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Les femmes du square (Julien Rambaldi - 2022)
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Auteur:  Müller [ 27 Avr 2023, 12:00 ]
Sujet du message:  Les femmes du square (Julien Rambaldi - 2022)

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C’est ce que j’appelle des « fims d’avion » : pas du tout le genre de trucs que je regarderais spontanément ou susceptibles de susciter mon intéret, pourtant je me surprends à en glaner des extraits sur les moniteurs des autres passagers jusqu'à me dire "pourquoi pas". Je soupçonne qu'il s'agit du même phénomène qui concerne la consommation de jus de tomate : https://www.allrecipes.com/article/why-do-people-crave-tomato-juice-on-airplanes/

C’est de la pure formule, l’essence même du « film de nounou » : personnage principal sans le sou mais débrouillarde (en plus ici sans papiers), évolue dans un milieu interlope, découvre au hasard d’une rencontre un milieu plus stable, plus proche de la surface de la société. Elle s’y trouve d’abord en décalage avant d’y prendre goût, puis se trouve confrontée à des injustices systémiques qu’elle va affronter d’abord avec sa propre roublardise, puis à l’aide de procédures établies (ici les prud’hommes dans le cadre d’un litige employeur/employé) pour lesquelles elle va se découvrir un talent naturel, qui plus est en adéquation avec ses valeurs, naturellement humanistes et universelles.

Niveau poncifs : enfant malheureux et coincé que la nounou va émanciper, coups de bluff et culot d’abord salutaires et jouissifs mais qui finissent par empirer les choses, ce qui nécessite le recours à l’aide d’un personnage compétent et professionnel séduit (entre autres) par le foutoir de base, retour des fantômes du passé au bon moment, scénarisation du réel pour que tout ou presque soit résolu, justice émancipatrice comme récompense finale.

Balisé à l'extrême, excessivement positif comme le veut la formule. Quelques éléments de vraisemblance comme les cassures au coeur de l'expérience africaine de la diaspora (le fils laissé au pays à une cousine) ou la prédation inter-communautaire typique du lumpenprolétariat (le méchant Congolais) sont survolés, interviennent comme des moments de gravitas ou pour insuffler des enjeux passagers. C'est le pendant feel good et safe de tentatives de traitement plus sombres de ces questions dans le cinéma français, pas forcément plus pertinents pour autant.

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