Un immeuble dans une cité. Un ascenseur en panne. Trois rencontres, six personnages. Sternkowtiz quittera-t-il son fauteuil pour trouver l'amour d'une infirmière de nuit ? Charly, l'ado délaissé, réussira-t-il à faire décrocher un rôle à Jeanne Meyer, ancienne actrice ? Qu'arrivera-t-il à John McKenzie, astronaute tombé du ciel et recueilli par Madame Hamida ?
De Benchetrit, j'avais beaucoup aimé le J'ai toujours rêvé d'être un gangster et pas vu le reste à la réputation plutôt moyenne. Fort heureusement, Asphalte se rapproche du style et de l'humour du premier. Il faut voir les excellentes 10 premières minutes avec ce cosyndic de propriété dans le 93 et la présence géniale de Gustave Kervern. Le film joue la carte d'un humour absurde et poétique qui fait mouche la plupart du temps.
La réussite du film est de faire rire avec des histoires de solitudes assez triste : la vieille mère rebeu avec le fils en prison, le quadra solitaire et son handicap, l'actrice has been qui ne trouve plus de rôle. Mais jamais ce n'est un humour moqueur, Benchetrit a un regard plein d'affection pour ses personnages et le film donne sur de jolis moments poétiques. Il faut voir la rencontre improbable et tendre entre l'astronaute qui atterrit sur le toit de la cité du 93 et la rebeu, le moment de la vision d'Amour, gloire et beauté et du partage du couscous.
Benchetrit suit le parcours de personnages cabossés et solitaires mais joue la carte de l'espoir et de l'absurde qui rendent son film très divertissant. Mention spéciale pour Gustave de Kervern qui est génial. Après dans sa seconde partie, Benchetrit est un peu moins inspiré qu'au départ et on voit un peu les ficelles de la juxtaposition des 3 sketchs mais au final joli petit film très attachant.
4/6