Tokyo, la nuit. Leo est un jeune boxeur qui tombe sous le charme de Monica, une call-girl toxicomane mais vierge. La jeune fille étant impliquée dans un trafic de drogue, les tourtereaux vont être poursuivis par un policier corrompu, un yakuza et une femme-assassin envoyée par des groupes chinois.
Pour moi Miike était depuis 10 ans un cinéaste aussi mort et has been qu'un John Carpenter. Brillant dans les années 90 et 2000, il s'est ensuite sabordé dans des projets moyens ou médiocres où il se prenait un peu trop au sérieux. Le passage à la maturité qui n'a jamais trop pris. Et ça fait donc plaisir de retrouver le cinéaste en forme dans un film punk et délirant qui rappelle ses films de la bonne période. First Love est une histoire qui s'inscrit sur un canevas somme tout assez classique : une histoire de yakuzas qui essaient de doubler les autres avec au milieu un joli petit couple pris dans un tourbillon de violence.
Ce que réussit bien Miike, et qui rend le film très plaisant à regarder, c'est cet équilibre qu'il arrive à trouver entre ultraviolence et humour. Le mélange des deux prend bien et on rit souvent tout en ayant le quota d'action et de scènes spectaculaires bien gores. Certains articles ont fait le parallèle avec les débuts de Tarantino avec son Réservoir Dogs mais ce n'est pas très pertinent vu que les deux cinéastes ont un style radicalement différent mais à la limite je peux l'entendre pour le côté "déconnade" du film. Car de ce point de vue on est servi, je pourrais citer un fantôme paternel ridicule en slip dans le métro mais c'est un infime détail parmi d'autres, tellement le film n'hésite pas creuser une veine délirante typique des séries B asiatiques qui le rend très agréable à mater.
Après ce qui est un peu dommage, c'est le climax dans l'entrepôt qui vire au carnage. Il a beau avoir ses moments de réussite, il est beaucoup trop long et surtout un peu bordélique et on se paume dans les différents combats et protagonistes à l'écran. Bon c'est une petite réserve, le film se limite à la pure série B mais remplit son cahier des charges avec succès et dégage un bon potentiel sympathie. Hâte de voir Miike continuer sur sa veine de ses débuts avec toutefois un peu plus d'ambition mais difficile de bouder son plaisir sur ce très recommandable First Love.
4/6