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Flandres (Bruno Dumont - 2006)
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Auteur:  Blissfully [ 31 Mai 2006, 21:40 ]
Sujet du message:  Flandres (Bruno Dumont - 2006)

I see treeees of greeen, red roses toooo

Image

J'aime moyennement La Vie de Jésus, pas du tout 29 Palms, pas vu L'Humanité. Pourtant, j'aime vraiment bien ce Flandres, même si le propos à mes yeux est soit trop confus, soit trop simple là où j'essaie de voir plus compliqué. Reste la pure fascination exercée par la mise en scène, voir la puissance picturale des scènes de Flandres, en opposition aux scènes guerrières. L'interprétation est très inégale par contre (oulah France comme tu as du mal).

4/6

Auteur:  Karloff [ 22 Aoû 2006, 22:35 ]
Sujet du message: 

Comme je ne goute que moyen au cinéma de Bruno Dumont, j'en attendais pas grand chose... Curieusement, je trouve le film apaisé par rapport au précédent, plus "conventionnel", moins énervant dans sa façon de montrer d'au-dessus des Freaks... Mais bon... j'ai pas été très impressionné par la mise en scène - décevante épisode guerrier par rapport à Beau Travail -, le côté hystérique du perso féminin arrive comme un cheveu sur la soupe...

3/6

Auteur:  Cosmo [ 23 Aoû 2006, 09:04 ]
Sujet du message: 

Karloff a écrit:
décevante épisode guerrier par rapport à Beau Travail -,


Ah tiens, marrant, j'ai pensé à ce film (au détriment du Dumont) durant toute la partie guerrière.

Film agréable (quoique le mot est mal choisi) mais qui tourne rapidement au procédé. Certains plans sont très beaux, y compris durant les scènes de guerre (quelques plans dans les tranchées, très bien composés), mais au final quoi ? Ca se répète, ça s'enlise, ce n'est jamais raté réellement, mais c'est un rien convenu.
Malgré tout, je me rends compte que je rentre très facilement dans le cinéma de Dumont.
4/6

Auteur:  Bakerboy [ 26 Aoû 2006, 10:16 ]
Sujet du message: 

Il y a un vrai truc chez Dumont.

J'aime beaucoup La vie de Jésus, je considère 29 palms comme une arnaque pure et simple. Quant à l'Humanité, comment dire...

J'ai voulu me barrer mille fois (chose que je n'aime pas faire), mais à chaque fois, un plan sidérant me forçait à me rasseoir.

Donc au final, je crois que je l'aime bien, Dumont.

Je crois...

Il a de vrais partis pris. C'est un vrai auteur, au sens noble, avec ses obsessions thématiques et stylistiques récurrentes (comédiens amateurs, gueules cassées, paysages sublimés)...

Et comme disait je ne sais plus qui : "Peu importe le genre, un film d'auteur, c'est un film où l'intelligence se voit à l'image"...

Simpl(ist)e, mais pas faux.

Auteur:  Gerry [ 02 Sep 2006, 19:34 ]
Sujet du message:  Re: Flandres (Bruno Dumont - 2006)

J'ai été très déçu. On sent que Dumont aurait pu faire un très grand film (la photo est splendide, certaines scènes sont plastiquement très fortes, jouant sur les valeurs de plan et les raccords regards d'une façon nouvelle et prenante), mais c'est très lourdingue, ça prend souvent le spectateur et les personnages pour de gros cons, et ça soutient pas la comparaison avec beaucoup d'autres films. La partie "guerre" est en cela un ratage complet : voulant remettre l'horreur au devant de la scène, Dumont s'eclipse devant une série de clichés, ailleurs bien mieux traités (chez Denis, Kubrick, Coppola, et beaucoup d'autres).

Et comme chez une de ses inspirations (enfin j'imagine), Antonioni, je déteste cette façon de faire des films qui se veulent réalistes, sensoriels, sensuels, alors que ça suinte partout la philosophie, la pensée, le symbolisme lourdaud (le parallèle entre la guerre et l'avortement, wahou). Pareil pour l'inspiration Bresson, et que je te prends des inconnus qui parlent et agissent mécaniquement parce que ce sont des "modèles" et pas des "interprètes", mes couilles ouais, je trouve ça (pas toujours mais souvent) mal utilisé dans le film.

J'ai senti le film beaucoup trop réfléchi, totalement étouffant par son manque de vie (sans doute voulu, mais alors ce n'est vraiment pas mon truc), et parfois très prévisible (il m'arrivait, et c'est mauvais de signe, de me dire que tel plan serait suivi de tel autre plan, que celui-ci serait un pano ou un travelling, etc.). Et, comme chez Antonioni, tous les plans "sensoriels" (genre je filme les éléments, le feu, les arbres, la lumière...) sonnent complètement faux, on ne sent pas qu'il aime ce qu'il filme mais que ces plans font partie d'un système plus large, d'une sorte d'obligation qu'il se fait à lui-même de ne pas être trop froid et intello.

Après, j'ai aimé ce qu'il insinue doucement, le parallèle entre la guerre et la société, où André sert de lien entre ces deux univers pas si différents. Et puis, tout comme 29 Palms que je n'avais pas non plus tellement aimé, ce sont des films qui restent en mémoire, dont des plans ne s'effacent pas...

2/6, on va dire

Auteur:  Zad [ 03 Sep 2006, 14:27 ]
Sujet du message: 

gerry, tu m'enlèves les mots de la bouche... première déception venant de Dumont pour ma part, moi qui avais malgré tout été fasciné par 29 Plams... Je souscris totalement à l'idée d'Anthony, selon laquelle Dumont se caricature ici...

c'est marrant, d'ailleurs, que tu évoques ici Antonioni, Gerry. Voilà un cinéaste que je viens juste de découvrir (avec Blow Up et Profession Reporter) et auquel je n'arrive absolument pas à adhérer, pour les raisons justement que tu exposes ici. Je me sens moins seul, du coup.

Pour autant, je reconnais que visuellement, c'est formidable, spécialement tout ce qui se passe dans le Nord. Dumont sait toujours filmer, cadrer surtout... Son montage, en revanche, me convainc moins. C'est sans doute lié également à un scénario terriblement mince, pas aidé par des ellipses abruptes qui ne font qu'ajouter à la froideur glaciale du reste.

Restent des dialogues, rares et lapidaires, mais saisissants, à l'inverse des scènes de violence appuyées (le gros plan sur le poing serré... :? ) et un rien mécaniques, artificielles... On a presque du mal à y croire (cf.l'émasculation). Tout comme on peut se sentir lassé par les personnalités excessives des personnages (Barbe, en particulier).

Et effectivement, l'impression d'avoir été un peu pris pour un benêt est assez énervante... J'en suis sorti fâché contre Dumont...

C'est un peu pêle-mêle tout ça, mais en attendant, grosse déception.

1-2/6

Auteur:  Zad [ 04 Sep 2006, 17:40 ]
Sujet du message: 

1)
apparemment, il y a une ellipse, oui (mais comme souvent dans ce film, elle est peu claire...), tous lui passent dessus sauf celui qui du coup se fait harceler par les autres.


2)
oui, c'est bien lui, et non, on comprend pas bien pourquoi ça se passe comme ça... la violence ici est assez gratuite, de toute façon, juste là pour éventuellement choquer... je trouve cette scène vraiment loupée, pour ma part...


3)
de son copain à elle, je crois


4)
Alors là, aucune idée... on comprend rien à ce personnage... incohérent et au final désincarné, sans intérêt...


5)
je pense comme toi: on a vu la scène, il n'y a pas trahison à proprement parler... je pige rien, moi non plus...

Auteur:  Gerry [ 04 Sep 2006, 18:20 ]
Sujet du message: 

Léo a écrit:
2)
Comme les mecs sont difficilement identifiables (à part Demester), j'avais l'impression quele mec qui se fait émasculer, c'est justement celui qui n'a pas violé la fille.
Pourquoi, dans ce cas, la fille (arabe) le désigne, lui et seulement lui ?



Selon moi, pour que le vrai "bourreau", Demester, ait un miroir inversé de ce qu'il a fait, pour qu'il observe et entende l'horreur de son geste.
Peut-être aussi pour lui faire "peur" : il pense y passer, il flippe en imaginant ce qui arrive à son pote, et donc il prend conscience de l'horreur de son geste.

Enfin ça me semble pas si gratuit que ça, le fait que Demester soit épargné. Le geste de la nana l'enfonce plus profondément : il se rend d'une part compte de l'horreur de ce qu'il a fait, et il devient en quelque sorte responsable de la mort de l'innocent.

Auteur:  Gerry [ 04 Sep 2006, 19:24 ]
Sujet du message: 

Léo a écrit:
Dans ton interprétation la victime est enocre plus perverse que le bourreau, donc.


Euh... ah bon?


P'tain c'est chiant ces "hide".

Non, je pense pas. Elle a aussi peut-être une visée moralisatrice : au lieu de laisser Demester totalement crétin et inconscient, elle le met face à son crime pour qu'il puisse changer, se rendre compte de ce qu'il a fait, avoir une vision "morale" de ce qu'il a fait de façon "animale" (beaucoup de guillemets, hein).

Auteur:  Blissfully [ 05 Sep 2006, 18:54 ]
Sujet du message: 

Léo a écrit:
2)
Comme les mecs sont difficilement identifiables (à part Demester), j'avais l'impression quele mec qui se fait émasculer, c'est justement celui qui n'a pas violé la fille.
Pourquoi, dans ce cas, la fille (arabe) le désigne, lui et seulement lui ?



La réponse de Dumont dans Première:

"On s'attend au cycle de vengeance où la victime fait payer son agresseur. Au contraire, le choix de l'innocent est beaucoup plus fort. Cela dit, c'est un hasard total. Dans le scénario, il s'agissait d'une tournante à laquelle tout le monde participait. Un des acteurs a refusé de tourner le viol. J'aurais pu prendre un autre acteur, mais lui m'intéressait. Par hasard, je lisais René Girard, qui a écrit des textes passionnants sur le mécanisme victimaire. Il explique que les tribus primitives se battaient entre elles sans fin jusqu'à ce que le meurtre d'une victime innocente - un pèlerin, un étranger... - vienne mettre un terme à ce mécanisme. C'est tellement fort que moralement ça bloque. Mon cinéma marche à l'imprévu, je me laisse guider par le sensible, j'essaie de me débarrasser des idées: Flandres n'est jamais une oeuvre de l'esprit."

Auteur:  Gerry [ 05 Sep 2006, 19:23 ]
Sujet du message: 

Blissfully a écrit:
"On s'attend au cycle de vengeance où la victime fait payer son agresseur. Au contraire, le choix de l'innocent est beaucoup plus fort. Cela dit, c'est un hasard total. Dans le scénario, il s'agissait d'une tournante à laquelle tout le monde participait. Un des acteurs a refusé de tourner le viol. J'aurais pu prendre un autre acteur, mais lui m'intéressait. Par hasard, je lisais René Girard, qui a écrit des textes passionnants sur le mécanisme victimaire. Il explique que les tribus primitives se battaient entre elles sans fin jusqu'à ce que le meurtre d'une victime innocente - un pèlerin, un étranger... - vienne mettre un terme à ce mécanisme. C'est tellement fort que moralement ça bloque. Mon cinéma marche à l'imprévu, je me laisse guider par le sensible, j'essaie de me débarrasser des idées: Flandres n'est jamais une oeuvre de l'esprit."


Lol, donc s'il avait lu Sade, la nana lui aurait cousu l'anus? C'est débile!
Et dire que ce n'est pas une "oeuvre de l'esprit" alors qu'il dit deux lignes au-dessus que le passage du film est inspiré par René Girard, ça me fait doucement rire...

Auteur:  Gerry [ 05 Sep 2006, 19:35 ]
Sujet du message: 

Léo a écrit:

Le début du film (la blessure, le piège à lapin, le soc qui laboure la terre), ce sont des "symboles" de la guerre, ou des "signes", je ne sais pas comment le dire, mais bref ce sont quand même des idées.


Carrément, c'est d'ailleurs plutôt pas mal (à part la blessure, c'est lourdingue), ainsi que le plan à l'intérieur du tracteur où on (je?) a l'impression d'être dans un tank.
Et puis il avait écrit un scénario avant, et il a pas fait d'écriture automatique, merde!
Ras-le-cul des cinéastes intellos qui en ont honte!

Auteur:  Mr Chow [ 06 Sep 2006, 21:28 ]
Sujet du message: 

Bon mis à part la scène de la "vengeance", et l'acteur principal qui dégage vraiment quelque chose (en plus il a un air de D'Onofrio/ Full Metal Jacket) j'ai trouvé ça convenu au possible dans son déroulement, sa symbolique... Le film n'est jamais à l'aise avec sa durée, sa structure, ni même son espace. N'ayant vu que "29 Palms" (que j'avais beaucoup aimé au contraire, pour la réussite sur les défauts précités) je ne sais pas si c'est du Dumont caricatural, en tout cas c'est caricatural tout court.

2/6

Auteur:  Mr Chow [ 06 Sep 2006, 22:06 ]
Sujet du message: 

outre les ricanements du public cynique, j'étais amusé de la coincidence de voir dans la salle un couple formé sous mes yeux le midi même avec un gars qui dragouillait dans le café ou j'étais... Après
la scène du viol
, la nana se lève comme si elle allait gerber et file vers la sortie. Le mec reste comme un con à pas savoir quoi faire puis se lève 5 minutes après finalement... sont pas revenus dans la salle.

Auteur:  Jericho Cane [ 06 Sep 2006, 22:14 ]
Sujet du message: 

Il a mal vieilli, ce film, pour moi... Certainement le Dumont que j'aime le moins.

Ils ont vraiment fait n'importe quoi, les jurés de Cannes...

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