L'émancipation du jeune Bernard Chanticleer va passer par un amour désespéré pour la belle Barbara qui déteste les hommes et le vol du livre le plus rare de la bibliothèque ou il travaille, dont son père est le directeur.
Y a un bond incroyable entre le Corman fauché et ringard et ce deuxième long qui lui aura également servi de film de fin d'études ET qui sera sélectionné à Cannes ET nommé au Golden Globe du Meilleur Film ET au WGA Award du Meilleur Scénario ET à l'Oscar du Meilleur Second Rôle Féminin.
Là c'est un vrai film, avec une mise en scène fraîche et enlevée, notamment tous ces gros plans et plans moyens en longue focale, qui ajoute un dynamisme et même un certain vertige dès que la caméra tourne autour des personnages, rendant plutôt bien compte de l'état d'esprit du jeune protagoniste.
Il y a toutefois un trop plein d'effets de style "ludiques", un peu comme si Coppola jetait tout ce qu'il pouvait au mur pour voir ce qui resterait accroché, et qui trahit son débutantisme '60s même si ce n'est jamais désagréable, juste un peu hétérogène.
Le récit, quant à lui, fait un peu figure de proto-Le Lauréat en clairement plus brouillon et lambda dans son portrait d'une jeunesse paumée face à l'émancipation sexuelle, mais il est intéressant de voir une fois de plus que le carcan familial, étouffant, oppressant, dirigiste, est au cœur du récit, ici dans une veine plus comique, la thématique travaillant clairement l'auteur depuis ses premiers pas.