En 1915 dans la campagne limousine, Hortense fait tant bien que mal tourner la ferme du Paridier en l’absence de ses deux fils Georges et Constant et de son gendre Clovis, tous trois partis au front. Elle est assistée en cela par sa fille Solange, l’épouse de Clovis. Cependant, le besoin d’une personne supplémentaire se fait sentir à l’approche des moissons : Hortense engage alors Francine, une jeune femme de vingt ans.
On est ici dans une veine très classique qui se rapproche plus de Des hommes et des dieux. Il faut tout d'abord saluer le sujet qui est assez rare au cinéma dans la catégorie "première guerre mondiale". Beauvois arrive ici avec brio à retranscrire dans une veine très naturaliste le sort de ses femmes sur qui tout repose en l'absence des hommes partis au front.
Quand je parle de naturalisme, c'est vraiment poussé à l'extrême, des scènes de champs ou les actrices moissonnent, creusent, ramassent, etc... tout cela dans des cadres très picturaux. Il y a de très beaux moments impressionnistes surtout grâce à la magnifique photographie de Caroline Champetier. Ca reste toutefois un peu en dessous de Des dieux et des hommes, Beauvois hésitant une moitié du film entre la puissance évocatrice de ses tableaux et sa narration.
Narration qui va prendre le dessus dans sa seconde moitié et devenir des plus belles grâce à la révélation qu'est Iris Bry (nominée au césar). L'impression d'un rendez-vous manqué avec un potentiel grand film. Beauvois prend trop son temps mais in fine accouche de superbes portraits de femmes : Nathalie Baye, Laura Smet et Iris Bry. Et malgré son titre, le film ne se détourne pas des hommes, apparitions fantomatiques lors de leurs permissions, on ressent la douleur de la guerre au travers des meurtrissures psychologiques qui les assaillent.
Bref cela reste toutefois un beau moment de cinéma mais qui aurait gagné à se trainer 30 minutes en moins dans sa première partie (ça dure 2H18).
4,5/6
