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Play (Anthony Marciano, 2019)
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Auteur:  Film Freak [ 03 Jan 2020, 01:46 ]
Sujet du message:  Play (Anthony Marciano, 2019)

Censé sortir en octobre avant d'être repoussé, ce nouveau film du réalisateur de...Les Gamins et La Véritable histoire de Robin des bois avait été vu en projections de presse et lors d'avant-premières publiques et donc hypé depuis, semblant confirmer ce que la bande-annonce vendait, à savoir un film générationnel pour les ados des années 90.

Surfant quelque peu tardivement sur la mode du found footage, avec un dispositif justifiant toutefois le procédé (et donc le montage) diégétiquement, faisant du film une sorte de simili-Boyhood qui aurait pu être compilé par l'intelligence artificielle de ton iPhone sélectionnant des souvenirs de ton choix en un montage feel good.

Inévitablement, une grosse partie du film, la première et la meilleure, parle par son universalité. Dès les premiers plans, on reconnaît des choses qu'on a pu faire avec son premier caméscope, dès les premières séquences on s'identifie à ces pré-pubères et leurs "Action ou vérité", mais contrairement à un épisode de Bref surcoté qui se contentait de lister différents repères temporels ou expériences vécues par tous les gens d'une même génération ("J'étais jeune dans les années 90 donc j'ai remonté un K7 audio avec un crayon" AH LOL TROP BIEN VU), Play écrit quand même ces saynètes, les mets en scène, avec un casting parfait à tout âge (à part...Boublil, clairement le moins bon mais tout de même sympathique), méritant ainsi l'adhésion du public au-delà de la simple nostalgie inhérente à la démarche.

Néanmoins, c'est aussi là que se révèlent les limites du film. Dès qu'il doit se former autour d'un semblant d'intrigue, le déroulé devient assez convenu avec cette romance faite de non-dits, d'immaturité et de rendez-vous manqués, se concluant via une résolution bien trop facile. Cette maladroite entorse fictionnelle à une chronique parvenant toutefois à célébrer les petits riens et les grands touts de la vie amoindrit la réussite du film qui demeure toutefois amusant et touchant tout le long.

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 06 Jan 2020, 17:57 ]
Sujet du message:  Re: Play (Anthony Marciano, 2019)

Début excellent qui saisit parfaitement, en reproduisant à merveille, tout ce qu'on pouvait faire à l'époque. Rien que voir ces intérieurs marrons baveux VHS années 90 c'est du bonheur pour moi. Idem pour les courts-métrages amateurs. Tout ce qui est costumes, coiffure, déco, ça fonctionne très bien, on s'y croit. Il n'y a même pas de (gros) anachronisme de langage pour venir tout gâcher.

Cependant, le film ne mérite nullement ses 1h48, qui m'ont paru interminable. La suite de moments croqués avec justesse dans la période "adolescence" devient de plus en plus factice à l'âge adulte, entre moments filmés injustifiés (Max Boublil est triste donc il se filme au volant de sa voiture avec un air abattu ?) et les éternels tricherie de found footage où on pose la caméra mais comme par hasard elle cadre exactement ce qu'il faut cadrer qui est super signifiant. De plus, la love story avec Alice Isaaz ne tient pas la route, ce qui nuit grave à l'émotion. Par contre, un bon point
pour ne pas avoir créé de réconciliation artificielle avec le père.

Auteur:  Le Cow-boy [ 19 Jan 2020, 22:07 ]
Sujet du message:  Re: Play (Anthony Marciano, 2019)

J'ai adoré.
J'ai adoré le principe, j'ai adoré l'écriture en apparence ultra-simple qui laisse de côté tous les trucs factices qui auraient pu avoir lieu (
pas de pote qui crève alors qu'on pourrait y penser
, pas de truc sur-écrit, tout ou presque sent le vécu), j'ai adoré les acteurs (trouver un ado qui a quasi la même gueule et surtout LA MÊME VOIX que Boublil c'est fort), j'ai ri (beaucoup), j'ai souri (tout le long), j'ai été ému, et je me suis dit que j'allais pour une fois le dire sur le forum (avec plein de parenthèses inutiles).

Au vu de mon âge, de ma vie, de mon """parcours""" et de mon rapport aux meufs, il est difficile pour moi de ne pas s'attacher à ce gars qui a vécu, à quelques années près, les mêmes choses que moi (j'ai eu ma première caméra à 13 ans et inutile de dire que je filmais tout et n'importe quoi à l'époque).
Je ne sais plus comment c'est exprimé, mais le côté "je suis nostalgique des moments présents" est une phrase qui résonne énormément en moi.

Super film, vraiment, aussi simple que sincère, sans vrai faux-pas (à part Lvovsky dont je ne supporte pas la bienveillance qui me paraît toujours forcée, mais c'est perso).
4,5/6

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