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Luca (Enrico Casarosa, 2021)
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Auteur:  Film Freak [ 18 Juin 2021, 21:01 ]
Sujet du message:  Luca (Enrico Casarosa, 2021)

Sans aller jusqu'à dire que je lançais le film à reculons, parce que c'est quand même un Pixar donc j'en serai toujours curieux, j'étais méfiant. Dès l'annonce du projet, je ne le sentais pas trop et les bandes-annonces ne furent pas pour me rassurer ni les échos évoquant Ghibli. Parce qu'effectivement, comme je le disais dès le départ, c'est Ponyo Me By Your Name. Mais c'est clairement l'angle d'attaque assumé par le film, pour le meilleur et pour le pire.

Le film a pour vocation de filmer cette parenthèse enchantée, le temps d'un été dans un port italien, avec tout ce que cela peut comprendre de clichés de carte postale (la Vespa joue un rôle-clé dans l'intrigue) mais avec un charme indéniable dans le portrait aimant, pour ne pas dire l'hommage (cf. les affiches de film présentes sur la place principale de la ville) à une certaine image de l'Italie. C'est l'Italie iconique parce que c'est un récit iconique, celui d'une amitié forgée en vitesse, de celles dont seuls les enfants sont capables. De celles que l'on oublie jamais.

Cette approche justifie l'épure narrative de mise ici. Tout juste se permet-on de sublimer cette relation par le truchement du genre, qui tend à la fable ou au conte (La Petite sirène n'est pas loin). Aux yeux d'un enfant, l'échelle de l'aventure est folle, un simple saut dans l'eau ou en deux roues est un envol dans les cieux et le film illustre cette idée par des escapades oniriques ou même un simple ralenti mais toujours bien placée et une musique alternant bucolique et lyrique.

Toutefois, ce récit simple, à dessein, limite également la portée du film à mon sens. Luca n'aspire pas à quelque ambition plus ample mais ne peut être qu'un Pixar mineur...tant est que cela importe. Quoiqu'il en soit, le film reste une très jolie lettre d'amour aux amitiés d'enfance et de vacances.

Auteur:  Art Core [ 01 Juil 2021, 09:21 ]
Sujet du message:  Re: Luca (Enrico Casarosa, 2021)

Pour rendre le visionnage du film amusant j'ai limite envie de créer un bingo avec tous les clichés possibles et imaginables sur l'Italie parce qu'ils y sont tous sans exception. De Mastroianni, aux pâtes, en passant par le parlé avec les mains, la mozarella, la Vespa, les mots italiens calés n'importe comment dans la VO etc... Je trouve ça quand même assez dingue cette espèce de facilité à étaler une forme de carte postale caricaturale au possible sans se poser la moindre question (ça m'a rappelé L'île aux chiens de ce point de vue là).
Il faut vraiment dépasser ça pour pouvoir apprécier ce tout petit film finalement assez sympathique où finalement ce qui m'a surpris c'est l'espèce de gap énorme entre le visuel sublime, la précision et la richesse de l'animation (j'étais fasciné par les cheveux des persos) et ce récit villageois d'aventure minuscule. Ça donne au film un côté humble et charmant mais aussi forcément limité.

Un tout petit film donc, qui va clairement faire partie des Pixar très mineurs, celui qu'on oubliera quand on évoquera le studio (même si paradoxalement il est sans doute meilleur que certaines suites Pixar). Mais le film est touchant, donne envie de partir en vacances, de se baigner, de soleil, de pâtes au pesto et c'est déjà beaucoup.

3-4/6

Auteur:  Cantal [ 01 Juil 2021, 09:44 ]
Sujet du message:  Re: Luca (Enrico Casarosa, 2021)

Plutôt apprécié pour ma part (mes enfants étaient bien dedans ça a peut être joué) même si au final je regrette le manque d'ampleur et le côté attendu du récit. C'est relativement efficace et touchant mais on se sent un peu à l'étroit, que ce soit dans l'eau ou sur la terre ferme.
Casarosa rend hommage à Ghibli tout en rappelant que les décors de certains Miyazaki ont une touche italo-européenne (le nom même de Ghibli est italien). Il boucle la boucle... Mais on est quand même loin des envolées, de la prise de liberté et du souffle de films comme Ponyo ou Kiki la petite sorcière pour rester dans ce genre de récit modeste
Cela dit ça reste agréable : 4/6

Auteur:  Film Freak [ 01 Juil 2021, 11:20 ]
Sujet du message:  Re: Luca (Enrico Casarosa, 2021)

Une grosse frange de Film Twitter (et ma femle aussi) y voit une métaphore queer. Perso, je trouve qu'ils projettent mais bon, j'en vois une dans La Reine des neiges donc qui suis-je pour les juger.

Auteur:  Castorp [ 01 Juil 2021, 12:04 ]
Sujet du message:  Re: Luca (Enrico Casarosa, 2021)

Film Freak a écrit:
une métaphore queer


Ouah, en 2021, ça serait super original et osé !

Auteur:  Film Freak [ 01 Juil 2021, 12:17 ]
Sujet du message:  Re: Luca (Enrico Casarosa, 2021)

Dans un film d'animation du plus gros studio US, ce serait (malheureusement) un peu le cas. Mais en vrai, non, vu que la métaphore passe au-dessus de beaucoup de gens.
Ça reste juste le sempiternel "assumez votre différence".

Auteur:  Art Core [ 01 Juil 2021, 13:06 ]
Sujet du message:  Re: Luca (Enrico Casarosa, 2021)

Moi aussi, ça commence limite comme le Call me by your name du dessin animé, puis arrive le personnage féminin et du coup ce sous-texte passe un peu à la trappe, c'est dommage.

Auteur:  T.Rex [ 01 Juil 2021, 13:51 ]
Sujet du message:  Re: Luca (Enrico Casarosa, 2021)

A la fin du film, ça me semble assez évident, assez surligné même, avec ces deux vielles femmes qui assument leur lesbianisme en dévoilant qu'elles aussi étaient des monstres "bon, on a plus besoin de se cacher maintenant".

Auteur:  Cantal [ 01 Juil 2021, 14:13 ]
Sujet du message:  Re: Luca (Enrico Casarosa, 2021)

Elles sont sœurs non?

Auteur:  Film Freak [ 01 Juil 2021, 17:26 ]
Sujet du message:  Re: Luca (Enrico Casarosa, 2021)

Ou juste amies hein, ça existe aussi.

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 18 Juil 2021, 21:15 ]
Sujet du message:  Re: Luca (Enrico Casarosa, 2021)

Au début la métaphore gay me semblait assez tirée par les cheveux mais à la fin en effet ils surlignent le truc. Le giveaway c'est une réplique du style "Y a toujours des gens qui refuseront de t'accepter mais tu saura trouver les gentils" ou je-sais-plus quoi. Bref.

En tout cas moi j'ai trouvé le début absolument sublime. Je connaissais pas le pitch et je trouve le concept magnifique, cette inversion du point de vue, ce gamin-sirène qui découvre le monde réel. C'est tellement simple comme idée et traité avec tellement de pureté que j'avais quasiment les larmes aux yeux.

Par la suite le film se fait un poil plus convenu (avec notamment tout le délire sur la course dont tu comprends rien au réglement), mais c'est parcouru de jolis moments, le "chara design" (pouah !) est génial, et puis ça brasse des sentiments tellement universels, ça capture parfaitement la liberté passagère de l'été, l'amitié qui te marque toute ta vie (magnifique moment à la fin où il revoit l'île au loin, comme un souvenir perdu mais toujours présent...), la tension entre l'intello et le charnel... Et puis c'est super hédoniste, certes bardé de cliché mais tellement pimpant. Bref, j'ai aimé beaucoup plus ce que je pensais.

Et sinon c'est marrant comment la filmo Pixar alterne entre d'un côté les films primaux et universels (les jouets, les monstres, les voitures, les sentiments...) et de l'autre les films plus idiosyncratiques tu meurs (le vieux qui fait équipe avec un scout pour attacher des ballons à sa maison et partir en Amérique du sud ; le gamin qui va dans le monde du Dia de los muertos et a des aventures avec un squelette ; le rat français qui veut apprendre à un gars à cuisiner ; et là le garçon-sirène qui devient pote avec un loulou italien dans un port des années 50...).

Auteur:  Le Cow-boy [ 31 Juil 2021, 17:02 ]
Sujet du message:  Re: Luca (Enrico Casarosa, 2021)

Les non-enjeux. Les thématiques vues 1000 fois. La mise en scène plate comme jamais. Les clichés et les MOTS italiens placés dans toutes les phrases (que je sache, on a jamais eu ça, même dans les VO des Aristochats ou de la Belle et la bête par exemple).
Ça met 1h40 pour raconter un truc qui devrait faire 30 minutes. C'est pas "mineur", c'est bidon.

Auteur:  FingersCrossed [ 14 Avr 2024, 18:42 ]
Sujet du message:  Re: Luca (Enrico Casarosa, 2021)

je ne l'avais pas regardé que j'étais colère que ça ne sorte pas au cinéma, puis j'avais fini par céder pour alerte rouge qui m'avait fait colère tellement j'avais trouvé ça nul... et là ça passait au ciné, donc go. (hélas les 3 direct do disney + ont eu une petite sortie aux us mais en france soul est passé à la trappe...).

et je ne savais rien à part que c'était en italie, quoi, en gros.

mais c'est même plus une métaphore gay, c'est du premier degré. il y a cette histoire de poisson histoire de dire, mais enfin sinon c'est 2 petits mecs dans la campagne italienne qui se pécho. les parents de luca le confrontent aux objets humains avant de l'envoyer auprès du méchant oncle, comme les parents d'un ado gay le confrontent après avoir trouvé du porn dans sa chambre avant de l'envoyer chez son oncle. absolument chaque scène fonctionne comme ça, y compris quand alberto apprend à luca pour marcher pour la première fois, quand ils se réveillent en panique parce qu'ils sont en poisson et qu'ils doivent à toute vitesse se rhabiller en humains pour qu'on ne les soupconne pas. je peux vraiment faire les équivalences pour 90% des scènes. contrairement à ce que dit qui-gon, la storyline avec la fille ne pirate pas ça, la meilleure copine fille c'est un fondamental de l'adolescence gay, on dit qu'elle est bizarre / rebelle et ça correspond au prototype de la bff gay, avec luca qui se rapproche bizarrement d'elle et qui provoque la jalousie (concrètement : on s'entend tellement bien si ça se trouve je suis hétéro ?), jusqu'au coming out de alberto, qui se fait bullyer et luca qui fait mine de rien...

du coup c'était troublant, c'était en dessin animé et avec une histoire de poissons mais sinon c'était un scénario de romance gay en italie entre deux ados. il n'y a même pas particulièrement de blagues. alors pourquoi pas, hein. c'était joli, un peu saugrenu mais plutôt joli. puis comme je pense que disney est passé à autre chose, on aura cette petite trilogie métaphorique, alerte rouge pour les regles, elementaire pour l'immigration et luca pour l'homosexualité.

j'ai presque eu du mal à le regarder comme un pixar, ça ressemblait plus à un petit film pour adultes américain, suffisait de changer 3 trucs et de virer cette histoire de course qui est vraiment un laborieux et piteux et artificiel moteur narratif et ça aurait même pu être 'le petit film qui n'a aucune chance' nommé dans les 10 meilleurs films aux oscars, je vois parfaitement comment on aurait pu faire.

j'étais content de le voir au ciné, et ça avait du coeur et c'était fait sincèrement donc c'était mignon.

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