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Hour of the Gun (John Sturges - 1967)
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Auteur:  Müller [ 02 Oct 2022, 16:34 ]
Sujet du message:  Hour of the Gun (John Sturges - 1967)

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7 secondes en enfer pour le titre français, qui aurait aussi bien pu être L'heure de la bite tant il n'y pas une seule nana à l'horizon.

Il s'agit d'une nième variation sur le fameux règlement de comptes à O.K. Corral, qui en est ici la scène d'ouverture plutôt que le point culminant. La haine et la rancoeur entre les personnages et le dépassement du point de non-retour sont donc déjà ancrés dès les premières secondes : James Garner incarne un Wyatt Earp froid, crispé et déterminé en miroir avec son adversaire Ike Clanton, dans le même état en plus d'être particulièrement odieux, joué par Robert Ryan tout en contraste avec son personnage tragique dans The Wild Bunch deux ans plus tard.

Hour of the Gun commence donc par la fin pour en raconter de manière soi-disant factuelle les retombées : une guerre des conspirations.

Celles du clan Clanton d'abord, mélange de hors-la-loi notoires et de notables corrompus, qui attaquent les frères Earp et Doc Holliday (Jason Robards impeccable) en justice : on a rapidement de belles scènes de procès qui font monter la sauce et posent l'étendue de la corruption et du pouvoir de l'argent à Tombstone et en font les pires ennemis de la loi. Face au match nul humiliant et épuisant du tribunal, la violence reprend avec un mélange de sournoiserie et de cruauté dont la mise en scène préfigure certains codes du slasher (sans compter que les thèmes les plus angoissants de la B.O. de Jerry Goldsmith font très proto-Jaws).

La seconde conspiration, celle du clan Earp poussé à bout, intervient en réponse à la première, avec la même violence méthodique et inexorable : la scène où ils retrouvent Warshaw, un des complices des tueries post-procès, est une masterclass de tension visuelle, thématique, d'écriture et d'interprétation (le langage corporel du mec acculé, sa façon d'utiliser ses mains, ses répétitions... Steve Inhat, qui a surtout joué pour la télé et est mort jeune, est apparemment connu pour ce genre de prouesses selon son wiki). C'est une des confrontations les plus magnifiques et foudroyantes de l'histoire du western.

Le dilemne auquel est progressivement confronté Earp, techniquement un homme de loi parti en expédition punitive, est surtout incarné par le personnage de Doc, lui pour le coup un tueur aguerri, qui sert tout du long de surmoi alcoolique et tuberculeux à son ami, avec ce mélange de tendresse pudique, de réprobation et de cynisme de façade.

Spirale verrouillée de vengeance et contre-vengeance, tension permanente, dialogues en béton armé, de bons moments de paranoïa et d'autres encore meilleurs de rétribution sauvage. Grand film. Je l'ai toujours préféré, et de très loin, à The Magnificent Seven que je trouvais trop long même gamin.

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