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Peur sur la ville (Henri Verneuil - 1975)
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Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 08 Mar 2021, 09:33 ]
Sujet du message:  Peur sur la ville (Henri Verneuil - 1975)

D'Henri Verneuil, je n'avais vu que l'excellent I... COMME ICARE. Et de Belmondo je n'avais vu que ses Godard et LE PROFESSIONNEL.

Et le film semble vraiment à l'image de cette rencontre, entre d'un côté une volonté de thriller tendu et moderne à l'américaine, de l'autre de l'humour bebeloïde porté par des dialogues de Francis Veber. Il faut dire que Belmondo excelle dans ce registre, il est vraiment très drôle et tellement atypique avec sa tronche simiesque. Devant certaines séquences où, cool as a cucumber, il vanne un suspect qui agonise à ses pieds je comprend que l'acteur/le perso soit aussi culte pour la génération d'avant la mienne. C'était leur Harrison Ford, quoi.

En parallèle de ce buddy movie comique on a donc un vrai thriller avec des accents à la fois de giallo et de film d'action. Verneuil veut manifestement montrer un autre visage de Paris en se concentrant sur les grandes tours de la Défense, de Courbevoie ou du 15eme, donnant à Lutèce un air de mégalopole U.S. Y a un pur côté "années Giscard" dans le film, tournant la page du cinéma/de la société de papa. Le méchant pervers avec son oeil de verre est également bien bien méchant et zarbi, on dirait qu'il sort d'un James Bond ou d'un futur film de De Palma.

Verneuil et Bebel veulent en mettre plein la vue et Bebel fait son Tom Cruise de l'époque en réalisant lui-même des cascades made in Remy Julienne auquel le scénario ne sert que de plus vague des prétextes. Y a des moments où il enquille les stunts presque sans justification narrative (le flashback sur son "trauma" avec la poursuite en bagnole disproportionnée, sa descente en rappel depuis un hélico alors qu'il aurait pu faire la même depuis le toit...). Mais il faut dire que ça marche. J'ai apprécié également le respect de la géographie parisienne au cours des poursuites: les déplacements sont cohérents, il y a des ellipses certes mais pas de téléportation. Ça contribue à l'aspect carré et franc du collier du film.

Bon au final c'est un moment plutôt agréable même si le film manque sévèrement de densité. L'intrigue serial killer semble flotter au-dessus de Belmondo sans l'impacter à aucun moment, son trauma semble là pour la forme, et la fin, précipitée, enlève le peu d'épaisseur émotionnelle que le film pouvait avoir. Dommage.

Auteur:  Bêtcépouhr Lahvi [ 09 Mar 2021, 19:18 ]
Sujet du message:  Re: Peur sur la ville (Henri Verneuil - 1975)

Qui-Gon Jinn a écrit:
D'Henri Verneuil, je n'avais vu que l'excellent I... COMME ICARE. Et de Belmondo je n'avais vu que ses Godard et LE PROFESSIONNEL.

Et le film semble vraiment à l'image de cette rencontre, entre d'un côté une volonté de thriller tendu et moderne à l'américaine, de l'autre de l'humour bebeloïde porté par des dialogues de Francis Veber. Il faut dire que Belmondo excelle dans ce registre, il est vraiment très drôle et tellement atypique avec sa tronche simiesque. Devant certaines séquences où, cool as a cucumber, il vanne un suspect qui agonise à ses pieds je comprend que l'acteur/le perso soit aussi culte pour la génération d'avant la mienne. C'était leur Harrison Ford, quoi.

En parallèle de ce buddy movie comique on a donc un vrai thriller avec des accents à la fois de giallo et de film d'action. Verneuil veut manifestement montrer un autre visage de Paris en se concentrant sur les grandes tours de la Défense, de Courbevoie ou du 15eme, donnant à Lutèce un air de mégalopole U.S. Y a un pur côté "années Giscard" dans le film, tournant la page du cinéma/de la société de papa. Le méchant pervers avec son oeil de verre est également bien bien méchant et zarbi, on dirait qu'il sort d'un James Bond ou d'un futur film de De Palma.

Verneuil et Bebel veulent en mettre plein la vue et Bebel fait son Tom Cruise de l'époque en réalisant lui-même des cascades made in Remy Julienne auquel le scénario ne sert que de plus vague des prétextes. Y a des moments où il enquille les stunts presque sans justification narrative (le flashback sur son "trauma" avec la poursuite en bagnole disproportionnée, sa descente en rappel depuis un hélico alors qu'il aurait pu faire la même depuis le toit...). Mais il faut dire que ça marche. J'ai apprécié également le respect de la géographie parisienne au cours des poursuites: les déplacements sont cohérents, il y a des ellipses certes mais pas de téléportation. Ça contribue à l'aspect carré et franc du collier du film.

Bon au final c'est un moment plutôt agréable même si le film manque sévèrement de densité. L'intrigue serial killer semble flotter au-dessus de Belmondo sans l'impacter à aucun moment, son trauma semble là pour la forme, et la fin, précipitée, enlève le peu d'épaisseur émotionnelle que le film pouvait avoir. Dommage.

Pareil.
Cet énorme point fort de la "ville" comme personnage à part entière, avec sa modernité anxiogène.
Et la musique d'Ennio Morricone avec son thème principal malaisant à souhait.
Après, je n'ai jamais été fan de Belmondo et il est assez vite énervant dans ce film par ce manque d'épaisseur du personnage, avec effectivement ce flash-back interminable totalement prétexte (prétexte aussi à la meilleure scène d'action du film) et qui sort de l'enquête principale. Même si le méchant est grillé dès son apparition. Pseudo classe de Minos en tout cas.
Et souvenir de Mme quand le tueur laisse une lettre dans la voiture des flics "Pas crédible, la voiture n'est pas fermée !" "En 75, on fermait pas les voitures. Ni les portes d'entrée quand on était à l'intérieur d'ailleurs".

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