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La Forêt d'Emeraude (John Boorman, 1985)
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Auteur:  Bêtcépouhr Lahvi [ 10 Avr 2020, 21:04 ]
Sujet du message:  La Forêt d'Emeraude (John Boorman, 1985)

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Le jeune fils d'un ingénieur est enlevé par une tribu amazonienne.

Film pivot de Boorman.
A partir de celui-là, fini le psychédélique et l'extravagant.
Et sorte de compile des thèmes déjà abordés : Point Blank et la détermination d'un homme, Duel dans le Pacifique et les différences de cultures, Deliverance et la Nature martyrisée, Leo the Last avec un reniement de son milieu pour protéger les plus fragiles, Zardoz et l'exploitation de la chair humaine, L'Hérétique et sa spiritualité chamanique, Excalibur et l'espoir...

Ce à quoi le réal ajoute une grande histoire d'amour père/fils, le Graal du héros étant son enfant. D'autant plus parlant quand c'est Charlie, le fils de John Boorman dans le rôle, convaincant et à la blondeur exotique parfaite.
Quête deux fois anoblies. A mi-film par la noblesse des sentiments et par le dernier acte qui résume ce qu'a trop souvent oublié d'être l'activisme écologiste : un sacrifice mais comme acte d'amour.

Tout ça dans un récit d'aventures enfin limpide. Depuis Deliverance, ça commençait à faire long (Excalibur assumant sa part de contraintes narratives médiévales).
Trois actes sans la moindre digression et sans s'attarder sur les enjeux.

On pourrait reprocher à Boorman une certaine démagogie mais dans ce film, il choisit clairement le monde des indigènes, le perso de Powers Boothe, impeccable, passe au fur et à mesure au 2nd plan. Du point de vue de la tribu, les enjeux sont forcément plus fondamentaux. Ca évite de se poser trop de questions sur la marche d'ordre et de progrès d'un Etat qui n'existe pas beaucoup dans le film.

Avec toujours cette mise en scène travaillée, qui n'hésite pas à se poser plus que d'habitude, profitant de son cadre exceptionnel qui suffit pour beaucoup.
Entre, quand même, les petites touches d'excès et les incrustes de l'indulgence signées Boorman.

Film malheureusement toujours d'actualité. D'autant qu'il vieillit vraiment bien, encore grâce au décor naturel.
Peut-être que quelques trucs ne se feraient plus aujourd'hui dans sa présentation archétypale du "bon sauvage".
Contre-balancé par les Féroces, les "méchants sauvages" qui ont leurs raisons, mais sont trop caricaturaux. Au moins ont-ils le mérite d'éviter la démagogie en partageant le rôle des méchants avec les hommes hors de la forêt.
Et quoi qu'on pense de ces défauts, des films d'aventures passant autant de temps avec des indigènes, ça se bousculait pas aux portillons.

Ya aussi le festival de petites nanas à croquer et de mecs athlétiques (pas vraiment les mêmes que dans les docus sur les tribus amazoniennes).
On est dans Tabu et on peut reluquer parce que c'est  "réaliste". Mais Johnny nous gratifie de plans qui ne laissent pas de doute sur ses intentions (et il n'est pas interdit de l'en remercier).
C'est vraiment le Paradis perdu. Suffit de tourner la tête pour trouver de la bouffe, une salle fièvre passe grâce aux pouvoirs (de persuasion) du chaman et tout le monde trouve sa moitié.
Et pour ceux de l'extérieur, c'est un enfer de putréfaction.

Il fonctionne surtout parce que le côté fantastique est vraiment assumé, du début à la fin (on a à faire à la tribu des Invisibles). Mais pas un fantastique à l'excès, en feu d'artifice final, comme Indiana Jones. C'est un monde de fantasy.
Il y a de la magie dans l'atmosphère de cette Forêt d'Emeraude.
Façon aussi de dire que la magie est partout, à partir du moment où on le regarde comme les Amazoniens, où tout signe (le sourire d'un enfant ou le chant d'un toucan) se doit d'avoir un sens. Un destin (ce n'est pas le hasard qui rapproche les personnages, l'heure était inévitable, le bord du monde se faisant de plus en plus proche, même si gros coup de bol quand même).
Et jusqu'au bout, c'est la Force de la Nature, par un éclair, qui provoque les événements. Et le monstre final à abattre est une créature de l'Homme. Mais monstre qui arrive a de telles proportions que la Nature ne peut plus se passer de l'Homme pour l'empêcher de nuire.
Le cynisme ? Il y en a avec le personnage du journaliste. Et Boorman en fait son affaire. Comme en prévision des critiques ?

Pour une fois, un carton de fin censé nous édifier sur un drame contemporain fait sens pour rappeler que l'histoire qu'on vient de voir ne se déroule pas dans un monde imaginaire ou (déjà) perdu. Le carton de début "inspiré de faits réels", dispensable par contre...

Plus que Deliverance (la Forêt d'Emeraude est peut-être bien un développement de Deliverance, dont on retient trop vite la dangerosité de la Nature et moins l'arrogance de l'Homme moderne, d'autant que le postulat de départ est le même : un barrage) ou Excalibur, ça devrait être celui-là le classique de Boorman, dans le sens où il est vraiment "tout public ".

Bonne claque au passage à la série de films d'aventures exotiques des années 80, dont certains peuvent être plus divertissants mais font terriblement vide à côté.

Ce film doit être un cauchemar des anthropologistes. C'est un bonheur de spectateur. Et film obligatoire pour les gamins de 10 ans.

Auteur:  Mr Degryse [ 11 Avr 2020, 10:17 ]
Sujet du message:  Re: La Forêt d'Emeraude (John Boorman, 1985)

Pas vu depuis mon adolescence et excellent souvenir. Hop, je vais le revoir

Auteur:  Abyssin [ 11 Avr 2020, 11:21 ]
Sujet du message:  Re: La Forêt d'Emeraude (John Boorman, 1985)

Pareil que Degryse, vu 3 fois pendant mon enfance/adolescence et c'est un de ceux que j'adorais avec Hope and Glory.

Auteur:  deudtens [ 12 Avr 2020, 08:05 ]
Sujet du message:  Re: La Forêt d'Emeraude (John Boorman, 1985)

Film qui passait tout le temps à la TV quand j'étais gamin, je devais avoir 7 ou 8 ans. Du coup à chaque fois je voyais les 30 premières minutes, et ensuite papa rentrait du boulot et il me gueulait d'aller au lit. Du coup pour moi ce film ça a toujours été l'histoire d'un mec qui conduit des jolis engins de chantier jaunes (génial), son fils se fait enlever, et puis 10 ans plus tard il le retrouve, et il se prend une flèche. FIN.

Auteur:  Bêtcépouhr Lahvi [ 13 Avr 2020, 18:25 ]
Sujet du message:  Re: La Forêt d'Emeraude (John Boorman, 1985)

deudtens a écrit:
Film qui passait tout le temps à la TV quand j'étais gamin, je devais avoir 7 ou 8 ans. Du coup à chaque fois je voyais les 30 premières minutes, et ensuite papa rentrait du boulot et il me gueulait d'aller au lit. Du coup pour moi ce film ça a toujours été l'histoire d'un mec qui conduit des jolis engins de chantier jaunes (génial), son fils se fait enlever, et puis 10 ans plus tard il le retrouve, et il se prend une flèche. FIN.

Si ton père avait terminé le boulot ne serait-ce que 10mns plus tard, au lieu de te souvenir de ça:
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tu te souviendrais de ça:
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Auteur:  Jerónimo [ 13 Avr 2020, 22:11 ]
Sujet du message:  Re: La Forêt d'Emeraude (John Boorman, 1985)

Bêtcépouhr Lahvi a écrit:
Si ton père avait terminé le boulot ne serait-ce que 10mns plus tard


Hors contexte on pourrait croire que tu souhaites que deudtens n'ait jamais existé.

Auteur:  Bêtcépouhr Lahvi [ 14 Avr 2020, 07:54 ]
Sujet du message:  Re: La Forêt d'Emeraude (John Boorman, 1985)

Jerónimo a écrit:
Bêtcépouhr Lahvi a écrit:
Si ton père avait terminé le boulot ne serait-ce que 10mns plus tard


Hors contexte on pourrait croire que tu souhaites que deudtens n'ait jamais existé.

Je ne sais pas ce que faisait sa mère pendant qu'elle le laissait devant la télé.

Auteur:  deudtens [ 22 Avr 2020, 23:21 ]
Sujet du message:  Re: La Forêt d'Emeraude (John Boorman, 1985)

Effectivement cette scène me dit rien, ça m'aurait marqué. Enfance gâchée.

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