Animateur d'une petite radio locale, Dave Garver, délaissé par son amie Tobie, accepte les avances d'une auditrice, Evelyn, qui lui demande toujours de passer la même chanson. Pour lui, ce n'est qu'une aventure d'un soir mais son admiratrice ne l'entend pas ainsi...
Premier passage d'Eastwood à la réalisation et résultat assez séduisant pour ce bon polar des seventies. Intrigue assez lambda mais l'histoire obsessionnelle développée par le scénario est bien menée. Plutôt fan de l'approche jazzy qu'Eastwood insuffle dans son premier essai surtout au niveau du rythme. Alors oui le personnage d'Eastwood est DJ dans une radio jazz mais c'est vraiment l'alternance entre scènes calmes et détendues et ces purs moments de stress/violence qui fonctionne ici du tonnerre avec sa douce BO. D'ailleurs à noter qu'en amoureux du jazz, Eastwood s'autorise une parenthèse live de 5 minute dans un festival de jazz qui est totalement gratuite. Juste pour se faire plaisir.
On reconnait l'influence de Don Siegel qui a inspiré les premiers pas d'Eastwood derrière la caméra. Il tient d'ailleurs un amusant rôle de barman. Film modeste mais ô combien réussi qui tire sa force de la puissance et folie de son personnage féminin. Outre son histoire à suspense, Un frisson dans la nuit conte le passage d'un personnage immature vers l'âge adulte. On reconnait aussi toutes les caractéristiques du cinéma d'Eastwood : mise en scène tranquille et fluide, attention au rythme et bien aimé la violence visuelle qui ressort de l'ensemble. A ce titre, la fin est très réussie. Je ne suis pas un grand fan d'Eastwood mais très belle surprise.
4,5/6