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Ad Astra (James Gray, 2019)
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Auteur:  Art Core [ 03 Sep 2019, 16:11 ]
Sujet du message:  Ad Astra (James Gray, 2019)

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Quel dommage. Ad Astra aurait pu faire partie du groupe des grands films de SF américains des années 2010 qui pour moi comporte trois membres qui à mon sens ont véritablement apporté quelque chose de fondamental au genre. Il s'agit évidemment de Gravity, Interstellar et First Man. Trois chefs d’œuvres qui, chacun à sa manière, proposait une certaine idée du rapport de l'homme à l'univers, au métaphysique. Ad Astra poursuit la même route et ce qu'il a à dire est passionnant cependant je crois qu'il est légèrement en deçà des trois autres. Je crois qu'il ne sera pas aussi impactant pour le genre que le seront les trois autres (quoique First Man jouit pour l'instant d'une aura plutôt modeste - ce n'est d'ailleurs pas à proprement parler un film de SF). J'ai adoré Ad Astra, j'ai passé une super séance c'est un film que je reverrai avec grand plaisir mais il ne m'a pas bouleversé comme je l'aurais rêvé (et comme, donc, m'ont bouleversé les trois autres).

Ce que j'aime particulièrement dans le film c'est que c'est un vrai film de SF et pas un film qui utilise le genre sans véritablement l'embrasser. A l'image de The lost city of Z (que j'adore) qui était un film d'aventures quasiment sans aventures, qui, sciemment, décidait de relayer loin derrière les artefacts du genre. Ici on est dans un film en surface assez simple avec une mission, un homme choisi pour elle et une série de péripéties avant d'arriver à l'objectif et j'ai adoré l'imaginaire SF que le film porte en lui. Sans en faire trop, sans gadgets, sans esbrouffe le film projette un futur envisageable où l'espace est devenu le prochain territoire à conquérir. Et avec pas grand-chose on est dans un univers crédible et passionnant
avec son antenne géante du début, la lune comme une espèce de centre commercial avec ses zones reculée tenues par des pirates, la base souterraine de Mars et le projet Lima à côté de l'anneau de Saturne.

Ce qui m'a étonné aussi c'est à quel point le film ose frôler le blockbuster, ose aller dans l'action et s'avère relativement généreux dans le spectacle
l'ouverture sur l'antenne avec la chute de Pitt, la génialissime poursuite sur la lune sans son (une des scènes de l'année), le vaisseau fantôme avec les singes, le combat avec les trois astronautes quand il monte dans la navette et évidemment la fin avec le coup du bouclier dans l'anneau de Saturne.


On compare beaucoup le film à Apocalypse Now et en effet comment ne pas y penser, la recherche d'un homme qui a perdu la tête dans un voyage aux confins de la folie et de l'horreur. Sauf que Gray l'a rappelé plusieurs fois durant son (passionnant) Q&A, sa référence c'était Télémaque, qui part à la recherche de son père Ulysse et qui passe par toute une série d'épreuves avant de y arriver. De ce point de vue-là c'est vraiment réussi, c'est vraiment la quête ultime, pour le père mais aussi pour l'humanité. Il y a dans tout grand film de SF cette articulation permanente entre l'immensité de l'extérieur, de l'espace et la petitesse de l'intérieur de l'Homme. Plus on est loin dans l'immensité, plus on se rapproche du centre de l'Homme, de son essence métaphysique. C'est ici particulièrement prégnant dans la manière de créer des espaces concentriques comme une rivière qui se resserre de plus en plus (on part de la terre pour arriver à ce cube sur Mars où Pitt semble enfermé dans son propre esprit. Tout cela aboutit à la conclusion qui est sublime
il n'y a rien d'autre dans l'univers, nous sommes seuls.
on retrouve une espèce de noirceur propre au cinéma de Gray où les personnages se perdent dans une obsession. En cela le film est très similaire à The lost city of Z, on peut y voir une version en négatif du point de vue du fils presque. Ça c'est vraiment fort surtout que ça rentre en résonance avec les références à Dieu qui apparaissent sporadiquement dans le film avec une certaine ironie
surtout pour le personnage du père, rendu fou par l'absence de Dieu


Cependant là où pour moi le film achoppe c'est au niveau de l'émotion. Un film comme ça devrait me bouleverser, me faire chialer comme jamais mais ça n'a pas été du tout le cas. Je n'ai jamais réussi à ressentir le drame profond du personnage principal. Il y a pour moi un léger problème dans sa caractérisation. Gray veut en même temps en faire une espèce d'icône du mâle alpha américain et un homme meurtri et taciturne. Mais ça ne marche pas trop selon moi. On en sait trop peu sur son passé (un personnage de femme fantomatique interprété par Liv Tyler), quelques éléments balancés maladroitement dans une voix-off et du coup son évolution n'est pas aussi forte qu'elle pourrait l'être. Il y a deux scènes miroirs en début en fin de film qui témoigne (presque trop littéralement d'ailleurs) du parcours intime fait par le personnage mais ce n'est pas suffisamment prégnant pour être émouvant à mon sens. C'est plus théorique qu'émotionnel en somme. La faute aussi à Brad Pitt. Je l'aime d'amour Brad Pitt depuis Seven et Fight Club je suis avec lui jusqu'à la mort. Mais pourtant son jeu qui se fait de plus en plus minimaliste au fil de ses films (Tarantino a réussi à le dérider un peu) me dérange, en particulier ici. Il a quelque chose d'inexpressif dans le visage qui bloque toute émotion pour moi, le mec est impénétrable, j'arrive pas à le "lire". J'avais eu le même problème dans Tree of Life (mais chez Malick ça passe mieux), mais même dans World War Z ou dans Alliés. C'est le cas extrêmement rare (le seul en fait) d'un acteur qui joue moins bien en vieillissant. Bon j'exagère un peu et je suis sans doute un peu seul à penser ça vu qu'il est encensé de toute part. Mais Pitt propose un jeu similaire en fait à celui de Gosling dans First Man, le personnage mutique dépressif dans une quête vouée à l'échec mais je trouve Gosling bien meilleur dans l'exercice. Il arrive à m'émouvoir là où Pitt ne me fait rien ressentir ou presque.

De toute façon cette critique sur l'émotion je l'ai vue dans plusieurs tweets et elle semble assez généralisée, surtout dans ce dernier tiers et dans
la rencontre entre le père et le fils
qui m'a semblé un peu ratée ou du moins décevante.
Cet enchaînement de dialogues qui marche pas : "j'en avais strictement rien à foutre de ta mère et de toi" et PItt qui répond en mode casual (pas en mode émotion) "je t'aime quand même"
C'est marrant parce que Gray a passé sa carrière (ou presque) à parler de père et de fils et là c'est vraiment le sujet central et c'est paradoxalement ce qui est le moins réussi. Toute cette dernière partie est trop précipitée, maladroite
la mort du père qui ne fait rien ressentir
et c'est dommage parce que le film carresse du doigt une espèce de perfection mais qu'il finit par passer un peu à côté.

Il y a d'autres maladresses je trouve
quelques effets de montage pas très heureux (les tout premiers plans en mode montage random, Liv Tyler qui disparaît dans le lit) mais aussi des trucs de scénario un peu plus faibles (la scène avec Ruth Negga et la vidéo sur l'iPad). A revoir aussi mais le moment où il rentre dans la navette et bute par accident les trois astronautes, ça manque de poids pour moi. J'ai trouvé cette scène presque comique tant c'est vraiment l'enchaînement de "pas de chances" entre la meuf qui s'écrase la gueule contre la porte et le coup de feu dans la bouteille d'oxygène... Encore une fois c'est pas aidé par Pitt qui est trop monolithique et qui exprime pas assez la peur, le regret, le choc. Le mec est quand même responsable direct de trois morts et ça pèse pas assez, ni sur lui, ni sur le récit. Les surge et l'antimatière qui sont un macguffin basique, j'espèrais que la fin explique un peu ou leur trouve un sens mais que dalle (surtout je comprend pas pourquoi exonérer le père de la responsabilité des catastrophes, ça aurait été plus fort qu'il soit coupable jusqu'au bout). La voix off aussi j'en parlais plus haut et elle me semble pas indispensable.


Comme souvent je passe plus de temps à lister les petites choses qui m'ont dérangées qu'à creuser profondément ce que j'ai aimé mais je le répète j'ai passé un super moment. Le film est riche, surprenant, rythmé (même trop des fois ça va un peu vite) et passionnant (tout le truc dont je n'ai pas parlé autour de l'obsession de l'évaluation psychologique). Pas parlé non plus de l'excellente BO de Richter là encore assez surprenante. Ecrire dessus me donne envie de le revoir. Il sera dans mon top de fin d'année sans problème. Cependant le film a quelque chose de frustrant dans cette manière de ne pas passer loin du grand chef-d’œuvre. Et accessoirement je pense que ça va bider et que le film n'aura pas l'aura qu'il mérite (comme aux Oscars par ex).

5/6

Auteur:  Arnotte [ 03 Sep 2019, 16:23 ]
Sujet du message:  Re: Ad Astra (James Gray, 2019)

(je lis pas mais t'façon je vais kiffer)

Vivement le voir en IMAX au Kinepolis Bruxelles :D
Sortie Belge le 18/09.

Auteur:  Abyssin [ 03 Sep 2019, 16:31 ]
Sujet du message:  Re: Ad Astra (James Gray, 2019)

Tu me chauffes mon salaud :)

Auteur:  Le Cow-boy [ 03 Sep 2019, 16:34 ]
Sujet du message:  Re: Ad Astra (James Gray, 2019)

Gros paradoxe entre ta critique et ta note Art! :)

Auteur:  bmntmp [ 03 Sep 2019, 16:51 ]
Sujet du message:  Re: Ad Astra (James Gray, 2019)

C'est un spécialiste en la matière. J'ai encore en mémoire son avis sur Billy Lynn où il dit que c'est un des meilleurs films de guerre qu'il ait vu avant de mettre 3/6. Dissociation mentale ?

Auteur:  Art Core [ 03 Sep 2019, 17:01 ]
Sujet du message:  Re: Ad Astra (James Gray, 2019)

Je suis allé voir j'avais mis 5... (et je n'ai jamais dit que c'était le plus grand film de guerre mais que c'était sans doute un des meilleurs film à théoriser la représentation de la guerre au cinéma).
Sinon oui je trouve des défauts et des maladresses sur un film globalement excellent. Mias à part l'émotion qui n'est pas venue le reste est de l'ordre du détail. On est là pour enculer les mouches ou pas ? En tout cas je suis persuadé qu'il fera parti des 15 meilleurs films que j'aurai vu en salles cette année.

Auteur:  Film Freak [ 03 Sep 2019, 21:23 ]
Sujet du message:  Re: Ad Astra (James Gray, 2019)

"No man is an island" dit l'adage (en réalité le début du premier vers d'un poème de John Donne, #cequetasapprisaujourdhui). Ad Astra, en gros, c'est "no man is un vaisseau spatial à la dérive aux confins du système solaire".

S'il y a donc effectivement du Au cœur des ténèbres dans le concept du récit - un soldat est envoyé à la recherche d'un homme potentiellement devenu fou, le film m'a surtout évoqué les récents Gravity et First Man qui exploraient cette même thématique sur la solitude, ou plus exactement sur l'isolation, ressentie comme nécessaire par ces astronautes en proie au deuil. Dans l'espace, personne ne vous...personne ne vous quoi que ce soit, y a personne dans l'espace. Rarement le cosmos aura été autant exploité comme reflet du vide intérieur de l'humain qu'au cours de ces dernières années et James Gray choisit un chemin situé quelque part entre le survival pur d'Alfonso Cuaron et le biopic de Damien Chazelle. Si le cinéaste évoque Télémaque, c'est également l'Odyssée d'un Oedipe qui se joue ici. Un héros tragique qui ne doit sa survie qu'à un détachement meurtrier et qui se sauve lui-même avant de sauver le monde. Arborant ainsi une dimension mythique, Ad Astra est à la fois mainstream et réservé, didactique mais sec, lisible mais jamais facile, refusant de se gargariser de son héroïsme et de tirer les larmes. Sans doute un peu trop.

L'introduction contient tout le film. De l'isolation hors du globe jusqu'à la chute, les événements font office de prophétie, inscrivant d'emblée le protagoniste dans une fatalité. Son périple peut alors commencer. À ce titre, l'ouverture n'est que l'un des nombreux morceaux de bravoure du film et si Gray avait déjà fait montre de ses capacités en matière d'action avec la poursuite en voiture de La Nuit nous appartient, l'abattage offert par Ad Astra demeure inattendu et impressionnant. À première vue, les scènes d'action peuvent paraître fonctionnelles, comme des concessions au cahier des charges qui incombe à un budget de 90 millions de dollars pour un film de SF original, mais elles s'avèrent autrement plus riches. Au premier niveau, elles ont pour but de montrer le sang-froid et l'efficacité redoutable du Major Roy McBride en situation de crise. Toutefois, ses épreuves campbelliennes ne sont jamais héroïsées. Que ce soit dans la mise en scène - Gray ne filme jamais Pitt comme un héros, même humain - ou dans le texte - jamais de félicitations ni de remerciements pour Roy, qui n'en attend d'ailleurs pas. Au contraire, chaque nouvel "exploit" est accompagné d'un nombre de morts et l'implication de du protagoniste dans celles-ci est chaque fois plus grande. Son côté froid et pragmatique, mécanique en somme (cf. ce plan où Roy, endormi en apesanteur, se réveille en même temps que les machines de la navette) lui permet de survivre mais au dépit des vies qui l'entourent.

Il y a donc une relative déconstruction de la figure du héros, ici un astronaute pas tout à fait autiste ou sujet au syndrome d'Asperger mais quelque part sur le spectre, incarné à merveille par Brad Pitt, non pas tant dans son mutisme mais plutôt dans cette façade de normalité qu'il se construit, comme en témoignent ces scènes récurrentes où le personnage est amené à sourire d'un rictus faux pour mettre les autres à l'aise, pour jouer le rôle de l'individu civilisé, alors qu'il ne pense qu'à une chose : "ne me touchez pas". Certains trouveront sans doute la voix off un peu lourde mais elle a quelque chose de malickien dans l'écriture, entre mantra Zen répété à outrance et monologue intérieur inévitablement omniprésent d'un homme refermé sur lui-même. Quand ce n'est pas le visage de l'acteur qui est impassible, c'est le casque de l'astronaute dont la visière solaire reflète tout de façon déformée, notamment, à plusieurs reprises, un trou. Ainsi voit-on plusieurs fois Roy avec un trou noir en lieu et place du faciès. C'est même plus le Neil Armstrong anonymisé, "illisible", de First Man, Roy est littéralement assimilé à un vide. "En un sens, la véritable inconnue, la vraie terra incognita, c'est le paysage de l'âme humaine," a dit Gray en interview. "Et parfois, au lieu d'explorer vers l'ailleurs, explorez-vous intérieurement. Ne regarder que vers l'extérieur ne vous donne pas vraiment de réponses". Et l'auteur de punir alors son personnage en lui accordant son souhait le plus cher. Confronté à sa propre quête de solitude, celui qui ne sait pas communiquer avec autrui est contraint à communiquer avec lui-même. Ce n'est qu'alors que Roy peut réellement se connaître et donc atteindre la catharsis.

En apportant un élément filial à l'histoire, en faisant de son Marlow le fils de son Kurtz, non seulement Gray s'approprie les inspirations qui ont influencé son récit mais il touche au rapport humain le plus élémentaire, celui d'un parent et d'un enfant. La dynamique générationnelle a toujours été la thématique de choix traversant la filmographie du metteur en scène, notamment dans son précédent film, The Lost City of Z, qui montrait déjà l'éloignement et le rapprochement entre un fils et son père explorateur, mais elle participe tout autant à conférer à la trame son caractère mythique, au même titre que les travaux herculéens susmentionnés qui demandent à chaque fois un saut de foi encore plus grand. Néanmoins, dans la mythologie de Gray, les dieux n'ont aucun rôle à jouer dans la vie des hommes. Après tout, l'exploration, ce n'est que l'Histoire de l'Homme. Jadis, on naviguait à vue pour arriver aux "Indes", aujourd'hui il y a des fast-foods sur la Lune. Ce n'est pas pour rien que la déjà célèbre séquence de course-poursuite armée sur le corps céleste fait figure d'attaque de diligence en plein Far West. La seule exploration vouée à l'échec est la quête du divin. Et si la déception est terrible pour l'un des personnages, elle devient le salut d'un autre. Il n'est pas question de pessimisme ou d'optimisme mais de réalisme, de voir ce qu'il n'y a pas et ce qu'il y a. Et d'apprécier ce qu'on a parce que c'est tout ce qu'on a. Sommes-nous seuls dans l'univers? non. On est 7 milliards. No man is an island.

Auteur:  Déjà-vu [ 03 Sep 2019, 22:00 ]
Sujet du message:  Re: Ad Astra (James Gray, 2019)

Damn

Auteur:  Art Core [ 03 Sep 2019, 22:14 ]
Sujet du message:  Re: Ad Astra (James Gray, 2019)

Beau texte.

Auteur:  Film Freak [ 03 Sep 2019, 23:40 ]
Sujet du message:  Re: Ad Astra (James Gray, 2019)

Merci!

Auteur:  bmntmp [ 04 Sep 2019, 01:24 ]
Sujet du message:  Re: Ad Astra (James Gray, 2019)

Citation:
le film m'a surtout évoqué les récents Gravity et First Man qui exploraient cette même thématique sur la solitude,


Sans blague :( Ils se passent pas aussi dans l'espace par hasard ?

Auteur:  Film Freak [ 04 Sep 2019, 06:19 ]
Sujet du message:  Re: Ad Astra (James Gray, 2019)

Ah oui c'est vrai que tous les films qui se passent dans l'espace ont pour thème la solitude post-deuil.

Auteur:  Cosmo [ 04 Sep 2019, 06:49 ]
Sujet du message:  Re: Ad Astra (James Gray, 2019)

On peut d’ailleurs ajouter Mission to Mars

Auteur:  Vieux-Gontrand [ 04 Sep 2019, 07:28 ]
Sujet du message:  Re: Ad Astra (James Gray, 2019)

Il y en a un paquet ceci-dit. Solaris. Le dernier Claire Denis d'un certain côté (affirmation de la paternité mais deuil du social), le dernier Villeneuve.

2001 fait presque figure d'exception en racontant autre chose.

Auteur:  Déjà-vu [ 04 Sep 2019, 07:53 ]
Sujet du message:  Re: Ad Astra (James Gray, 2019)

bmntmp a écrit:
Sans blague :( Ils se passent pas aussi dans l'espace par hasard ?

Si t’as rien à dire, tu te tais.

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