Paul, un employé sur une plateforme téléphonique, est en plein burn-out. Un vendredi 13, la chronique du journal télévisé sur ce jour particulier lui apparaît comme un signal pour passer à l'acte. Décidé à concrétiser son geste, Il s'enfuit dans la montagne où il va vivre une expérience unique.
Pas aimé le dernier film des deux lascars avec Jean Dujardin, I feel good, que j'avais trouvé assez moyen et bien là je suis plutôt surpris en bien par la tournure et les couilles du projet. Quand au bout de 15 minutes, on comprend que le film va finalement s'apparenter à une version absurde de Gerry dans les montagnes du sud avec un Houellebecq en one man show dissertant de la mort et du non sens de sa vie, on a peur de s'ennuyer mais finalement ça passe plutôt bien tellement Delépine et Kervern offre un superbe écrin au talent de Houellebecq.
Il faut être clair si on n'accroche pas à l'acteur Houellebecq entrevu dans les deux films de Nicloux, il vaut mieux passer son chemin (1) mais sinon c'est que du bonheur. Le film est avant tout très drôle et on retrouve de la poésie absurde entrevue dans leur premier film qu'est Aaltra. Et puis je trouve Houellebecq vraiment formidable dans son numéro de loser quinqua totalement déprimé avec une vie de merde mais toujours drôle. Son numéro est dans la droite lignée des Nicloux et il est servi par un texte qui lui permet d'exprimer au maximum son potentiel de comique déprimé.
La greffe entre Houellebecq et l'univers de Kervern-Delépine fonctionne donc bien et il y a de jolis idées visuelles malgré le budget ultra fauché. Après il ne faut pas se le cacher ça ne tient pas forcément la distance des 90 minutes et il y a bien 15 minutes ou le côté aride du film se retourne contre lui et ça devient un peu ennuyeux. Mais la proposition radicale finit par séduire et on est touché par cette petite poésie absurde de la vie.
(1) Soyons clair, le film c'est sur 90 minutes, 75 minutes de Houellebecq se baladant face à la caméra dans les Causses et dissertant tout seul à voix haute.
4/6