Tina a un odorat exceptionnel qui l'aide beaucoup pour son travail de douanière. Un jour, elle rencontre un homme qui lui paraît suspect, Vore.
Mieux vaut ne pas révéler trop du sujet et pénétrer dans la pièce vierge de toutes infos. En tout cas, qu'on aime ou pas, le dernier prix du jury d'Un certain regard est un des films les plus étonnants et originaux de ce début d'année. Le genre de geste de cinéma radical qu'on aime ou on déteste mais qui ne laisse pas froid. Adapté d'une nouvelle de l'écrivain de Morse, Border présente quelques thématiques communes et perso j'ai reçu la même claque qu'à l'époque au cinéma.
Dur de parler du film sans en révéler trop, disons qu'on est dans un genre de trip fantastique naturaliste doublé d'un vrai questionnement sur la nature animal / humain. Les sujets abordés ne sont pas peut-être nouveau dans le genre mais la manière d'Abassi est elle unique. Il y a un vrai talent dans sa mise en scène sensorielle et les scènes "romantiques" en pleine nature sont très belles. Et puis il y a un travail remarquable sur l'atmosphère, cet environnement sylvestre et cette photographie qui donnent un véritable cachet nordique au film. Le film a une personnalité bien marquée et les quelques moments creepy sont très réussis.
Et puis surtout Abassi n'a pas peur du ridicule. Quand on se résume, après séance, le pitch dans la tête on pourrait facilement tomber dans le nanar pur jus mais Abassi a une vraie croyance dans son cinéma, il n'y va pas à moitié (ce qui pourrait laisser certains de côté), n'hésite jamais et c'est souvent très beau. Au final, on a un film assez unique, profondément original et avec un très beau personnage féminin.
5/6
