Boris et Dimitri Pizarnik sont médecins dans le quartier chinois à Paris. Ils sont frères, leur relation est fusionnelle, ils vivent dans le même immeuble. C'est ensemble qu'ils ont soigné leur mère malade, c'est ensemble qu’ils pratiquent leur métier, consacrant tout leur temps et toute leur attention à leurs patients. Dimitri semble plus fragile, alcoolique repenti, Boris est plus rude et fermé. Une nuit, ils sont amenés à soigner une petite fille diabétique, Alice, que sa mère, Judith, élève seule. Ils tombent tous deux amoureux d'elle. Mais si Judith choisit Boris, elle n'a pas tout à fait rompu le lien avec le père d'Alice qui revient impromptu. Bientôt, tout sera bouleversé...les deux frères vont se quitter, l'un va peut- être être heureux avec la femme qui les avait séparés, l'autre semble voué à la solitude mais l'amour fraternel subsiste.
Loupé en salles à l'époque et rattrapé il y a quelques jours. Je déteste la clique à Bozon et il n'y a que Ropert que j'apprécie et j'avais été agréablement surpris de son premier La famille Wolfberg. Dans ce premier, elle arrivait à tirer quelque chose de poétique du personnage lunaire de Damiens. Là, c'est un peu pareil. Il y a une ambiance très nouvelle vague (le trio à la Truffaut) mais elle arrive à imprégner à la pellicule sa propre personnalité. Très bon trio, même si Stocker est un peu sous-exploité, mais ce qu'elle arrive à tirer de Kahn, bloc de béton comme décrit dans le film, et de Bourgoin qui n'a jamais été aussi bonne est admirable. Déjà j'aime cet univers totalement décalé, ces frères vieux garçons quasi siamois qui font toute leurs consultation ensemble sans aucun sens du réalisme.
Le film n'est pas parfait, il tombe dans quelques travers du film français comme ses scènes de déclarations qui sont ratées et tous sauf naturelles. Mais elle arrive à créer un véritable univers et on s'attache à ces personnages que la vie n'épargne pas. Petite bulle poétique très agréable, excellente utilisation de ce quartier du 13ème, c'est moins bon que La famille Wolfberg mais réussi malgré ses défauts. C'est à l'image de la bande-annonce de l'époque, une bulle d'amour légère et très plaisante. Un film singulier et frais dans le paysage français.
4/6