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État second (Peter Weir, 1993)
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Auteur:  Jerónimo [ 27 Avr 2020, 13:37 ]
Sujet du message:  État second (Peter Weir, 1993)

Fearless en VO

Faisant partie des rares rescapés d'un accident d'avion, Max Klein, un architecte se voit invulnérable et protecteur d'autrui...

J'étais curieux de découvrir ce film au pitch proche d'Incassable et dont je ne connaissais pas l'existence.
L'intro te pose direct une ambiance avec cette séquence post crash aérien, c'est quand même la grande classe. On retrouve le thème cher à l'auteur, le protagoniste principal devant affronter son impossibilité à être au monde après avoir frôler la mort. Le film peut donner l'impression de se perdre un peu, encore une fois Weir aime faire ces pas de côté, mais ça ose aller loin, ça parle de mort de nourrisson dont il faut faire le deuil avec une certaine pudeur et en instillant cette part d'irréel et d'impalpable, c'est quand même pas rien. Tout le film a un ton étrange, on ne sait jamais où cela va nous mener mais arrive à trouver une fin cohérente et mature.
5/6

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 18 Fév 2021, 22:32 ]
Sujet du message:  Re: État second (Peter Weir, 1993)

Film qui m'intriguait aussi et que je voyais également comme le père d'INCASSABLE. En fait, c'est davantage le père de FLIGHT, tant le fantastique, que je pensais présent dans le pitch, est quasiment absent du film final. En fait c'est plutôt de mysticisme dont il est question avec ce Jeff Bridges iconisé parfois lourdement en figure christique.

Ce n'est pas la partie la plus réussie du film. Ce qui fonctionne mieux c'est tout ce qui a trait au deuil, avec notamment des moments incroyables comme ce cut tellurique
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ou ce plan bouleversant et ouf dans la mise en scène.
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ah quand c'est Rosie Perez qui renifle un bébé c'est OK par contre quand c'est Joe Biden c'est un scandale

Car pour le reste autant j'admire encore une fois le doigté de Weir dans la description des rapports humains, autant je trouve le film un tout petit peu fumeux par moments. Je ne suis pas sûr de savoir exactement où Weir veut en venir, comme s'il n'arrivait jamais réellement à réconcilier la soif de "carpe diem" très concrète de Bridges et les nécessités plus spirituelles du scénario.

Auteur:  Film Freak [ 11 Mai 2024, 13:17 ]
Sujet du message:  Re: État second (Peter Weir, 1993)

Le postulat de départ me branchait beaucoup et pendant toute l'intro, où Weir renoue avec les ambiances oniriques de film de genre de ses débuts pour caractériser d'emblée son protagoniste comme une figure messianique, guidant les respacés à travers un champ de maïs avant de révéler l'horreur moderne (l'épave de l'avion), j'étais à donf. C'est un véritable pari que de réussir à communiquer l'état d'esprit d'un personnage déconnecté des autres sans le rendre abscons ni antipathique et Jeff Bridges est parfaitement casté, à son prime physique en plus, dégageant à la fois son aura laidback et son charisme à tendance arrogante. Il y a quelque chose d'attrayant dans sa liberté et dans cette absence de peur de la mort qui est très probablement celle à laquelle beaucoup de gens - moi en tout cas - aspire plus que tout. C'est globalement l'antithèse du personnage de Kirsten Dunst dans Melancholia (aka typiquement le genre de perso vontrierien qui m'agace), ou, pour rester chez Weir, c'est un peu la version ésotérique et moins motivational poster du "carpe diem" du Cercle des poètes disparus.

C'est d'ailleurs pourquoi je suis beaucoup moins séduit par tout ce qui touche à sa relation avec le personnage de Rosie Perez (actrice qui me rebute un peu à vrai dire, avec son minois et sa voix si typées), qui m'a paru plus facile et attendue dans son coaching surmontage de deuil. Quand c'est le coup de l'accident de voiture pour démontrer par le choc une vérité qui échappait à la jeune femme, j'aime bien, c'est tylerdurdenesque, ou évidemment le plan cité par QGJ avec le reniflage de bébé, mais quand c'est "allons faire du shopping pour les morts", j'ai vraiment l'impression de voir John Keating invitant les mômes à monter sur les tables en moins approprié. L'aspect un peu télégraphié "il arrive à aider les autres mais pas à s'aider soi-même" n'est pas le plus abouti.
Pareillement, ce que ça implique pour sa relation avec sa femme est un peu faible, avec cette incompréhension basique puis la jalousie, franchement, le film aurait gagné à être plus mature que ça (même s'il est évident que la réaction est naturelle).

Contrairement à QGJ, j'accroche donc davantage à tout ce qui touche à son parcours à lui, à ses croyances d'invulnérabilité, jusque dans les symbolismes les plus lourdingues (l'entaille façon JC), et alors qu'au début je trouvais dommage de faire un flashback sur le crash après cette incroyable et envoûtante ouverture, j'ai trouvé chaque retour dans l'avion tétanisant, qu'il s'agisse de ce fugace aperçu d'elle avec les mains couvertes de sang ou bien évidemment de toute la conclusion qui boucle la boucle atmosphérique avec le début, une improbable catastrophe élégiaque.

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