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Etat de siège (Costa-Gavras, 1972)
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Auteur:  Abyssin [ 10 Juil 2022, 11:23 ]
Sujet du message:  Etat de siège (Costa-Gavras, 1972)

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Philip Michael Santore, un fonctionnaire américain appartenant à l'Agence internationale du développement, effectue une mission technique dans un pays d'Amérique du Sud, avec sa femme et ses enfants. A peine arrivé, il est enlevé par les membres d'un mouvement de résistance armée d'extrême-gauche qui veulent l'échanger contre des prisonniers politiques. Tandis que la police fouille la ville, Santore est interrogé par ses ravisseurs.


Dernier volet de la trilogie des dictatures, Etat de siège se concentre sur l'intervention de la CIA dans les pays d'amérique du sud, en particulier sur "l'éducation" des polices en place pour l'institution des régimes totalitaires. Il n'y a pas vraiment de suspense sur la mort ou non du personnage de Montand (on le voit mort au bout de 2 minutes de film), Costa Gavras se focalisant plus sur comment on a pu arriver à cette dernière. On a ici affaire à un solide film dossier typique des années 70, qui est dans le haut du panier grâce au talent de conteur de Gavras et celui d'acteur de Montand. Sur Montand, il est comme toujours excellent (le moment où il annonce aux résistants que les circonstances vont l'obliger à l'exécuter) et c'est dans ce type de films, qu'on se rend compte à quel point il manque aujourd'hui dans le cinéma français un acteur de sa trempe.

Hyper documenté (c'est évidemment tiré d'un fait réel), carré et efficace, je suis quand même un peu moins convaincu que par Z ou L'aveu. Le film reste bon, il est souvent glaçant et révoltant mais beaucoup plus classique et grand public que ses deux prédécesseurs. Pas que ça soit un reproche en soit, on est en face d'une jolie oeuvre mais il manque un peu de l'ironie dévastatrice caractéristique de Gavras, pour l'élever au niveau de ses deux prédécesseurs. Ce sens de l'absurde qu'on voit bien par moments, comme cette scène de l'assemblée nationale où on se rend compte que les députés de l'opposition de gauche ne siègent pas car interdits, mais qui aurait mérité d'être plus présent. Cette absurdité dévastatrice qui transcendait L'aveu est donc peu présente mais le résultat reste toutefois un film dossier de très bonne facture.

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