA pour cette série B :
La dernière séquence et son dernier plan sont vraiment cools. Pas mauvais, mais trop évident pour être vraiment captivant. Ca m'a surtout donné envie de retenter Phénomènes.