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The Great Ecstasy of Robert Carmichael (Thomas Clay - 2006)
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Auteur:  Blissfully [ 02 Mai 2006, 20:19 ]
Sujet du message:  The Great Ecstasy of Robert Carmichael (Thomas Clay - 2006)

Des films pour illuminer ta journée.

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Alors je ne suis ni de ceux qui se sont pris dans le front la paume du choc cannois, ni de ceux (voire encore moins) qui voient là-dedans une saloperie nauséabonde. Je trouve le film très mûr formellement: c'est très maîtrisé, glacé comme du Haneke réussi, sans jamais déborder dans l'autosatisfaction ou l'esbroufe bidon du jeune qui veut te montrer son beau gros filmage. Clay instaure une ambiance pesante et assez prenante.

Je trouve ça moins convaincant sur le fond. La frustration sociale ou sexuelle de ses personnages est bien saisie, mais il y a un côté mécanique dans le scénario qui, pour sa part, fait beaucoup plus "jeune" contrairement à la forme. Certains détails tiennent de la caricature un peu foireuse (
les images de guerre lors de la torture à la fin
), et puis finalement, sans attendre un grand huit la bave aux lèvres, je dois dire qu'aucune scène choc n'a marché sur moi - en ce sens que ben les pires horreurs à l'écran me font quasi que dalle. D'autant qu'on est vraiment dans le (par exemple) refaisons Orange mécanique, mais plus fort. Ben pas vraiment en fait.

Après il y a vraiment de quoi manger sur la mise en scène, et il y le culot du réalisateur qui, tout bébé, tient bien ce qu'il veut (c'est peut-être très pompeux d'ailleurs, je sais pas, j'ai pas lu d'interview)...pas complètement réussi à mes yeux mais à voir.

Enfin la façon dont le film a été vendu par la presse se retourne un peu contre lui en fait, dans le positif (voire l'accroche humpf sur l'affiche) comme le négatif.

4/6

Auteur:  Zad [ 02 Mai 2006, 21:00 ]
Sujet du message: 

raaaaaaaaaah je veux le voir mais il passe pas dans le réseau mk2! bon je casse ma tirelire cette semaine...

Auteur:  Le Pingouin [ 02 Mai 2006, 21:17 ]
Sujet du message: 

bon, j'apporte un peu de mauvais sur cette page.

Je trouve le film parfaitement exécuté, et la maîtrise formelle de la réalisation s'allie avec une direction d'acteur proprement incroyable. La crédibilité semble donc être là, sauf que...

Les raccourcis empruntés par le réalisateur pour expliquer (ou amener plutôt) le final n'est jamais très net et si on comprend que Robert est frustré, qu'il renferme des choses, le truc tient beaucoup du bluff de surface ou d'une tentative d'imposer un elephant/kubrick/Haneke "remix", avec scénette les unes sur les autres.

Ajoutons à cela un discours supra pas fin mélant Georges Bush (qui cause sur le viol trash d'une nana), Tony Blair, la seconde guerre mondiale (où voulait-il en venir sur la reconstruction d'une scène du soldat Ryan??? Sur la notion du nuancer le discours?), tout ça sur fond musical à la fois prenant et en même temps assez peu original (on est encore chez Kubrick et Gus Van Sant).

TGEORC est donc un film formellement impressionnant, à la direction foudroyante et contenant certains effets réussis (la femme en position du Christ descendu de la croix, pour le coup, ça me marque), mais dont les ambitions tuent un peu le tout, tant son discours est confus et souvent mal amené.

3.5/6

Auteur:  Jericho Cane [ 03 Mai 2006, 00:09 ]
Sujet du message: 

Un an après, mon avis n'a pas trop changé :

Désert existentiel de quelques ados paumés entraînés dans la spirale de la drogue et de la violence. Ce qui frappe tout d'abord, c'est la composition plastique de tous les plans-séquences, la photo de Yorgos Arvanitis exploitant à fond le format anamorphique pour une ambiance plus pesante. Le film joue habilement sur la distance, le hors-champ et la suggestion avant de conclure par une scène-choc un peu facile et trop mécanique pour vraiment surprendre. Le cinéaste, qui n'a que 26 ans, cite en interview Tarkovski, Bresson et Kubrick, mais semble avoir du mal à digérer de telles influences... Alors... Film de poseur? Le problème, c'est que le propos sur la violence sociale est un peu limité ou démonstratif dans le mauvais sens, distillant avec lourdeur quelques allusions à la WW2 et l'interventionnisme en Irak de Tony Blair au détour de quelques télés posées ça et là, comme par hasard. Une réussite plastique pour la forme mais un gros foirage confus sur le fond.

2-3/6

Auteur:  Zad [ 20 Mai 2006, 20:03 ]
Sujet du message: 

je suis emmerdé parce que je suis d'accord avec tout le monde, autant sur les louanges que sur les reproches.
La mise en scène est bluffante, vraiment, j'en suis sur le cul. Le principe de la caméra "suiveuse", par ex, qui sert de véhicule à la narration et qui passe le relai d'un personnage à l'autre (exemplairement : la scène de la station service), est excellemment employé, parce que sans esbroufe et avec une élégante parcimonie.

La séquence hallucinante dont parle hal5 mérite à elle seule le détour et fonctionne justement sur ce qu'on a compris de ce dispositif de mise en scène, que Clay s'amuse à briser puis à relancer au fil d'un montage libre. Ici, lorsque le black quitte la pièce, on est partagés entre l'envie, lâche, que la caméra le suive comme on sait qu'elle peut le faire, et celle, perverse, qu'elle reste dans la pièce pour voir jusqu'où les tyes vont aller. On peut trouver ça génial ou nauséeux.

Je pense du même coup que le film, à partir de là, ne sait plus comment aller plus loin. Alors que la première scène de violence jouait avec virtuosité du hors-champ, le viol final sombre effectivement dans la complaisance. Même si, comme le souligne, elle est cohérente par rapport à l'évolution du personnage principal.

Bref, vrai cas de conscience. Pour moi, un réalisateur brillant est né. Un scénariste roublard itou. Lui reste à cesser de se regarder dans le miroir, trop conscient qu'il est de sa virtuosité, et à laisser de côté ses sabots de moralisateur (le discours sur la télévision, les jeux vidéo et les images de guerre, est aussi schématique et peu pertinent que celui tenu par GVS dans Elephant).

s'il faut noter... 3-4/6 ?

Auteur:  Art Core [ 07 Mai 2020, 09:56 ]
Sujet du message:  Re: The Great Ecstasy of Robert Carmichael (Thomas Clay - 2006)

Découvert hier soir cette espèce de Sweet Sixteen version Haneke et j'ai pas été bluffé. La mise en scène est en effet très solide, très carrée, il n'y a rien qui dépasse, les plans sont fixes, fatalistes, on avance plan après plan vers un drame qui vient sans pouvoir s'en échapper et ça se sent bien. Mais au-delà de ça on ne peut s'empêcher d'y voir quand même une oeuvre un peu immature qui veut choquer son petit monde avec ce personnage de gentil petit bourgeois qui s'avère pire que les racailles. Et le film n'a pas vraiment réussi à me mettre mal à l'aise ni évidemment encore moins à me choquer. Pour rester du côté de Haneke, à côté d'un Funny Games c'est du Disney.

Après là où je trouve que le film marque des points c'est d'une certaine manière son aspect presque prophétique dans la description de cet incel, de cette frustration blanche petite-bourgeoise qui est terriblement contemporaine et je crois que finalement c'est ça qui a dû le plus choquer à l'époque. L'idée qu'un jeune homme de bonne famille (sans père cela dit), bon à l'école, jouant du violoncelle puisse être animé d'une frustration morbide et extrême. En celà le film a quelque chose de plutôt réussi même si je le trouve par moments artificiel (on croit peu à ce groupe de potes hétérogènes) et encore une fois un peu calculateur. Le film suivant du réal que j'avais détésté Soi Cowboy confirmait cette propension de cinéma de petit malin un peu trop sûr de ses effets. Il vient de refaire un film, curieux de voir.

Le film m'a rappelé un autre film anglais que je suis le seul à aimer, Better Things de Duane Hopkins (soit-dit en passant, une des mes bandes annonces préférées)

3/6

Auteur:  Karloff [ 07 Mai 2020, 11:04 ]
Sujet du message:  Re: The Great Ecstasy of Robert Carmichael (Thomas Clay - 2006)

Je suis assez d'accord avec toi, mais en même temps je reconnais à Thomas Clay de m'avoir laissé de vrais souvenirs de mise en scène. Plus que la scène finale de celui-ci, j'en garde la scène du DJ. Et de Soy Cowboy, la scène nocturne dans les temples. Mais il a complètement disparu (ou alors il est devenu Amat Escalante).

Auteur:  Art Core [ 07 Mai 2020, 13:36 ]
Sujet du message:  Re: The Great Ecstasy of Robert Carmichael (Thomas Clay - 2006)

Oui oui c'est vrai que j'ai aussi plutôt un souvenir précis de Soi Cowboy et en effet la scène du DJ de ce film là est peut-être la meilleure. Mais c'est clair qu'il fait partie des espoirs déçus, bon là comme je disais il vient de refaire un film donc à voir ce que ça peut donner.

Auteur:  Karloff [ 07 Mai 2020, 18:13 ]
Sujet du message:  Re: The Great Ecstasy of Robert Carmichael (Thomas Clay - 2006)

Le film est prêt depuis quelque temps et aucun festival ne le passe donc je suis plutôt circonspect. Après le gars de Dau a finalement ressurgi des limbes.

Auteur:  Art Core [ 07 Mai 2020, 18:29 ]
Sujet du message:  Re: The Great Ecstasy of Robert Carmichael (Thomas Clay - 2006)

Le film a une bonne note sur IMDB (même si ça veut pas forcément dire grand chose) : https://www.imdb.com/title/tt5686112/

Auteur:  Arnotte [ 07 Mai 2020, 19:52 ]
Sujet du message:  Re: The Great Ecstasy of Robert Carmichael (Thomas Clay - 2006)

Jamais entendu parler de ce gars, ni d’aucun de ses films, jusqu’à aujourd’hui....

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 07 Mai 2020, 19:58 ]
Sujet du message:  Re: The Great Ecstasy of Robert Carmichael (Thomas Clay - 2006)

Pareil, je connaissais que son père.

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Auteur:  Déjà-vu [ 07 Mai 2020, 19:58 ]
Sujet du message:  Re: The Great Ecstasy of Robert Carmichael (Thomas Clay - 2006)

Heeeeeyyyyy

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