Un patron au seuil de la retraite nourrit une grande affection pour sa belle-fille, qui s'occupe de sa femme et lui en attendant que son mari rentre, de plus en plus tard, pour une raison évidente... Il s'aperçoit bientôt qu'il va devoir tenter de prendre en main la résolution d'une situation qui commence à devenir intenable.
Le cinéma japonais classique va-t-il cesser de faire une percée fulgurante dans ma cinéphilie? Je n'étais vraiment pas prêt pour l'onde d'émotion qui m'a emporté à la fin du film. Et pourtant cela commence de manière presque niaise avec cette belle-fille modèle au sourire permanent malgré les corvées qui composent la majeure partie de son existence.
Mais "le grondement de la montagne" s'amplifie scène après scène, quand le père de famille qui mène son enquête s'aperçoit de l'état de pourrissement du jeune couple, dont les ramifications sont profondes dans l'histoire de la famille.
La pudeur et la subtilité des compositions de Naruse sont renversantes, il y a une douceur qui rappelle Ozu mais avec peut-être un tranchant qui à titre personnel m'a davantage captivé, même si j'aime beaucoup les quelques films vus d'Ozu. C'est moins flamboyant qu'un Mizoguchi, mais peut-être pour le meilleur, je trouve que Naruse trouve un équilibre sublime et parfait dans sa façon de restituer les sons étouffés du drame. Là ça fait un peu "mec qui compare les trois grands cinéastes classiques du Japon qu'il connaît" mais il y a me semble-t-il matière formelle et thématique à mettre ces trois géants, contemporains les uns des autres, sur le même plan.
En tout cas je me félicite d'être tombé par hasard sur ce coffret BR de Carlotta "5 films de Mikio Naruse". Si c'est à chaque fois aussi sublime je vais peut-être un peu espacer les visionnages...
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