Forum de FilmDeCulte https://forum.plan-sequence.com/ |
|
Onoda (Arthur Harari - 2021) https://forum.plan-sequence.com/onoda-arthur-harari-2021-t32111.html |
Page 1 sur 1 |
Auteur: | Qui-Gon Jinn [ 02 Jan 2022, 12:46 ] |
Sujet du message: | Onoda (Arthur Harari - 2021) |
Honteux qu'il n'y ait pas de topic pour ce film. J'étais pas à donf sur DIAMANT NOIR mais j'avais apprécié son esthétique intemporelle. Harari nous refait le même coup avec ce film immédiatement hors du temps, avec ses tons pastel, son grain de jadis, l'impression dès le début de découvrir sur le tard un film méconnu des années 80. La narration également est intemporelle, avec son rythme posé mais jamais chiant, son intrigue simple mais tenue, qui convoque des souvenirs de films là encore bien rétro: un peu de DUEL DANS LE PACIFIQUE, un chouïa de Herzog, pas mal de films de jungle lancinants... C'est vraiment étonnant de voir un film français qui vise à une telle universalité hors du temps et des modes. Et quel objet sur le plan industriel ! Des français qui font un vrai film japonais, en japonais, zéro personnage d'occidental qui nous sert d'accroche, pas de personnage-token de meuf, il y a dans le film une radicalité et un jusqu'au-boutisme mais humble, jamais showy ou content de lui. Respect. |
Auteur: | Karloff [ 02 Jan 2022, 15:07 ] |
Sujet du message: | Re: Onoda (Arthur Harari - 2021) |
J'ai beaucoup aimé, j'étais persuadé d'avoir mis mon avis ici. "L'un des plus beaux films de l'année qui souffre hélas de sortir au plus mauvais moment... Arthur Harari (super sympa d'ailleurs) confirme après Diamant noir qu'il est un excellent cinéaste. Il adapte la vie de Hiro Onoda pour une réflexion assez vertigineuse sur ce que les hommes sont prêts à croire pour dépasser leur simple condition. Mise en scène impressionnante, acteurs parfaits, scénario sans temps mort... du grand cinéma à voir en salle." J'ai beaucoup aimé comme cette histoire qui peut paraitre très Japonaise (avec ce que ça sous-entend du totalitarisme) trouve un écho immédiat avec les antivax d'aujourd'hui, comme un "gourou" peut conduire des individus au sacrifice. J'ai adoré par exemple la scène où les soldats se construisent une vérité alternative. |
Auteur: | scienezma [ 02 Jan 2022, 16:23 ] |
Sujet du message: | Re: Onoda (Arthur Harari - 2021) |
Plutôt déçu, le film avait bonne presse... Indépendamment des grosses longueurs et d'une mise en scène peu inspirée, ce qui m'a le plus gêné c'est ce sentiment que le cinéaste ne se départit jamais, jusqu'à la fin, d'un certain respect pour son personnage, et pour ce qu'il représente : l'abnégation, la résilience, l'attachement à la nation et au drapeau (et ce malgré les différentes horreurs perpétrées au cours de son périple). Autant d'éléments récurrents propres à l'essentialisation des "valeurs de la civilisation japonaise"... Faraut s'en sort beaucoup mieux dans "Les Sorcières de l'Orient" en représentant de manière subtile (via le montage, l'anim, la musique...) le processus d'aliénation et de réification des volleyeuse auxquelles il s'intéresse. J'ai également pensé aux antivacs, ou plus largement aux complotistes actuels, lors de la scène dans la grotte, probablement la scène la plus intéressante du film car elle privilégie le et revient au processus de lavage de cerveau sur le soldat plutôt que de rester au niveau de sa survie en tant que telle, je me suis même demandé si tout le film était pas tourné autour de cette scène mais sans doute pas. |
Auteur: | Film Freak [ 02 Jan 2022, 22:12 ] |
Sujet du message: | Re: Onoda (Arthur Harari - 2021) |
Je n'ai rien à reprocher au film, le sujet est intéressant, c'est bien raconté, mais ça m'a glissé dessus sans me toucher, sans m'impliquer, jamais. |
Auteur: | Art Core [ 03 Jan 2022, 09:53 ] |
Sujet du message: | Re: Onoda (Arthur Harari - 2021) |
Oui c'est très bien, c'est un objet totalement unique et gros respect pour être allé au bout du projet, totalement suicidaire sur le papier. Cependant je trouve le film presque trop "banal", je ne ressens pas assez le temps qui passe, je m'attendais à un film plus radical mais il s'avère assez conventionnel en fait pour le meilleur et pour le pire. Justement j'attendais plus un film à la Herzog mais c'est plus simple que ça, sans que ce soit forcément péjoratif. Cette histoire est tellement dingue que j'espérais un film plus halluciné, plus littéralement fou, ce qu'il n'est pas vraiment. Mais ça reste très bien. Je suis curieux de savoir si le film a été un succès au Japon. |
Auteur: | Baptiste [ 26 Sep 2022, 20:28 ] |
Sujet du message: | Re: Onoda (Arthur Harari - 2021) |
Emballé par ce film ambitieux mais rigoureux. Alors oui c'est pas un Apocalypse now, ça choisit une ligne sobre. Mais c'est aussi parce que le propos n'est pas celui d'une guerre hallucinée: le protagoniste est très premier degré et tout à sa tâche. Simplement, sa formation militaire n'a que trop bien fonctionné et il en vient à tout réinterpréter selon ce code. Evidemment le film trouve une actualité particulière avec la résurgence du complotisme, qui se gargarise de sa discipline. A ce titre la scène de géopolitique réinventée est jouissive. Cette ligne de dialogue est géniale: "Déployer tout cela pour juste deux soldats sur une île paraît complètement fou... mais c'est justement parce que l'île est très stratégique". De même, la scène avec le touriste japonais des 70s est d'anthologie: cela raconte l'impossible communication entre les époques, avec trois fois rien. Je ne suis pas vraiment d'accord avec scienezma qui estime que Harari évacue les horreurs perpétrées: elles sont montrées crûment. Mais Harari tient sa ligne jusqu'au bout: il est difficile de juger moralement un homme qui continue d'évoluer dans un schéma de guerre dans un monde pacifique. De même, je trouve qu'Art Core est injuste quand il écrit qu'on ne sent pas le temps passer. Les ellipses sont certes brutales mais toujours bien balancées, comme quand on se rend compte qu'ils écoutent en direct l'alunissage des Américains. Dans leur tête, Kubrick a bel et bien mis en scène une fake news Et j'ai été souvent été frappé par la pudeur émue du film, avec par exemple ce magnifique plan quand Onoda est évacué en hélicoptère: vue subjective de son pied qui quitte la terre qu'il a investie 30 ans durant. Bref, plus j'y réfléchis, plus je suis impressionné. Et ce d'autant que Diamant noir m'avait paru emprunté, malgré ses qualités. Mais Harari a visiblement pris le temps pour, paradoxalement, passer à la vitesse supérieure. Très très prometteur. |
Auteur: | Mr Degryse [ 26 Sep 2022, 20:52 ] |
Sujet du message: | Re: Onoda (Arthur Harari - 2021) |
Je partage totalement l'avis de Baptiste. |
Page 1 sur 1 | Heures au format UTC + 1 heure |
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group http://www.phpbb.com/ |