Le jeune Mickey House a bien du mal à comprendre les métamorphoses qui s’opèrent en lui. Ses oreilles grandissent, il ressent des sensations nouvelles, ne voit plus sa mère et son entourage de la même façon et la réalité se trouble de plus en plus.
Bon le Lion queer à Venise en 2015, ce qui est plutôt bien vu car outre le côté identitaire qui immerge les thématiques du film c'est vraiment la traduction du mot queer "tordu et étrange" qui vont bien au film. Il y a de ces films revigorants qui séduisent tout de suite par l'impression de découvrir la naissance d'un cinéaste hors du commun. Quand je dis "hors du commun", c'est plus le fait que l'univers de Czekaj ne ressemble à aucun autre, possède une identité très forte et unique par rapport à ce qu'on a coutume de voir. On peut penser un petit peu à du Joseph Kahn par le côté énergique, déjanté et empli de liberté du cinéaste polonais. Il faut voir cette première scène mélange de cartoon et d'images réelles qui est parfaitement gérée et donne tout de suite le ton du film.
Il y a des tas des idées visuelles qui participent à ce sentiment de fascination qui émane du film. L'intrigue est volontairement lâche, cela va être plus l'évolution identitaire et le trip surréaliste que va vivre Mickey Mouse qui est le coeur du film. En cela le film est totalement déstructuré et dingue. C'est une plongée dans le cinéma de Czekaj qui provoque une certaine ivresse tellement il y a des idées à la pelle. C'est rythmé, amusant et constamment charmant. Ce premier film aurait pu être vite bordélique mais il y a une certaine maitrise qui canalise le tout. On pourrait reprocher la non-fin mais pendant 1H26 le film est épatant et si il continue comme ça on devrait entendre parler de Czekaj en dehors de la Pologne.
4,5/6