La tagline du coup de pression, en VF comme en VO.
Le vent de liberté qui émane de certains films des années 60-70 continue de m'épater, par son rejet des structures conventionnelles, par son approche parfois "égalitaire" des séquences, par son traitement cru et sans fard des sujets... Panique à Needle Park n'a presque ni début (si ce n'est qu'ils se rencontrent), ni milieu, ni fin (abrupte ici) et tout le long, même s'il y a inévitablement une progression certaine (Hélène ne se drogue pas tout de suite, les galères s'accentuent), j'ai jamais l'impression que la mise en scène ou le scénario mettent particulièrement l'emphase sur tel ou tel moment alors que cela aurait pu être le cas. Que ce soit quand untel fait une overdose ou qu'untel découvre qu'unetelle a commencé à se droguer, c'est illustré de manière aussi matter-of-fact que des scènes plus anodines de glande, deal, vol, ou amour.
Le film arbore donc un aspect de "chronique", accentué d'ailleurs par des ellipses parfois D’ENCULÉ (qui ne créent pour autant jamais de manque ou de sensation de raccourci), mais sans que cela puisse paraître inconséquent. L'enfer de la drogue et de l'addiction est montré crûment mais sans jugement, jamais dans un expressionnisme effrayant à la Requiem for a Dream mais sans jamais "glamouriser" non plus. Au contraire, quand tu vois la manière dont le manque peut te faire accepter les pires compromissions, c'est sans équivoque. Le film parvient ainsi à établir un compte-rendu de cette réalité et de ce microcosme sans jamais avoir à forcer le trait.
Il est tout aussi rafraîchissant de découvrir un Pacino des débuts, avec une prestation qui n'a rien à voir avec celle, intériorisé, du Parrain, un an après, ou celles, exubérantes, de Scarface ou de ses films des années 90. Ici, c'est un jeune con, jovial, gouailleur, vivant.
A part L'Epouvantail, que je vais mater, y a quoi d'autre chez Schatzberg qui vaut le coup?