Face/Off en VO (mais le titre VF est super, pour une fois)
C'est un film clé dans ma cinéphilie, parce que c'est avec lui que j'ai découvert (je devais avoir 16 ans) l'importance qu'avait la réalisation dans un film, c'est avec lui que j'ai compris ce qu'était une patte, un style. Et c'est avec lui que j'ai commencé à m'intéresser au cinéma en tant qu'art et pas seulement en tant qu'objet de divertissement.
Et donc là, le redécouvrir au projo, donc quasiment dans des conditions de salle (à part le con de papillon de nuit qui est venu se poser sur la lentille en plein gunfight), ça fait bien plaisir.
Et ça a quand même très très bien vielli. Certes, il y a quelques ralentis qui ne passent plus aujourd'hui, et une iconisation des personnages qui peut parfois sembler ridicule (mais ça, c'était déjà le cas il y a 20 ans), mais le style Woo, lui, atomise toujours tranquillement le filmage d'action des productions contemporaines. Ces cascades en dur, ces explosions, la focalisation sur le duel au plein milieu de la mêlée, ça n'a pas pris une ride.
Et au-delà de ça, au-delà de l'évident duel Bien/Mal que Woo transforme en fable, c'est aussi un très beau film sur la famille et sur le deuil, que magnifie certaines des plus belles compositions de Zimmer (la scène d'ouverture, c'est la classe totale, même s'il est moins inspiré sur les scènes d'action). J'avais oublié, aussi, que Cage était capable d'être un grand acteur quand il ne cachetonne pas.
C'est vraiment un des grands films de genre des années 90, qui transcende avec délice un pitch ridicule.
