Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 22 Nov 2024, 09:23

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 28 messages ]  Aller à la page 1, 2  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Burning (Lee Chang-dong, 2018)
MessagePosté: 03 Sep 2018, 18:45 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Juil 2011, 12:46
Messages: 14461
Image

Lors d'une livraison, Jongsu, un jeune coursier, tombe par hasard sur Haemi, une jeune fille qui habitait auparavant son quartier. Elle lui demande de s’occuper de son chat pendant un voyage en Afrique. À son retour, Haemi lui présente Ben, un homme mystérieux qu’elle a rencontré là-bas. Un jour, Ben révèle à Jongsu un bien étrange passe-temps…


Bon je vais être d'accord avec le texte de Karloff dans Paris Match, je trouve que le film est une merveille, le meilleur de son auteur, et que son absence au palmarès est des plus injustifiées. Rare adaptation d'une nouvelle de Murakami au cinéma, on se souvient de La ballade de l'impossible de Tran Anh Hung, ici il s'agit d'une nouvelle de Murakami (dont je n'ai aucun souvenir pour être honnête en tant que grand fan de l'écrivain) racontée sur 2H30 mais qui justifie pleinement sa durée et ne donne jamais l'impression d'être trop étirée. Il y a d'ailleurs un intéressant travail sur le rythme et le passage du temps dans l'intrigue. Un rythme lent mais qui se marie très bien avec le côté zen et philosophe de l'intrigue.

Dès la scène d'introduction, on ressent à l'écran l'alchimie entre le doux style poétique de Chang-dong et la fantaisie mélancolique de l'écrivain japonais. C'est d'ailleurs assez marrant de retrouver aussi bien retranscrit à l'écran les obsessions de l'auteur tel que les pâtes ou toute la quête absurde liée aux serres brûlées. Et puis il ya ces personnages typiques de l'auteur, cette douceur et cette fantaisie des conversations. La pantomime de la clémentine, les dialogues entre le trio d'amoureux. L'univers développé par le cinéaste coréen à l'écran est fascinant. Sans dévoiler trop de l'intrigue, on commence par une jolie romance qui dévie vers du Jules et du Jim avant de prendre un tournant inattendu et plus noir dans sa seconde partie. Le glissement progressif de la narration tout en discrétion est remarquable et quelques jours après le film prend encore plus de profondeur dans l'esprit.

Jouant de manière gracieuse sur le côté philosophe, sentimental puis politique de la Corée, le film est parsemé de moments de grâce jusqu'à exploser dans sa scène finale. Il y a deux très grandes scènes : la jolie scène d'amour et ce merveilleux quart d'heure de fumette. Impressionné aussi par les scènes du trio et ce qui se passe d'un point de vue relationnel dans ces dernières. Comme dans ces précédents films, la mise en scène de Chang-dong est assez jolie mais surtout s'accorde parfaitement à l'écriture de Murakami mettant en valeur son univers de manière adéquate. Il y a aussi la direction d'acteurs, outre la qualité intrinsèque de ces derniers, c'est la manière dont Chang-dong les dirige pour en faire des purs personnages murakamiens qui est ici exceptionnelle.

Bref je conseille, un des grands films de l'année et pour les amateurs de Lee Chang-dong ou Murakami, foncez.

6/6


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 03 Sep 2018, 19:31 
Hors ligne
Antichrist
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23987
Tu fais plaisir ! J'ai trouvé le film absolument génial, un rêve d'adaptation.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 03 Sep 2018, 20:23 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Juil 2011, 12:46
Messages: 14461
Je suis pas aussi enthousiaste que ta personne sur le cinéma asiatique mais en tant que fan de Murakami ce film est un rêve.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 04 Sep 2018, 08:24 
Hors ligne
tape dans ses mains sur La Compagnie créole
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
Messages: 22729
Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
Abyssin a écrit:
pour les amateurs de Lee Chang-dong ou Murakami, foncez.

Je ne connaissais ni l'un (rien vu) ni l'autre (rien lu).
La mise en scène est pleine de grâce, l'ambiance est assez géniale, il y a deux ou trois scènes sublimes, mais le film s'enfonce petit à petit dans un mystère de plus en plus abscons et au lieu de "perdre pied", j'ai décroché. Au lieu d'être enivré, je me suis ennuyé. Du coup, j'ai trouvé le temps long, et le fait de "ne rien comprendre" (soyez prévenus: rien ne sera expliqué) m'a plus frustré qu'autre chose.
Je comprends parfaitement qu'on puisse adorer mais c'est pas vraiment ma came.

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 04 Sep 2018, 08:27 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Juil 2011, 12:46
Messages: 14461
Arnotte a écrit:
et le fait de "ne rien comprendre" (soyez prévenus: rien ne sera expliqué) m'a plus frustré qu'autre chose.
Ben est un serial killer qui a tué Haemi. Les serres, c'est les femmes qu'il tue tous les 2 mois.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 04 Sep 2018, 08:29 
Hors ligne
tape dans ses mains sur La Compagnie créole
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
Messages: 22729
Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
Pas le souvenir que ce soit aussi clair que ça dans le film...
Durant la deuxième moitié du film on se demande quand même
si cette fille a tout simplement existé.

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 04 Sep 2018, 08:31 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Juil 2011, 12:46
Messages: 14461
Le chat, le bijou, etc... Cela me semble clair même si suggéré par petites touches. Après ce n'est pas le genre de film à énigme qui vaut par sa résolution, c'est vraiment le paysage mental dans lequel se retrouve Jongsu et le duel entre les deux hommes qui vaut le coup d'oeil.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 04 Sep 2018, 08:42 
Hors ligne
Expert

Inscription: 30 Sep 2016, 19:39
Messages: 5844
Le film se veut mystérieux, voudrait laisser le doute planer mais est d'une banalité confondante ainsi que l'indiquent les spoilers d'Abyssin, ce qui se solde par un "tout ça ppur ça".
De nombreuses ressemblances avec Under The Silver Lake qui pourrait jouer à son avantage mais définitivement trop frustre.

2,5/6


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 04 Sep 2018, 09:09 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 06 Juin 2018, 09:02
Messages: 386
Abyssin a écrit:
Arnotte a écrit:
et le fait de "ne rien comprendre" (soyez prévenus: rien ne sera expliqué) m'a plus frustré qu'autre chose.
Ben est un serial killer qui a tué Haemi. Les serres, c'est les femmes qu'il tue tous les 2 mois.

Pour moi le film ne tranche pas. Ce peut être ça,
un serial killer.


Mais aussi
- Un délire paranoïaque du personnage principal. La fille est un personnage instable et un peu mythomane, qui pourrait disparaître à tout moment. Le délire des serres de Ben une provocation, en réalité il n'utiliserait ces serres que dans son travail d'artiste lorsqu'il peint (entrevu dans le musée).
- Carrément une invention que brode le personnage principal lorsqu'il écrit (plan sur lui à écrire derrière la fenêtre). mais la fin contredirait un peu cette version.


Bref, ne retenir qu'une possibilité du film enlèverait son intérêt il me semble.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 04 Sep 2018, 10:19 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Juil 2011, 12:46
Messages: 14461
Oui tu as raison, on peut voir plusieurs options assez ouvertes et c'est effectivement le point fort du film de te faire douter de la réalité de ce que tu vois à l'écran (la présence récurrente de la thématique de l'illusion au détour de plusieurs scènes). On peut d'ailleurs voir l'obsession de Jongsu pour les serres brûlées comme un symptôme de folie et de perte avec le réel. On peut aussi filer différentes métaphores politiques et sociales.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 04 Sep 2018, 10:39 
Hors ligne
Expert

Inscription: 30 Sep 2016, 19:39
Messages: 5844
Toutes ces hypothèses sont assez pauvres au niveau du sens et ne s'annulent pas les unes les autres.
Exemple : délire paranoïaque ou pas, ça ne change pas grand-chose, outre le fait qu'il n'y a pas de plus grande facilité narrative que le "tout est dans la tête".

Cas typique du ce n'est pas parce que le réalisateur s'abstient de trancher que le film (même s'il le fait pas mal, encore plus que la nouvelle de Murakami dont il est inspiré) devient plus intéressant, au contraire.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 04 Sep 2018, 10:44 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 06 Juin 2018, 09:02
Messages: 386
bmntmp a écrit:
Toutes ces hypothèses sont assez pauvres au niveau du sens et ne s'annulent pas les unes les autres.
Exemple : délire paranoïaque ou pas, ça ne change pas grand-chose, outre le fait qu'il n'y a pas de plus grande facilité narrative que le "tout est dans la tête".

Cas typique du ce n'est pas parce que le réalisateur s'abstient de trancher que le film (même s'il le fait pas mal, encore plus que la nouvelle de Murakami dont il est inspiré) devient plus intéressant, au contraire.

Entièrement d'accord, c'est pourquoi je suis assez déçu du film.
Under The Silver lake, qui a quelques similitudes, me semble bien plus solide.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 04 Sep 2018, 11:54 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28404
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
J'avais pas pensé au rapport à Under the silver lake mais en effet c'est assez fascinant de comparer les deux films, construits tout deux du point de vue d'un personnage principal masculin en apparence faible et ne sachant trop comment être un homme face à une présence féminine d'une présence impérieuse.

Sinon je dois dire que c'est un film qui se mûrit doucement. J'en suis sorti un peu déçu, avec un avis similaire à Arnotte, trop long et un scénario jouant trop mécaniquement de ses mystères. Mais c'est vrai que le film est quand même très fort, que ce soit dans sa riche description d'une certaine jeunesse coréenne, que ce soit dans tout son aspect fantasmagorique (Ben n'est autre qu'une espèce de Tyler Durden), que ce soit dans son rapport à l'amour, que ce soit dans son côté descente aux enfers. Quelques scènes restent fortes en tête quand même comme cette danse à contre jour (même si j'ai été fortement perturbé par la poitrine de l'actrice qui semble avoir subit un augmentation mammaire entre la très belle première scène de sexe et cette scène là), tout ces passages d'errance à la campagne où la perte du personnage est plus que jamais pregnante et bien sûr
ce plan-séquence finale, absolument dingue.


En fait je trouve presque dommage de donner trop d'infos
le chien, la montre,
ce qui donne au film un côté thriller pas abouti. J'aurais préféré qu'on reste encore plus dans le flou.

Donc ça vieillit bien, je préfère l'émotion de Oasis et Secret Sunchine mais c'est quand même impressionnant. Un film que je prendrai du plaisir à revoir je pense. En effet l'absence au palmarès à Cannes est quand même un mystère. Surtout quand on donne un prix à Capharnaüm.

4.5/6

_________________
CroqAnimement votre


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 17 Sep 2018, 21:21 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 30 Déc 2015, 16:00
Messages: 8292
Art Core a écrit:
même si j'ai été fortement perturbé par la poitrine de l'actrice qui semble avoir subit un augmentation mammaire entre la très belle première scène de sexe et cette scène là

Elle lui fait d'ailleurs remarquer lors de leur première rencontre qu'elle a fait de la chirurgie esthétique et que c'est peut être la raison pour laquelle il ne la reconnaît pas. Puis avant le coït elle lui rappelle que la seule parole qu'il lui ait dite au Lycée était qu'il la trouvait laide (ce qui ne collerait d'ailleurs pas avec le potentiel sauvetage dans le puits). J'étais d'ailleurs étonné de ses petits seins à ce moment là, alors qu'ils m'avaient semblé plus opulent lors de la première scène. De là à en conclure qu'il ne fait que fantasmer ce rapport...

La question qui me taraude, Lee lors de son casting il a cherché spécifiquement une meuf qui voulait se faire refaire les seins? Et c'est la prod qui a payé? Sinon quelle horreur avec ses mamelons tout en haut du sein :shock:


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 17 Sep 2018, 21:36 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Juil 2011, 12:46
Messages: 14461
Sinon le film t'a plu ? :mrgreen:


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 28 messages ]  Aller à la page 1, 2  Suivante

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Peppermint Candy (Lee Chang-dong, 2000)

Cosmo

6

837

01 Juin 2022, 23:00

Karloff Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Secret Sunshine (Lee Chang-dong - 2007)

Blissfully

14

1995

05 Sep 2010, 23:55

Film Freak Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Une pluie sans fin (Dong Yue, 2018)

Abyssin

2

1437

10 Nov 2018, 08:29

Gontrand Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Mississippi Burning (Alan Parker, 1988)

Fluck

12

1742

16 Juil 2021, 23:15

Vieux-Gontrand Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Heaven's Burning (Craig Lahiff, 1997)

Film Freak

0

165

19 Mar 2024, 16:22

Film Freak Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Antique (Kyu-Dong Min - 2008)

Twilight

1

1324

10 Juil 2009, 17:14

Blissfully Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Dong (Jia Zhang Ke - 2006)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Zad

24

2754

13 Mai 2007, 17:32

the black addiction Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. La Main de fer (Chang-hwa Jeong - 1973)

Blissfully

6

2021

02 Juin 2023, 10:29

JulienLepers Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Le Trio Magnifique (Chang Cheh, 1966)

Tetsuo

1

1294

05 Aoû 2006, 14:25

Tetsuo Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. 5 Maîtres de Shaolin (Chang Cheh, 1974)

Vintage

1

1596

26 Aoû 2007, 00:29

Vintage Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Bing [Bot] et 34 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web