aka Wo bu shi Pan Jin Lian (le "Madame Bovary" du titre est seulement une retranscription internationale de la figure chinoise classique de la femme adultère, Pan Jin Lian)
Li Xuelian et son mari Qin Yuhe simulent un divorce pour obtenir un second appartement. Six mois plus tard, Qin se marie à une autre femme. Abandonnée et bafouée, Li se lance dans une quête de justice qui va durer des années.
Le film passe visiblement un peu sous les radar, depuis sa sortie il y a 15 jours, si l'on s'en réfère au site de notes. C'est pourtant pas mal du tout. La première partie notamment est très rythmée et installe le conflit avec pas mal d'aisance, le principe du format circulaire tenu sur les 2/3 instaurant une stylisation qui amène toutefois plus le film sur le versant du théâtral, à la limite du spectacle de lanterne itinérant (contrairement au dernier Jia Zhang-ke, même si ça reste narrativement conceptuel, mieux vaut ne pas indiquer les changements de formats qui interviennent en cours de récit pour ne pas spoiler). Formellement,
En fait le film est remarquable surtout dans sa conception d’œuvre destinée à un très large public en Chine, mais jouant habilement avec la censure pour représenter le régime de la RPDC dans une perspective clairement ubuesque et kafakaïenne. On ne s'en tient pas au seul spectacle de guignol entre le petit peuple et quelques fonctionnaires locaux corrompus, le film ne louvoie pas s'attaque bien aux arcanes du système plus largement, dans les grandes messes de l'Assemblée populaire
A noter un superbe sosie chinois de Mélenchon en préfet de province en seconde partie.