J'ai beaucoup aimé la première demie-heure où l'on suit un personnage que l'on ne nous a pas présenté se battre avec tous les passants qu'il croise. C'est absurde, drôle et assez inquiétant même si la violence, comme dans tous le film et c'est un de ses gros défauts, est uniquement de façade, les coups ne font pas mal, les mecs se font tabasser et ils saignent du nez c'est tout. Mais dès que le "scénario" commence à se mettre en place le film s'effondre presque totalement et se transforme en une espèce de manga adolescent hystérique débile au propos d'un basique limite embarrassant sur la contagion de la violence.
Le gros problème c'est que le film n'a pas du tout les épaules de ses ambitions et que sa violence purement gratuite est trop molle à l'image pour que ça crée le malaise ou le rejet. On n'est pas chez Haneke quoi. Là encore une fois tout est déréalisé par une manière bien trop légère de figurer cette violence, le héros qui une scène a les poings tout abîmés d'avoir donné des coups de poings et qui n'a plus rien la scène d'après... Ca paraît un détail dit comme ça mais cela retire au film son aspect film de monstres et spiral autodestructrice. On veut évidemment parler d'une certaine jeunesse perdue et nihiliste qui a besoin de se faire casser la gueule pour ressentir quelque chose mais c'est trop léger dans le ton pour que ça ait un quelconque impact. A l'image de ce personnage principal dont on ne saura définitivement rien du début à la fin. Fin d'ailleurs qui tombe totalement à plat. Se refusant de conclure quoi que ce soit, Mariko coupe de manière brutale et sans effet (même si les quelques plans de cette procession traditionnelle sont assez impressionnants).
Quand même, quelle curiosité que de sortir aujourd'hui en salles, un film vieux de 6 ans, il y a vraiment qu'en France qu'on voit ça.
2/6