Forum de FilmDeCulte https://forum.plan-sequence.com/ |
|
Midsommar (Ari Aster, 2019) https://forum.plan-sequence.com/midsommar-ari-aster-2019-t29965.html |
Page 1 sur 4 |
Auteur: | Abyssin [ 01 Aoû 2019, 01:16 ] |
Sujet du message: | Midsommar (Ari Aster, 2019) |
Un couple traverse la Suède pour rendre visite à un de leurs amis et assister à un festival local. Mais les retrouvailles se transforment vite en culte païen et sordide. Scénario qui fait évidemment penser au culte The Wicker man. Second film du génial réalisateur de Hérédité qui confirme tout le bien qu'on pense de lui. Même gestion du rythme très lent mais qui arrive à installer une atmosphère craspec assez phénoménale. La première heure est assez formidable surtout cette intro de 15 minutes qui tutoie le chef d'oeuvre et puis après le passage du trip sous champignons qui est assez drôle on a un étrange ventre mou qui présente de manière quasi-documentaire le culte de la petite communauté suédoise. Ca manque d'enjeux et de fulgurances et le soufflé retombe un peu. Mais après quelle montée en puissance, la manière dont s'emballe le film dans sa seconde partie est vraiment la marque d'un grand. L'histoire est effectivement prévisible mais ce qui compte peu tellement l'essentiel est dans la manière dont Aster arrive à faire monter le malaise et arriver à nous plonger dans un pur cauchemar. C'est beaucoup plus léché et formaliste visuellement que son premier, il y a des images qui restent en tête, beaucoup plus maitrisé et contenu dans son scénario mais peut-être un peu moins de fulgurances dans l'ensemble que Hérédité. Film dur à décrire, tellement il faut mieux en dire le moins possible avant de rentrer dans la salle, ça vieillit très bien alors que j'étais un peu divisé à la sortie de la salle mais ce sera assurément avec Tarantino un des films les plus passionnants de l'été. 4-5/6 |
Auteur: | Qui-Gon Jinn [ 03 Aoû 2019, 23:08 ] |
Sujet du message: | Re: Midsommar (Ari Aster, 2019) |
C'est marrant cette mini-mini-vague "folklore païen" qui, à travers Aster et Eggers, s'infiltre dans une frange du cinéma de genre américain. Car c'est bien là le principal atout du film: cette flippe qui vient de codes qu'on ne maîtrise pas, pas aisément déchiffrables, et qui a le mérite de ne pas s'appuyer sur une esthétique connue. Point de noirceur, ici tout est ensoleillé, tout le monde est doux et souriant. Mais c'est ça qui créé le malaise. Surtout que le film s'assume, délayant l'angoisse physique, évitant totalement le syndrome "Les rednecks qui poursuivent les touristes US dans les bois". Toute l'intro du film est brillante. Florence Pugh est géniale. Et le gang d'américains fonctionne bien car ils ne sont pas tout à fait des bros fêtards, pas tout à fait des universitaires propres sur eux. Le film esquisse quelque chose de particulièrement réaliste dans la description de ce groupe. C'est un des multiples détails qui font vraiment "vrai film". La mise en scène est encore une fois particulièrement assurée et élégante, mais l'ensemble a tendance à traîner la patte. Lorsque j'ai cru entrer dans le troisième acte, j'ai regardé ma montre et j'ai vu qu'il restait 54 minutes de film, et je me suis dit qu'il y avait un problème de construction. Le tout finit au bout de 2h30 par paraître quelque peu auto-indulgent. Mais ça reste du solide, assez hantant. |
Auteur: | Art Core [ 05 Aoû 2019, 11:47 ] |
Sujet du message: | Re: Midsommar (Ari Aster, 2019) |
Oui j'ai d'abord été un chouïa déçu parce que le film est trop long, trop volontairement lent et que l'intensité retombe beaucoup trop après Mais le film vieillit très bien et il faut quand même reconnaître qu'il est très impressionnant. Déjà le pré-générique m'a semblé brillantissime. 10/15mn pour instaurer une angoisse viscérale absolument horrible, on retrouve là le meilleur de Hérédité. Il y a un art de la construction, du montage, du raccord, vraiment génial Ce qui m'impressionne c'est la manière de faire un film entièrement tourné vers la souffrance, la mort et l'aliénation mentale (ce qui était déjà le cas et qui m'avait impressionné dans Hérédité). Tout part d'un deuil terrible et violent et toute la catharsis va s'épanouir dans une espèce de séries d'épreuves horribles menant à J'aime bien l'espèce aussi d'ironie permanente entre le cadre ultra bucolique et l'objet central du film qui est la fleur alors que tout est macabre et délétère, impression que Aster se moque aussi de tous ces mouvements paganistes et hippies qui sous couvert d'ouverture au monde et de respect de la nature s'enferment dans un circuit fermé à la finalité morbide. Florence Pugh est géniale, vraiment une excellente actrice qui confirme après Lady Macbeth mais quel dommage que face à elle on se tape le nullissime Jack Reynor, avec sa baby face qui exprime rien et son charisme d'huître. Du mal à comprendre d'où sort son casting tant il est fade. Amusant d'ailleurs En tout cas avec Eggers, on a là les deux voix les plus singulières et ultra talentueuses du ciné US récents et pas uniquement dans le ciné de genre. J'ai une légère préférence pour Eggers je pense mais les deux sont passionnants et laissent rêveurs quant à leur potentiel. 5/6 |
Auteur: | Film Freak [ 05 Aoû 2019, 22:58 ] |
Sujet du message: | Re: Midsommar (Ari Aster, 2019) |
Pendant à peu près une heure, j'ai trouvé ça remarquable. J'ai retrouvé la force et l'assurance de la mise en scène d'Aster et dans la mise en place, engageante et dérangeante à la fois, parce que tu sais en tant que spectateur que cette communauté radieuse, avec leurs vêtement tous blancs et leur soleil éternel (quelle audace et quelle réussite de parvenir à faire un film d'horreur à l'ambiance dérangeante malgré le jour, le ciel bleu, le soleil, la lumière), cache un truc malsain... ...c'est pourquoi, passée la scène de la falaise, quand le film retombe dans les mécaniques les plus fatigantes du genre (personnages bêtes, inactifs ou crédules, systématisme et facilité des morts, fin attendue) et qu'en plus il tire en longueur, pour achever son propos "men are trash" télégraphié dès l'intro (alors évidemment, il n'est pas question que de ça mais c'est largement le parcours d'émancipation d'une jeune femme en proie au deuil mais aussi à la masculinité toxique), je décroche. |
Auteur: | Lohmann [ 09 Aoû 2019, 14:46 ] |
Sujet du message: | Re: Midsommar (Ari Aster, 2019) |
Film Freak a écrit: pour achever son propos "men are trash" télégraphié dès l'intro (alors évidemment, il n'est pas question que de ça mais c'est largement le parcours d'émancipation d'une jeune femme en proie au deuil mais aussi à la masculinité toxique) Je n'ai pas du tout eu l'impression que c'était le propos du film, et je ne vois même pas quel élément le laisserait penser. Art Core a écrit: tout ce qui tourne autour de la thèse des mecs, j'ai pas compris l'intérêt. Art Core a écrit: impression que Aster se moque aussi de tous ces mouvements paganistes et hippies qui sous couvert d'ouverture au monde et de respect de la nature s'enferment dans un circuit fermé à la finalité morbide. Film Freak a écrit: passée la scène de la falaise, quand le film retombe dans les mécaniques les plus fatigantes du genre (personnages bêtes, inactifs ou crédules, systématisme et facilité des morts, fin attendue) Art Core a écrit: Il y a un art de la construction, du montage, du raccord, vraiment génial Le mec à un talent évident. Par contre je suis beaucoup moins fan de ce qu'il en fait. Et je trouve au contraire qu'il y a énormément de choses superflues, beaucoup d'effet de styles qui font cool mais qui n'apporte absolument rien |
Auteur: | Art Core [ 09 Aoû 2019, 15:28 ] |
Sujet du message: | Re: Midsommar (Ari Aster, 2019) |
Du mal à voir des points de montage comme des "effets" surtout que ton premier exemple me semble assez brillant (pour montrer la répétition de ses crises). Pas mal le rapport à Safe, j'y avais pas pensé. Pour l'histoire de la thèse oui c'est sans doute ça, en rajouter une couche sur le perso mais encore une fois l'acteur est tellement fade que je le trouve un peu raté ce perso, il n'arrive pas à incarner quoi que ce soit sinon en effet une forme de lâcheté. |
Auteur: | Film Freak [ 10 Aoû 2019, 13:01 ] |
Sujet du message: | Re: Midsommar (Ari Aster, 2019) |
Lohmann a écrit: Film Freak a écrit: pour achever son propos "men are trash" télégraphié dès l'intro (alors évidemment, il n'est pas question que de ça mais c'est largement le parcours d'émancipation d'une jeune femme en proie au deuil mais aussi à la masculinité toxique) Je n'ai pas du tout eu l'impression que c'était le propos du film, et je ne vois même pas quel élément le laisserait penser. Lohmann a écrit: Tu peux rajouter à ça |
Auteur: | Abyssin [ 10 Aoû 2019, 13:57 ] |
Sujet du message: | Re: Midsommar (Ari Aster, 2019) |
Franchement, tous les films où des hommes ont des comportements de connards signifie que "Men are trash" est le propos du film? Ben non et d'ailleurs Aster ne nous rend aucunement détestables les "hommes" du groupe. Même Poulter, caricature de bite sur pattes, est sympathique., Regard attendri et sympathique sur les bonhommes. Et je vois pas du tout en quoi l'héroïne est en proie à une "masculinité toxique". Sinon @Lohmann, |
Auteur: | Film Freak [ 10 Aoû 2019, 14:05 ] |
Sujet du message: | Re: Midsommar (Ari Aster, 2019) |
Abyssin a écrit: Franchement, tous les films où des hommes ont des comportements de connards signifie que "Men are trash" est le propos du film? Ben non Même si on suit plusieurs personnages, le focus est quand même sur Dani. On commence le film avec elle et on le termine avec elle. C'est son arc qu'on suit et son arc est celui d'une émancipation. Il ne s'agit évidemment pas QUE de s'émanciper du groupe masculin qui l'entoure mais ça y est pour beaucoup. "Men are trash" est pas le SEUL propos du film mais c'est un des propos du film. Citation: et d'ailleurs Aster ne nous rend aucunement détestables les "hommes" du groupe. Même Poulter, caricature de bite sur pattes, est sympathique. Je ne suis pas étonné d'apprendre qu'il t'est sympathique. Pour ma part, je n'ai pas d'empathie pour grand monde dans ce film (c'est aussi un des problèmes du film à mes yeux). Citation: Et je vois pas du tout en quoi l'héroïne est en proie à une "masculinité toxique". La scène des champi. |
Auteur: | Lohmann [ 10 Aoû 2019, 14:37 ] |
Sujet du message: | Re: Midsommar (Ari Aster, 2019) |
La scène des champi n’a rien à voir avec de la masculinité toxique, au contraire on pourrait dire que c’est Christian qui est “victime” de féminité toxique, c'est une chiffe molle qui fait tout pour ne jamais froisser Dani, quoi qu’il resssente personnellement. Elle finit par accepter de prendre des champis uniquement pour ne pas désunir le groupe, rien de plus, tu peux refaire la même scène avec uniquement des meufs ça ne changerait rien. Abyssin, ce ne sont pas mes arguments mes ceux du film. A minima piquer le sujet de thèse de son pote c’est clairement un comportement de beau salopard |
Auteur: | Abyssin [ 10 Aoû 2019, 15:03 ] |
Sujet du message: | Re: Midsommar (Ari Aster, 2019) |
Ah mais sur le sujet de la thèse c'est le seul moment où c'est un connard mais le reste du temps je ne trouve pas qu'Aster nous le fasse passer pour un "méchant". Ok comme chaque être humain il a ses faiblesses et ses lâchetés mais je trouve le regard du cinéaste sur ses personnages plus riche que cela. Moi je les sens vraiment humains que ce soit du côté de leurs défauts ou de leurs qualités. D'où le fait que perso je ressens un certain attachement à la bande d'étudiants sans non plus rêver que ce soit mes potes. Ce ne sont pas des modèles de vertus, ni des gars méchants mais ils me paraissent naturels. Film Freak a écrit: Même si on suit plusieurs personnages, le focus est quand même sur Dani. On commence le film avec elle et on le termine avec elle. C'est son arc qu'on suit et son arc est celui d'une émancipation. Il ne s'agit évidemment pas QUE de s'émanciper du groupe masculin qui l'entoure mais ça y est pour beaucoup. "Men are trash" est pas le SEUL propos du film mais c'est un des propos du film. Film Freak a écrit: Citation: et d'ailleurs Aster ne nous rend aucunement détestables les "hommes" du groupe. Même Poulter, caricature de bite sur pattes, est sympathique. Je ne suis pas étonné d'apprendre qu'il t'est sympathique. Et OK avec Lohmann sur les champis. |
Auteur: | Film Freak [ 10 Aoû 2019, 17:35 ] |
Sujet du message: | Re: Midsommar (Ari Aster, 2019) |
Lohmann a écrit: La scène des champi n’a rien à voir avec de la masculinité toxique, au contraire on pourrait dire que c’est Christian qui est “victime” de féminité toxique, c'est une chiffe molle qui fait tout pour ne jamais froisser Dani, quoi qu’il resssente personnellement. Et il ne s'impose pas face à ses potes. Citation: Elle finit par accepter de prendre des champis uniquement pour ne pas désunir le groupe, rien de plus, tu peux refaire la même scène avec uniquement des meufs ça ne changerait rien. Mais Aster choisit de le faire avec une femme seule face à un groupe d'hommes. Ce n'est pas innocent. Citation: Il voit bien que la petite rousse moche le veut et ça ne l'enchante JAMAIS et pourtant, alors qu'il refuse, à raison, de boire la boisson hallucinogène une première fois, il se résigne à la boire alors que personne ne l'y force. Perso, c'est une des raisons pour lesquelles je décroche et je n'ai aucune empathie pour eux, ce sont des teubés qui peuvent s'en sortir plein de fois. Il veut pas la boire, la boisson. Il est assis dans l'herbe, personne ne le regarde. Il renverse le verre dans l'herbe et basta. Et bah non, il boit. Et donc il va niquer la meuf. Paye ta victime. |
Auteur: | Lohmann [ 10 Aoû 2019, 18:08 ] |
Sujet du message: | Re: Midsommar (Ari Aster, 2019) |
Qu’ils soient tous demeurés ne fait aucun doute, après l’episode de la falaise ils auraient dû tous se carapater fissa |
Auteur: | Abyssin [ 10 Aoû 2019, 18:40 ] |
Sujet du message: | Re: Midsommar (Ari Aster, 2019) |
Film Freak a écrit: Et il ne s'impose pas face à ses potes. Dans le film ou seulement dans la scène des champis? Si c'est la première réponse, il s'impose bien sur tout ce qui touche à la thèse. Citation: Mais Aster choisit de le faire avec une femme seule face à un groupe d'hommes. Ce n'est pas innocent. Raisonnement par l'absurde qui est tout aussi valable que le tien : il faudrait donc qu'on ait une femme ou homme vs un groupe mixte ou pas de sexes opposés pour ne pas parler de masculinité ou féminité toxique? Bref je ne te suis pas du tout sur cet axe. Citation: [hide]. Il veut pas la boire, la boisson. Il est assis dans l'herbe, personne ne le regarde. Il renverse le verre dans l'herbe et basta. C'est pas comme si il savait ce qu'il y avait dans la boisson et où ça allait le mener. Il la boit par politesse. Bien éduqué ce petit
Et bah non, il boit. Et donc il va niquer la meuf. Paye ta victime. |
Auteur: | Film Freak [ 11 Aoû 2019, 00:11 ] |
Sujet du message: | Re: Midsommar (Ari Aster, 2019) |
C'est une blague? Il sait ce qu'il y a dans la boisson vu que c'est celle qu'ils ont donné à Dani au début. S'il refuse initialement de la boire, c'est pas parce qu'il aime pad les infusions... |
Page 1 sur 4 | Heures au format UTC + 1 heure |
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group http://www.phpbb.com/ |