Forum de FilmDeCulte :: Perdrix (Erwan Le Duc

l'impression de voir un court-métrage un peu fantaisiste et gentillet mais absolument, totalement anecdotique de sa première à sa dernière minute. Il y a surtout un énorme problème de rythme, comment prétendre faire une comédie avec un rythme aussi neurasthénique et un humour tellement fin et subtil qu'il en devient tout bonnement inexistant (j'ai dû sourire deux fois du film). Quant à la liberté vantée par QGJ plus haut, elle n'est finalement que théorique tellement on reste en surface de tout et que les quelques pistes un peu sympas sont totalement laissées en friches et ne servent absolument à RIEN (les nudistes [Swan Arlaud et Maud Wyler fuient en forêt, tu penses qu'ils vont rencontrer la secte naturiste et il se passe rien, ils dorment à la belle étoile, su-per] ou pire ce truc de reconstitution militaire qui n'a aucun climax, aucun payoff).

Alors ça fonctionne un peu mieux sur la dernière demie-heure, les personnages finissent par être légèrement attachants à l'usure et le "climax" est la seule scène un peu marquante du film (Swan Arlaud en VTT) mais c'est tellement petit, tellement artificiel, sans univers clairement défini (on est très loin d'un Peretjatko) que cette comédie-romantique poético-spirituelle semble sans cesse manquer de quelque chose, de drôlerie, d'absurde ou que sais-je.

Pas du tout un film détestable ou quoi, je sens pas de pose dans ce film (alors que dans certains précédents courts du réal oui) mais c'est juste vraiment pas grand chose, je l'aurai oublié demain.

Auteur:	Qui-Gon Jinn [ 22 Mai 2019, 08:04 ]
Sujet du message:	Perdrix (Erwan Le Duc - 2019)
Pierre Perdrix (qui est gendarme mais le syno, hyper sex, ne le dit même pas...) vit des jours agités depuis l'irruption dans son existence de l'insaisissable Juliette Webb. Comme une tornade, elle va semer le désir et le désordre dans son univers et celui de sa famille, obligeant chacun à redéfinir ses frontières, et à se mettre enfin à vivre. Erwan Le Duc avait déjà fait un court-métrage sur le même perso je crois. En tout cas c'est dans la droite lignée de tous ces courts des années 2010: ceux de Vincent Mariette, Guilhem Ameslan, Peretjatko (même si lui va plus loin)... Léger décalage perpétuel, avec de très légers soupçons zazesques, mais globalement réaliste, sur des persos un peu loser qui réapprennent à aimer ou que-sais-je. Ici on est en plein dedans. Le film vaut pour sa liberté de ton, qui le rend aussi insaisissable que les nudistes que Perdrix essaie d'attraper: les registres d'humour se mêlent, l'émotion et la comédie se juxtaposent, ça peut être très direct ou très élusif... Donc vive la liberté. Mais dans les faits, ça ne me touche guère. Je trouve ça entre-deux, souvent trop calculé, sans vrai souffle, ni de comédie, ni de pure émotion. Par contre, le dernier plan est bien.

Auteur:	Qui-Gon Jinn [ 05 Aoû 2019, 21:02 ]
Sujet du message:	Re: Perdrix (Erwan Le Duc - 2019)
Qui-Gon Jinn a écrit: Par contre, le dernier plan est bien. PERDRIX rejoint LES SOLDATS DU FEU dans la liste des "Films dont le dernier plan de la bande-annonce est aussi le dernier plan du film".

Auteur:	Abyssin [ 02 Sep 2019, 00:27 ]
Sujet du message:	Re: Perdrix (Erwan Le Duc - 2019)
Premier film qui est passé à la quinzaine des réalisateurs et qui joue la carte du décalé et de l'originalité à fond. Les premières minutes font peur avec une voiture orange fluo volée par une naturiste dans une forêt des Vosges et puis petit à petit on rentre dans l'univers décalé de Le Duc et on se laisse charmer. La fantaisie semble un peu forcée au début, on craint le nanar à la Bozon mais l'univers s'incarne au fil du film et on arrive à un drôle de mélange indéfinissable entre du Wes Anderson et de l'absurde à la française (du Bozon mais en bien ). Et puis le film vaut beaucoup pour le charme de ses acteurs, surtout son jeune duo composé de Swann Arlaud et Maud Wyler et une Fanny Ardant qui passe le temps avec sa radio libre dans son garage pour oublier la mort de son mari. Il faut passer les 30 premières minutes pour rentrer dans le film et apprécier ce côté frais dans l'univers morne de la comédie française. Ca a plein de défauts mais c'est bizarrement assez attachant et curieux de voir la suite de la carrière de Le Duc. Cinéaste qui a un certain talent pour le loufoque, un humour très personnel et n'hésite pas à oser tout et n'importe quoi. Joli petit film. 4/6 Et je plussoie QGJ, dernier plan superbe.

Auteur:	Art Core [ 13 Mai 2020, 08:55 ]
Sujet du message:	Re: Perdrix (Erwan Le Duc - 2019)
Rattrapage de ce film (finalement heureusement) raté en salles et j'ai vraiment eu l'impression de voir un court-métrage un peu fantaisiste et gentillet mais absolument, totalement anecdotique de sa première à sa dernière minute. Il y a surtout un énorme problème de rythme, comment prétendre faire une comédie avec un rythme aussi neurasthénique et un humour tellement fin et subtil qu'il en devient tout bonnement inexistant (j'ai dû sourire deux fois du film). Quant à la liberté vantée par QGJ plus haut, elle n'est finalement que théorique tellement on reste en surface de tout et que les quelques pistes un peu sympas sont totalement laissées en friches et ne servent absolument à RIEN (les nudistes [Swan Arlaud et Maud Wyler fuient en forêt, tu penses qu'ils vont rencontrer la secte naturiste et il se passe rien, ils dorment à la belle étoile, su-per] ou pire ce truc de reconstitution militaire qui n'a aucun climax, aucun payoff). Le film m'a beaucoup fait penser à En liberté, même comédie romantique avec un flic paumé et une fille fofolle et bon le Salvadori est infiniment meilleur, c'est une vraie comédie, c'est rythmé et poétique et la liberté du titre est vraiment dans le film. Alors ça fonctionne un peu mieux sur la dernière demie-heure, les personnages finissent par être légèrement attachants à l'usure et le "climax" est la seule scène un peu marquante du film (Swan Arlaud en VTT) mais c'est tellement petit, tellement artificiel, sans univers clairement défini (on est très loin d'un Peretjatko) que cette comédie-romantique poético-spirituelle semble sans cesse manquer de quelque chose, de drôlerie, d'absurde ou que sais-je. Après j'ai aimé les excellents choix musicaux et niveau casting la bonne surprise c'est Alexandre Steiger, acteur plein de potentiel dans le genre droopy gentil et émouvant (et par ailleurs lui aussi réalisateur de courts dans le genre nouvelle comédie loufoque). Pas du tout un film détestable ou quoi, je sens pas de pose dans ce film (alors que dans certains précédents courts du réal oui) mais c'est juste vraiment pas grand chose, je l'aurai oublié demain. 2/6

Auteur:	Arnotte [ 13 Mai 2020, 09:20 ]
Sujet du message:	Re: Perdrix (Erwan Le Duc - 2019)
Haha, je l’ai rattrapé moi aussi, avant-hier. Globalement assez d’accord avec toi, c’est vraiment pas grand chose. Pas de pose en effet, mais je trouve le film quand même un peu trop fier, parfois, de sa bizarrerie. Ya quand même pas mal de remplissage inutile, j’ai trouvé le temps long malgré sa durée normale. Certains passages sont chouettes ou amusants, mais bon, la sauce ne prend pas tout à fait. Heureusement, ça se laisse regarder jusqu’au bout grâce à Arlaud et Wyler, qui assurent, leur couple/duo fonctionne assez bien. Du moins, quand ils sont à l’écran. Je n’ai rien contre Ardant et Maury, ils sont bons, mais on s’en tape un peu de leurs persos... Effectivement la dernière demi-heure fonctionne mieux, on s’attache mieux. La fin est mimi. 3/6 de justesse car le film a le mérite de ne pas être énervant malgré ses défauts. Et en effet, il ne m’en reste pas grand chose. Quelques images. Et j’aime beaucoup Swann Arlaud. Je découvre Maud Wyler, qui a quelque chose aussi.

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Auteur:	scienezma [ 13 Mai 2020, 09:29 ]
Sujet du message:	Re: Perdrix (Erwan Le Duc - 2019)
Art Core a écrit: l'impression de voir un court-métrage un peu fantaisiste et gentillet mais absolument, totalement anecdotique de sa première à sa dernière minute. Il y a surtout un énorme problème de rythme, comment prétendre faire une comédie avec un rythme aussi neurasthénique et un humour tellement fin et subtil qu'il en devient tout bonnement inexistant (j'ai dû sourire deux fois du film). Quant à la liberté vantée par QGJ plus haut, elle n'est finalement que théorique tellement on reste en surface de tout et que les quelques pistes un peu sympas sont totalement laissées en friches et ne servent absolument à RIEN (les nudistes [Swan Arlaud et Maud Wyler fuient en forêt, tu penses qu'ils vont rencontrer la secte naturiste et il se passe rien, ils dorment à la belle étoile, su-per] ou pire ce truc de reconstitution militaire qui n'a aucun climax, aucun payoff). Alors ça fonctionne un peu mieux sur la dernière demie-heure, les personnages finissent par être légèrement attachants à l'usure et le "climax" est la seule scène un peu marquante du film (Swan Arlaud en VTT) mais c'est tellement petit, tellement artificiel, sans univers clairement défini (on est très loin d'un Peretjatko) que cette comédie-romantique poético-spirituelle semble sans cesse manquer de quelque chose, de drôlerie, d'absurde ou que sais-je. Pas du tout un film détestable ou quoi, je sens pas de pose dans ce film (alors que dans certains précédents courts du réal oui) mais c'est juste vraiment pas grand chose, je l'aurai oublié demain. On pourrait dire ça de combien de comédies françaises "décalées" actuelles ? C'est gentiment nul quoi. Mais il y a aussi le versant méchamment nul... Par contre faut pas mélanger les torchons et les serviettes, Salvadori est un véritable metteur en scène, comme il y en a rarement eu ds le cinéma de comédie français (je le placerais presque au niveau d'un Tati en termes d'utilisation subtile des qualités propres au cinéma pour faire passer le rire, mm si bien sûr leur cinéma est dans un sens totalement différent). Pas grand chose à voir donc avec tout ce cinéma français actuel qui se croit drôle parce que "je me suis marré de façon ultra-fine avec mes potes en écrivant le scénario".

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