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Avanti! (Billy Wilder, 1972)
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Auteur:  Cyniquotron [ 24 Jan 2022, 16:56 ]
Sujet du message:  Avanti! (Billy Wilder, 1972)

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Riche homme d'affaires américain, Wendell Ambruster III débarque sur l'île d'Ischia, en Italie, pour y récupérer la dépouille de son père. Il découvre que celui-ci avait une maitresse, qu'il retrouvait chaque été depuis dix ans, et dont la fille Pamela loge dans le même hôtel que lui. Wendell souhaite à tout prix éviter le scandale que provoquerait une telle révélation.

Probablement le premier film de Wilder que j'avais vu à l'adolescence, à la revoyure je dois bien admettre que c'est très inférieur à tout son cinéma des années 40-60. Film de papys libidineux un peu vulgos, au rythme mou, j'admets.

Après les restes ne sont pas tous à jeter, on y trouve les derniers feux du cinéma de Wilder, tant dans toute la scène à la morgue, sublime par ses plans, son rythme, sa photographie (quelque chose de Sirkien presque), que pour la comédie.

Si parfois les situations rament, le postulat de départ demeure symboliquement original, et par exemple
la scène finale où l'ami diplomate américain fait jurer au cadavre substitué de Bruno le valet de chambre expulsé, dans un cercueil, qu'il défendra les valeurs des Etats-Unis par tous les moyens possibles
, j'ai trouvé ça toujours hilarant.

Le film est d'ailleurs basé sur une pièce du même auteur que Sabrina(1954), d'où le lien.

Un bon 3/6 quand même.

Auteur:  JulienLepers [ 24 Jan 2022, 20:39 ]
Sujet du message:  Re: Avanti! (Billy Wilder, 1972)

C'est pas un grand Wilder. Effectivement, ça grippe aux jointures et ça a cette laideur du début des années 70 avec une mode à vomir par les yeux, mais j'avais pas détesté la dernière fois que je l'ai vu. J'ai même trouvé Juliet Mills plutôt pas mal dans un rôle qui aurait pu être tape-nerfs rapidement. Et puis, Jack Lemmon me vend vraiment beaucoup le film.

Auteur:  Vieux-Gontrand [ 03 Mai 2023, 07:25 ]
Sujet du message:  Re: Avanti! (Billy Wilder, 1972)

C'est visuellement souvent très beau. Les couleurs et les cadrages dans la scène de la morgue en effet. Le début dans l'avion est génial (et celui-ci bien filmé, ce décollage)

Grosse influence sur Wes Anderson semble-t-il, mais contairement à lui la vulgarité apparente est une manière de désamorcer le risque d'exotisme et de xénophobie implicite, de rappeler le poids du réel dans l'image d'Epinal (elle est toujours liée a une conscience d'une fausseté ou un recul des personnages sur le récit. Aussi impression vizarre que le film enferme la sexualité dans la fiction : la nudité decomplexée de Mills, ou l'irréel baron allemand sadique et cacochyme).

Arte l'ayant diffusé avec le Trésor de la Sierra Madre, il est intéressant de voir un rapprochement formel (et aussi thématique, quelque point commun entre le personnage de Bogart et celui de Lemmon, leur solitude et leur rationnaliténm sèche) entre la manière avec laquelle Huston filme les Mexicains et Wilder les Italiens, toujours placés au seuil de l'image, voire me des portes chez Wilder (ils sont à la fois l'autre du personnage dans la fiction, avec un relent xenophobe ou du moins des plus caricatural, et l'autre du film lui-même véhiculant cette fois-ci la critique de cette xénophobie)

Auteur:  Vieux-Gontrand [ 05 Mai 2023, 11:41 ]
Sujet du message:  Re: Avanti! (Billy Wilder, 1972)

Choppé la fin. Ce n'est pas vulgaire du tout, et même beau formellement.
C'est même émouvant. Et reste incisif politiquement le dialogue sur Israël et la Syrie ou la situation grecque sont lucides)

Wilder faisait un lien avec The Apartment. Pas évident à première vue, même si les personnages, surtout féminins, se ressemblent.
On trouve ceci dit souvent chez Wilder l'idée d'un mort qui parle, ou bien est envié (l'Apartment l'atténue en tant que situation mais l'explicite par les dialogues qui roulent sur le suicide) , comme si la mort était le point de départ plutôt que le débouché de la jalousie érotique (cela suppose aussi l'idée que la différence de classe bloque la jouissance érotique, que la résolution de la première est séparé mais conditionne l'accès à la seconde , vu que l'aliénation ne touche sue les vivants. La suppression de celle-ci est une conséquence accidentelle du fait de mourir, ce que la fiction elle-même exprime comme désir et comme la part non-transformée de de la réalite).

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