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Vice (Adam McKay, 2018)
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Auteur:  Film Freak [ 14 Fév 2019, 21:54 ]
Sujet du message:  Vice (Adam McKay, 2018)

Le carton d'entrée m'a séduit. Il m'a rappelé celui de...500 jours ensemble.
Toutefois, il annonce un ton qui s'avère de plus en plus être, au fur et à mesure que le film se déroule devant nos yeux, celui d'un petit malin mais qui est loin d'être aussi malin qu'il le croit. À l'inverse, la longue séquence pré-générique qui suit est tout à fait sérieuse et petit à petit, tu as l'impression d'être devant un film qui serait à moitié celui d'un (sous-)Oliver Stone (ou celui de W. quoi...et encore, même ce dernier est supérieur), avec cette volonté rageuse d'exposer les horreurs des coulisses, le mensonge, et ce recours à un montage impressionniste parfois, ces vues de l'esprit, et à moitié celui d'un youtubeur, trop occupé à faire dans l'insert comique et l'effet de style lourdingue pour proposer une vraie substance.

Sincèrement, au bout du 5098765ème arrêt sur image avec zoom numérique et voix off distanciée, j'en pouvais plus (en vrai, j'en pouvais plus dès le 3ème). La colère qui anime le film semble être davantage celle d'un membre de la Ligue du LOL que celle d'un artiste. On est plus proche du meme Twitter "freeze frame, record scratch : yup. that's me. so you're probably wondering how I got myself into this situation" que des Affranchis. À l'instar de ce narrateur donc, qui surexplique la moindre chose comme si McKay racontait toujours quelque chose d'aussi complexe que la bourse (spoiler : it's not), le film enfonce les portes ouvertes et s'avère sincèrement inutile. On dirait un docu de Michael Moore, période récente et faible, en fiction et en plus odieux encore.

Auteur:  Arnotte [ 14 Fév 2019, 22:03 ]
Sujet du message:  Re: Vice (Adam McKay, 2018)

Le degré de mon envie passe de « moyen » à « néant »...

Auteur:  Le Cow-boy [ 14 Fév 2019, 22:06 ]
Sujet du message:  Re: Vice (Adam McKay, 2018)

Arnotte a écrit:
Le degré de mon envie passe de « moyen » à « néant »...

Pareil. Le trailer me plaît mais je me doutais aussi d'un bon travail de montage malin qui ne ressemble pas forcément au film lui-même. Bon c'est cool j'économise 2 heures.

Auteur:  Film Freak [ 14 Fév 2019, 22:09 ]
Sujet du message:  Re: Vice (Adam McKay, 2018)

Au contraire, le film est justement un peu monté comme ça, en mode gag.

Auteur:  Jerónimo [ 14 Fév 2019, 22:38 ]
Sujet du message:  Re: Vice (Adam McKay, 2018)

Excellente critique qui paradoxalement donne presque envie de voir le film.

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 14 Fév 2019, 23:02 ]
Sujet du message:  Re: Vice (Adam McKay, 2018)

Le film est un véritable pamphlet. Contrairement à ce que Stone a pu faire sur W. ou surtout NIXON, où il cherchait l'humanité du personnage, ici McKay assume presque totalement son portrait au vitriol de Cheney (il n'y a que le traitement de sa fille gay qui amène un peu d'humanité chez le gars). En résulte un film trop démonstratif (et parfois speedé dans sa narration), mais qui tient de scène en scène, car il y a souvent un petit truc choquant, drôle ou malaisant qui vient se glisser. Ça reste assez touffu donc divertissant, même si ça fonctionne mieux dans ses blagues ou ses trouvailles humoristiques (un peu sous-THE BIG SHORT en effet), que dans ses tentatives de montages expressionniste qu'on a vu en mieux chez Stone.

J'ai bien aimé la gestion du narrateur, et également les moments où Cheney, bunkerisé dans son undisclosed location, n'apparaît plus que par écran vidéo interposé, comme une sorte de Palpatine qui vient donner des ordres à ses sbires. D'ailleurs, Bale est excellent - marrant de penser que Stone l'avait envisagé il y a dix ans pour... Bush.

J'ai été surpris également par le monologue vers la fin qui fait un peu penser à la fameuse vidéo de Kevin Spacey en mode "Vous adorez me détester". Et sinon y a un truc marrant au milieu du générique de fin.

Bref, bilan mitigé. C'est ambitieux et généreux, mais sans doute trop à charge ou trop dense pour vraiment nous séduire ou nous emporter.

Auteur:  Film Freak [ 14 Fév 2019, 23:32 ]
Sujet du message:  Re: Vice (Adam McKay, 2018)

Qui-Gon Jinn a écrit:
Et sinon y a un truc marrant au milieu du générique de fin.

Ah je me suis barré avant, c'est quoi?

EDIT : c'est bon j'ai lu sur IMDb. Erk.

Auteur:  Déjà-vu [ 15 Fév 2019, 12:36 ]
Sujet du message:  Re: Vice (Adam McKay, 2018)

Film Freak a écrit:
ce recours à un montage impressionniste parfois

Qui-Gon Jinn a écrit:
ses tentatives de montages expressionniste

Qui croire ?

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 15 Fév 2019, 12:43 ]
Sujet du message:  Re: Vice (Adam McKay, 2018)

Déjà-vu a écrit:
Film Freak a écrit:
ce recours à un montage impressionniste parfois

Qui-Gon Jinn a écrit:
ses tentatives de montages expressionniste

Qui croire ?
Pour moi c'est plutôt expressionniste (oui je sais, pas forcément dans le sens années 30 du terme) car ça exprime de manière lisible/frontale un truc intérieur (un plan hors-sujet de Cheney qui rigole inséré lorsqu'il apprend une bonne nouvelle ; les plans sur la ligne de pêche lorsqu'il "attrape" Bush, etc. ; le coyote prédateur, etc...)

Pour moi l'impressionnisme c'est plutôt Bay, avec des sensations, des détails, des trucs glanés qui n'ont pas forcément de sens mais qui créent une émotion qu'on ne peut pas mettre en mots.

Analyse cinéma niveau Seconde

Auteur:  Film Freak [ 15 Fév 2019, 12:46 ]
Sujet du message:  Re: Vice (Adam McKay, 2018)

En vrai, c'est Liam qui a raison.

Auteur:  Jerónimo [ 15 Fév 2019, 14:54 ]
Sujet du message:  Re: Vice (Adam McKay, 2018)

Film Freak a écrit:
En vrai, c'est Liam qui a raison.


Pourquoi tu n'arrives pas à dire que tu as eu tort ?

Auteur:  Film Freak [ 15 Fév 2019, 15:04 ]
Sujet du message:  Re: Vice (Adam McKay, 2018)

J'ai eu tort.

Auteur:  Vieux-Gontrand [ 23 Fév 2019, 19:06 ]
Sujet du message:  Re: Vice (Adam McKay, 2018)

J'étais chaud, car bien aimé the Big Short. Mais quand je lis que l'interview de Christian Bale dans de Morgen est intitulée J'ai dû manger 24 oeufs par jour, je le sens moins le grand film engagé (même si le tournage de ce film correspond finalement au prologue de The Green Book).

Auteur:  Vieux-Gontrand [ 06 Mar 2019, 01:23 ]
Sujet du message:  Re: Vice (Adam McKay, 2018)

Ce n'est finalement pas si mal, mais donne impression de voir la longue bande-annonce d'un autre film, le pari de l'inachèvement correspondant bien à l'aspect flou et fuyant de la psyché de Cheney. Par contre c'est complètement anti idéologique, le point de vue engagé du film doit perpétuellement postuler pour se maintenir que la droite est une chose neuve, inventée hier, un peu comme des films italiens comme Viol en Première Page auquel Vice fait beaucoup penser (Bale = Vittorio Gassman). Du coup il y a chez McKay une obsession du changement d'époque et de la disruption sans paradoxalement beaucoup d'épaisseur historique. Des films comme the Post, plus choraux, sont aussi de ce fait plus politiques, car ils montrent que la lutte contre le pouvoir est exactement aussi épique que ne l'est son exercice, et laissent ainsi une place pour une incarnation de la lutte, qui est d'abord un récit et un fantasme avant de toucher le réel. Ici la figure dominante est celle de Méduse, d'une plusion scopique froide qui epuise le réel (ce qui donne les meilleures scènes au film, celles avec Colin Powell). Ce qui est impressionnant c'est que la question du racisme n'est jamais posée dans le film : elle est absorbée dans la défense des institutions attaquées par des intérêts économiques particuliers, elles sont elles-mêmes pour MxKay la neutralité voir une forme d'innocence et de revendications rousseauiste, mais cet angle dédouane peut-être à trop bon compte Cheney et Rumsfeld, qui ont au moins le mérite d'être pragmatiques et sans haines. Ils ne croient simplement ni au droit ni au contrat social, qui est finalement filmé comme le premier simulacre, la première image 2.0. Formellement j'ai trouvé assez intéressante la reconstruction des images d'actualité en train d'être oubliées. Le film réactualise et simplifie le rapport à l'image de Redacted de de Palma.

Sinon je bloquais sur Alison Pill qui joue la fille, en me disant "où je l'ai vue ?". Réponse : dans le Transperceneige où elle joue la prof de la maternelle en kalachnikov et au piano, sa présence créant un lien diffus mais finalement évident entre les deux univers.

Sinon je regrette que le film ne dise pas grand chose sur Haliburton, sur les activités de cette compagnie.

Auteur:  Vieux-Gontrand [ 06 Mar 2019, 09:03 ]
Sujet du message:  Re: Vice (Adam McKay, 2018)

Sinon je ne comprends pas trop l'angle de la critique de Film Freak. La première scène nous remet en plein 911. Le film n'a aucune visée comique (à part dans la scène "Shakespeare", assez réussie). Par contre c'est une sorte de psychanalyse existentielle (les passages sur la famille d'Amy Adams sont d'ailleurs particulièrement sinistres).

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