J'ai eu du mal avec celui-là. Un peu comme avec son dernier ce qui me dérange profondément c'est à quel point je méprise ses personnages principaux. Je veux dire ce personnage de vieux poète est tellement risible et pathétique que j'arrive à m'y intéresser et quand à la fin vient cette espèce de climax émotionnel, qui est parfaitement logique dans le film, ça m'a fait rire, ça ne m'a pas du tout touché. Comment être touché par un personnage aussi lâche et faible de vieux mec lubrique qui tente de draguer des trentenaires avec sa poésie de merde et qui traite ses fils comme de vulgaires connaissances ? Je crois que je suis trop woke pour ce cinéma de vieux hétéro artiste qui se fait reconnaître en tant qu'artiste par de jolies jeunes femmes.
Il y a des moments où l'humour est là, positivement, comme quand il se fait virer de l'hôtel, c'est assez brillamment écrit, avec cette ellipse qui le rend ridicule et ses fils qui tentent de le rassurer ou évidemment la scène surréaliste des peluches. Mais à côté de ça c'est difficile de savoir où se situe le regard de HSS. J'ai personnellement trouvé la scène de la récitation du poème risible, le poème est nul et n'a rien à voir avec les deux femmes, c'est interminable, limite malaise (d'ailleurs si quelqu'un a une explication pour l'incompréhensible insert de ce mec qui bosse dans une station service à ce moment là, ça m'intéresse).
Du coup je suis tout le temps à distance. C'est dommage parce que je trouve que le cadre est vraiment bien, le film tente une espèce de conte avec ce décor d'hôtel qui semble au bout du monde et cette manière (surtout dans la première partie) d'organiser une espèce de jeu de chat dans des sommeils de personnages qui rêveraient les uns des autres est plutôt intrigante. Mais au final ça ronronne un peu et comme je l'ai déjà dit, la fin n'a pas du tout marché sur moi (même si là aussi, j'ai aimé le raccord entre les fils et les deux femmes qui dormaient, comme bouleversées dans leur sommeil).
3/6