Radiographie d'un groupe de voisins habitant un quartier populaire d'une petite ville tchèque qui porte les cicatrices de l'industrialisation : une jeune femme espère rejoindre son fiancé émigré en Amérique, son ami d'enfance est secrètement amoureux d'elle, une mère abandonnée délaisse ses enfants en attendant que son amant quitte sa famille pour s'engager avec elle.
Sorti inaperçu il y a quelques semaines, Stesti ("bonheur" en tchèque) est pourtant un petit miracle d'émotion. Ce n'est pas le chef-d'oeuvre de l'année, mais c'est incroyablement touchant et juste. La caméra colle au plus près des personnages, et saisit discrètement leur humanité, sans effets superflus. Le réalisateur Bohdan Slama s'interroge sur une question toute simple mais qui devrait nous interpeller tous : comment trouver le bonheur de soi et celui des autres? On aurait pu craindre un film dégoulinant de pathos et de bons sentiments mais que nenni ! Stesti reste un film honnête et authentique. Et il bénéficie de l'une des plus belles interprétations de l'année : Tatiana Vilhelmova, dont vous tomberez amoureux (tout comme moi).
"Dans ce film, de jeunes gens mûrissent et deviennent adultes. Monika passe de fille à femme et Tonik de garçon à homme. Ils font face ensemble aux difficultés et en ce sens, ils changent. Ils essaient de se trouver, de découvrir de quoi ils sont vraiment faits. Ils doivent abandonner une partie d'eux-mêmes, afin de trouver la vérité de leur amour. C'est un thème commun. Tout le monde se demande : "Qui suis-je ? Qu'est-ce que je fais là ?" Chacun de nous doit vivre avec ça, ce n'est pas un thème qui m'est spécifique." Bohdan Slama
Ce film passe encore au cinéma du Panthéon, qui accepte les deux Pass UGC et MK2, alors profitez-en vite avant qu'il disparaisse mercredi.
5/6