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Double destinée (Roberto Gavaldón, 1946)
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Auteur:  bmntmp [ 10 Jan 2022, 19:11 ]
Sujet du message:  Double destinée (Roberto Gavaldón, 1946)

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L'autre jour, je lance un film noir de 1953, City That Never Sleeps, en espérant découvrir une "perle méconnue" du film noir. C'est ainsi en tout cas que le présente Scorsese à l'origine de sa restauration. Las, je me retrouve face à un polar carré aux improbables coïncidences - qui n'arrive pas à jouer de ses qualités - acteur principal, unité de temps, lumière correcte, tournage à Chicago - pour tirer son épingle du jeu.
Un peu au hasard, je vais voir un film mexicain au feu Action Christine qui consacre un cycle au réalisateur, inconnu au bataillon, Roberto Gavaldón, ancien acteur passé par Hollywood et dont les films semblent avoir bénéficié d'une redécouverte ces derniers temps. En l'occurence Double destinée, ou L'autre en version originale. Immédiatement je suis happé par le relief des images, la fluidité des mouvements de caméra et de la scénographie.
Gavaldón fait dans le film noir sirkien, ce qui est assez original : portrait de femme au ton (hyper)mélodramatique avec un prétexte criminel. Après deux scènes, s'ajoute au talent de la mise en image, celui de l'interprétation (et de la direction donc) de l'actrice principale, qui joue le double-rôle de jumelles, qui trouve assez rapidement son point culminant dans une scène de confrontation, la dernière, entre les deux soeurs, qui est peut-être le morceau de bravoure du film, avec, entre autres éléments, un fauteuil à bascule, un pistolet, une procession d'enfants pour noël, des feux de Bengale, une piñata, etc. Ce qui est étonnant, c'est cette faculté de Gavaldón à donner vie au chromé des voitures, au bar où se retrouve les personnages, aux statuettes qui ornent la tablette d'une cheminée, à un chien musclé qui aboie de manière menaçante filmé de près au ras du sol. Si la mise en scène fait état d'une fluidité au départ un peu premingerienne, il ne s'interdit aucune audace, des plans baroques qu'on verrait chez Argento, une contre-plongée sous une table de verre, ou le reflet d'une horloge, - pour terminer dans les décors exagérés, écrasants d'une prison où les ombres démultiplient les barreaux. Le pire c'est que cette virtuosité n'a jamais rien de gratuit. Si j'en crois quelques avis glanés sur internet, voilà surtout le résultat d'une collaboration fructueuse entre plusieurs types très doués dans leur domaine (le décorateur, qui est un peintre renommé, le directeur de la photo, originaire du Canada (et dont la famille avait émigré en Russie dans sa jeunesse pour l'anecdote) par exemple.
Excellent.

Auteur:  JulienLepers [ 17 Oct 2022, 10:29 ]
Sujet du message:  Re: Double destinée (Roberto Gavaldón, 1946)

Les films ont été diffusés sur une chaîne ciné du coup j'ai pu quasiment tout voir sauf la Déesse agenouillée et c'est du tout bon. J'ai une préférence pour celui-ci avec effectivement cette scène saisissante
où Dolores Del Rio se désape devant le cadavre de sa sœur pour échanger ses habits.

J'ai bien aimé la manière dont il crée un petit monde qui fourmille dans ce qui semble être à chaque fois le même quartier, avec des salons de coiffure, des restaurants et boîtes de nuit, des salles de sport. Ça m'a un peu rappelé certains Curtiz sa façon de mettre en scène le peuple dans les décors et confronter les monde du luxe et du populo.

J'ai beaucoup aimé aussi, comme toi, La Nuit avancée, déjà parce que c'est l'interprète du Kerim Bey de Bons Baisers de Russie qui tient la vedette et parce que le personnage est si superbement infect que tu ne sais plus si tu veux qu'il s'en sorte ou pas au final.

Auteur:  Art Core [ 17 Oct 2022, 12:49 ]
Sujet du message:  Re: Double destinée (Roberto Gavaldón, 1946)

Il y a pas un coffret qui doit sortir ? Bien envie de découvrir ses films.

Auteur:  JulienLepers [ 17 Oct 2022, 14:16 ]
Sujet du message:  Re: Double destinée (Roberto Gavaldón, 1946)

J'ai rien trouvé. En revanche, après Gavaldon, Ciné+ passe en ce moment l'intégrale Kinuyo Tanaka.

Auteur:  Art Core [ 17 Oct 2022, 14:35 ]
Sujet du message:  Re: Double destinée (Roberto Gavaldón, 1946)

Elle j'ai déjà ses films (et j'en ai encore vu aucun :mrgreen:.)

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