Dans la Finlande des années soixante, deux hommes prennent à bord de leur voiture deux femmes, l'une estonienne et l'autre russe. Les deux hommes sont confondants de nullité face aux femmes mais, peu à peu, l'absurde cède le pas aux sentiments.
Moyen métrage de Kaurismaki qui avait eu l'honneur d'une petite sortie en salles et qui est malheureusement un peu oublié. Ca dure 60 petites minutes où on y retrouve la veine absurde et poétique du Finlandais. Le film nous narre l'odyssée de 2 finlandais dont l'un est une armoire à glace accro au café et l'autre petit rabougri rocker-garagiste alcool à la vodka et qui vont prendre la route pour tester la nouvelle cafetière portative de l'un d'entre eux. Au détour d'un café, ils vont trouver une russe et une estonienne qu'ils acceptent de mener à un port à plusieurs jours de route.
Drôle de film qui contient toute l'essence de l'humour pince sans rire de Kaurismaki où certaines situations deviennent sublimes juste par l'absurde. Je pense en particulier à la scène du conducteur de bus qui répare une roue de son véhicule comme si il s'agissait d'un vélo. Le film n'a jamais vraiment de sens ou de message particulier, Kaurismaki jouant sur le plaisir immédiat que procure les situations, de ces petites bulles poétiques ici et là, du plaisir de la balade entre ces deux mufles losers et ces deux femmes qui ne parlent pas leur langue.
Et c'est au détour de ces petits moments d'incommunicabilité que surgit des petits moments de tendresse. Car on sent Kaurismaki un peu désabusé mais au détour d'une route, de cet univers un peu sec dominé par l'alcool et les soirées rock, il suffit d'une tête posée sur une épaule, d'un regard de camaraderie, pour que le film devient subitement très émouvant.
C'est un film court qui a le bon goût de ne pas s'allonger et d'être ainsi resserré pour aller droit au but. Un méconnu de Kaurismaki mais le plaisir que procure sa vision est très forte. Une petite merveille qui vaut d'être découverte.
4,5/6