En coopération avec la police, la journaliste Karen White prend part à un piège pour capturer Eddie, un tueur, en acceptant de le rencontrer dans un cinéma pornographique. Alors qu'Eddie force la journaliste à regarder une vidéo de viol, il est tué par les forces de l'ordre.
Karen est traumatisée et souffre d'amnésie. Son thérapeute décide de l'envoyer avec son mari dans un centre isolé à la campagne où ses patients prennent du repos, « La Colonie ».
J'adore cette affiche.
Et j'adore la première scène, à laquelle je ne m'attendais pas du tout.
On a une intro in medias res située dans une urbanité crade, ce Los Angeles interlope, avec une journaliste qui va retrouver un mec chelou dans un sex shop...tu cours après les infos, "c'est bien un film de loup-garou que je suis en train de mater?". Et la scène dans la cabine est surprenante, on était déjà dans une ambiance de giallo, on bascule carrément dans le De Palma, avec ce délire de vidéo de cul matée par la journaliste tandis que le mec est dans son doigt, qu'elle ne le voit pas mais qui lui dit finalement de se retourner, pour qu'elle puisse VOIR justement, et la voix qui mue, et la silhouette à contre-jour dans la lumière du projo... Rien qu'en termes de mise en scène, c'est la gamme au-dessus de Piranha, y a un vrai truc dégueu et voyeuriste et malaisant...
...qu'on ne retrouvera plus jamais par la suite du film qui lui se rapproche finalement du précédent film de Joe Dante & John Sayles, de retour au scénario, avec le même mécanisme "mais qu'est-ce qui se passe ici?" avec un tandem d'enquêteurs pas très intéressants (personnages de collègues journalistes rajoutés qui font doublon et ne semblent être là que pour découvrir des trucs à la place de l'héroïne, ce qui est débile, et mourir, ce qui a un sens mais purement fonctionnel).
Je lis que la volonté était de s'inscrire dans le même registre mi-horrifique, mi-comique mais je trouve ça encore moins drôle que Piranha. Et les exemples d'humour donnés par Wiki ou IMDB, c'est genre "les persos portent des noms en référence à des cinéastes qui ont fait des films de loups-garou et le mari lit un livre écrit par un mec qui s'appelle Wolfe, lol".
C'est pas mauvais mais c'est pas folichon.
Il y a des idées intéressantes flinguées par l'absence de moyens (le couple qui baise en se transformant, avec les silhouettes CLAIREMENT EN DESSIN ANIME), il y a cette transformation signée Rob Bottin qui est bien craspec mais un peu trop longue et quand même bien datée, mais le film ne fait pas grand chose de son postulat alors qu'il a ce perso de psy qui nous parle dès le départ de "ce que l'on refoule".
En sous-texte, il y a le retour de cet appel à voir, à se souvenir de ce que l'on a vu, l'horreur, refoulée donc, qui une fois remémorée et confrontée, se finit dans l'horreur, mais ça va pas très loin, même si j'aime bien l'idée de la fin.
Formellement, toutefois, on voit que Dante a pris du gallon en un film et le prochain serait enfin une vraie réussite, n'en déplaise aux vendus surnoteurs de ce film comme j'ai pu le constater sur le site des notes.
