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So Long, My Son (Wang Xiaoshuai, 2019)
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Auteur:  Art Core [ 11 Juil 2019, 09:30 ]
Sujet du message:  So Long, My Son (Wang Xiaoshuai, 2019)
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Au début des années 1980, Liyun et Yaojun forment un couple heureux.
Tandis que le régime vient de mettre en place la politique de l’enfant unique, un évènement tragique va bouleverser leur vie.
Pendant 40 ans, alors qu’ils tentent de se reconstruire, leur destin va s’entrelacer avec celui de la Chine contemporaine.

Assez surpris par l'espèce de consensus absolu lu ici ou là sur le film tant si je l'ai aimé il m'a semblé assez loin d'être un chef-d’œuvre définitif.
J'ai eu beaucoup, beaucoup de mal durant la première heure avec cette construction éclatée pour rien qui fait qu'on ne comprend pas grand chose au récit qui paraît super embrouillé pour rien ne nous donnant pas les informations nécessaires pour que l'on sache de quoi on nous parle
un enfant mort, mais en fait non, ah ben en fait il est adopté et il s'appelle pareil, ah mais non en fait elle est enceinte ça doit être le frère, ah mais en fait il a couché avec une meuf qui est enceinte donc c'est peut-être lui etc...

Je trouve ça hyper brouillon et au lieu d'embrasser la tragédie et la tristesse des personnages tu passes ton temps à essayer de recoller les morceaux. Ca s'arrange par la suite mais ça reste pour moi très artificiel avec des raccords qui me semblent un peu incompréhensibles
comme ce moment où sa femme tente de se suicider et on coupe sur le cancer de l'autre femme, il faut quelques instants pour comprendre qu'on parle pas des mêmes personnages.
Je vois vraiment pas l'intérêt de nous embrouiller comme ça.

Une fois que le film a un peu étalé ses cartes c'est là qu'il devient vraiment bouleversant, surtout en fait dans le portrait de ce couple magnifique, deux personnages d'un dignité folle dans la tragédie qui tentent de survivre malgré toutes ces histoires de filiations ratées
celui qui meurt, celui qui part, celui qu'on ne peut pas accepter
qui résonnent intimement avec l'histoire de la Chine et la politique de l'enfant unique. C'est peut-être ce que j'ai préféré dans le film, la description de cette chine ouvrière rurale, ces foyers ouvriers, la chaleur humaine, la solidarité, la pression du parti etc...

Mais ce qui reste ce sont vraiment ces personnages qui errent presque comme deux fantômes dans un décor figé dans un souvenir tragique (cet appartement poussiéreux et glacial) dans une dernière partie où j'ai eu les larmes aux yeux sans arrêt. J'aurais aimé que le film se finisse sur la sublime scène au cimetière où les deux parents prennent soin de la tombe de leur fils en pleurant en silence mais la toute fin est également belle, ce "papa", "maman" qui résonne et qui est bouleversant.

Je regrette certaines choses que je trouve en trop
la sous-intrigue avec l'amante enceinte, la culpabilité de l'autre enfant qui a littéralement tué Xingxing
et la mise en scène ne m'a pas spécialement bluffé hésitant un peu trop selon moi entre caméra épaule et plans plus composés (là où elle est la meilleure). Mais c'est un beau film, un beau mélo, je ne me suis pas ennuyé une seconde malgré les trois heures et le film laisse vraiment le souvenir de deux personnages magnifiques, incarnés par deux comédiens parfaits (et justement tout deux récompensés à Berlin).

4/6
Auteur:  scienezma [ 12 Fév 2020, 17:26 ]
Sujet du message:  Re: So Long, My Son (Wang Xiaoshuai, 2019)
Franchement pas emballé. On mesure la différence entre cette nème fresque hyper convenue et le film de Gu Xiaogang sorti en début d'année, en termes de choix de mise en scène le premier ne supporte pas la comparaison. Etonné aussi par l'enthousiasme critique, surtout des Cahiers par ex, qui généralement ne goûtent pas bcp l'académisme du cinéaste. Je vois pas la différence entre ce nouveau film et ses précédents, sinon que celui-ci est plus boursouflé.

Le côté mélo n'a pas pris chez moi, pourtant je crains pas du tout le genre. Je me sens pas forcément touché à proportion des scènes de personnages qui pleurent, au contraire ça me saoûl assez vite, et à partir d'un certain moment dans le film ça n'arrête plus (plus le petit secret familial révélé à la fin). Il faut que les pics émotionnels soient rares, arrivent à un moment où on ne les attend pas, qu'ils soient préparés en amont et que la mise en scène travaille cette arrivée (comme ds un certain cinéma hongkongais).

Le thème de la politique de l'enfant unique et de l'avortement est une tarte à la crème du cinéma d'auteur chinois, ça m'a fatigué dès que j'ai vu le film partir de ce côté-là. Comme JZK dans son dernier film, WXS essaye aussi de parler des ouvriers fonctionnaires des usines d'Etat qui ont été fichus à la porte avant les années 2000 au moment du basculement dans l'économie de marché et des privatisations massives. Dommage, le sujet est abordé de façon trop timide, mais déjà moins malhonnête politiquement que JZK...
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