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Un américain à Paris (Vincente Minnelli - 1951)
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Auteur:  Castorp [ 09 Juin 2017, 21:18 ]
Sujet du message:  Un américain à Paris (Vincente Minnelli - 1951)

An American in Paris en VO.

Image

Je ne l'avais pas revu depuis au moins 20 ans, et j'en gardais un souvenir mitigé.
Mais en fait, non, c'est extraordinaire, une leçon de cinéma, de cadrage, de montage, d'échelles, une réflexion fabuleuse sur la représentation de la réalité (le faux Paris de studio qui devient un avec les peintures des grands impressionnistes, bref, des effets spéciaux qui racontent quelque chose). Et puis ce final, inattendu, emballant, un bijou de gestion de l'espace.

Deux bémols, quand même : cette fin de merde (pourquoi ne pas avoir arrêté le film sur le plan de la rose ?), et la romance fadasse qui est au centre de l'intrigue mais qui ne vaut pas grand chose à côté de cette splendide bromance qui phagocyte tout le reste.

5,5/6

Auteur:  Tetsuo [ 10 Juin 2017, 11:22 ]
Sujet du message:  Re: Un américain à Paris (Vincente Minnelli - 1951)

Mec qui peut pas s'empêcher de faire allusion aux Marvel, même en négatif ! :lol:

Auteur:  Marlo [ 10 Juin 2017, 11:47 ]
Sujet du message:  Re: Un américain à Paris (Vincente Minnelli - 1951)

Ouais, d'autant qu'il se trompe en plus : les meilleurs Marvel sont mieux que ce Minnelli tout chiant.

Auteur:  Castorp [ 10 Juin 2017, 12:37 ]
Sujet du message:  Re: Un américain à Paris (Vincente Minnelli - 1951)

Tetsuo a écrit:
Mec qui peut pas s'empêcher de faire allusion aux Marvel, même en négatif ! :lol:


Ah non, je visais les films récents en général, pas du tout les Marvel en particulier.
Et j'ai résisté à l'envie de mettre une pique à ce film tout mou qu'est La la land.

Marlo a écrit:
Ouais, d'autant qu'il se trompe en plus : les meilleurs Marvel sont mieux que ce Minnelli tout chiant.


Tetsuo a beau être aveugle devant les Marvel, je ne crois pas qu'il ait suffisamment mauvais goût pour te suivre sur cette énormité. :P

Auteur:  Marlo [ 10 Juin 2017, 13:23 ]
Sujet du message:  Re: Un américain à Paris (Vincente Minnelli - 1951)

Castorp a écrit:
Marlo a écrit:
Ouais, d'autant qu'il se trompe en plus : les meilleurs Marvel sont mieux que ce Minnelli tout chiant.


Tetsuo a beau être aveugle devant les Marvel, je ne crois pas qu'il ait suffisamment mauvais goût pour te suivre sur cette énormité. :P


Rien de trollesque, ça m'avait ennuyé, j'avais trouvé ça assez lourd, empesé.
J'ai du mal avec Minnelli, c'est formellement éblouissant, les numéros musicaux sont toujours somptueux mais je n'arrive pas à m'attacher à ce que je vois à l'écran.

Le pirate 4/6
Un américain à Paris 4/6 (ce serait abusé de mettre moins malgré l'ennui qui pointe...)
Tous en scène 5/6 (pas fan de la structure du film mais "Dancing in the dark" et "Girl hunt ballet" sont peut-être les meilleures scènes de danse au cinéma...)
Gigi 4/6 (là encore, passé l'extraordinaire reconstitution et soin apporté au film, c'est pas très excitant...)

Je préfère largement le cinéma de Stanley Donen, plus chaleureux et incarné.

Auteur:  Tetsuo [ 10 Juin 2017, 13:52 ]
Sujet du message:  Re: Un américain à Paris (Vincente Minnelli - 1951)

Castorp a écrit:
Et j'ai résisté à l'envie de mettre une pique à ce film tout mou qu'est La la land.


PV. Pas envie.

Castorp a écrit:
Tetsuo a beau être aveugle devant les Marvel, je ne crois pas qu'il ait suffisamment mauvais goût pour te suivre sur cette énormité. :P


Oui : 5/6

Auteur:  Tetsuo [ 10 Juin 2017, 13:55 ]
Sujet du message:  Re: Un américain à Paris (Vincente Minnelli - 1951)

Marlo a écrit:
Je préfère largement le cinéma de Stanley Donen, plus chaleureux et incarné.


Rhaaa, non. Donen est un styliste doué, mais pas un cinéaste. Vu Drôle de frimousse, il y a peu, c'est étonnamment peu étincelant.


Cela dit, j'ai également revu Brigadoon, c'est effroyablement ringard...

Auteur:  Marlo [ 10 Juin 2017, 14:12 ]
Sujet du message:  Re: Un américain à Paris (Vincente Minnelli - 1951)

Tetsuo a écrit:
Marlo a écrit:
Je préfère largement le cinéma de Stanley Donen, plus chaleureux et incarné.


Rhaaa, non. Donen est un styliste doué, mais pas un cinéaste. Vu Drôle de frimousse, il y a peu, c'est étonnamment peu étincelant.


Oui et non.
En effet, sur des films comme "Chantons sous la pluie" ou "Un jour à New-York" c'est presque un anti-auteur. Son rôle est de mettre en valeur tous les génies à sa disposition (acteurs, danseurs, compositeur, etc.) et de les faire coexister. D'ailleurs, que Gene Kelly soit crédité comme co-réalisateur de ces deux films est significatif.
Cependant, sur "Charade" et surtout "Voyage à deux", on sent qu'il contrôle tout, qu'il impose sa patte personnelle.

Auteur:  Castorp [ 10 Juin 2017, 14:28 ]
Sujet du message:  Re: Un américain à Paris (Vincente Minnelli - 1951)

Ouais, Voyage à deux, c'est vraiment excellent. Un autre que j'ai vu récemment, Bedazzled, par contre, c'est nul.
Ses comédies musicales, par contre, aucun souvenir. Ca fait partie de ma liste "à revoir".

Tetsuo a écrit:
Cela dit, j'ai également revu Brigadoon, c'est effroyablement ringard...


Il paraît, mais que quelque chose naît tout de même de cette ringardise. Il est sur ma liste.

Tetsuo a écrit:
Oui : 5/6


C'est tout ?

Auteur:  Tetsuo [ 10 Juin 2017, 14:47 ]
Sujet du message:  Re: Un américain à Paris (Vincente Minnelli - 1951)

Oui. Vision qui commence à dater. C'est un peu moins fort dans mon souvenir que Comme un torrent, Gigi ou Celui par qui le scandale arrive...

Auteur:  Cyniquotron [ 11 Juin 2017, 11:20 ]
Sujet du message:  Re: Un américain à Paris (Vincente Minnelli - 1951)

S'il faut comparer, Minnelli est un bien plus grand réalisateur que Donen. Clair qu'on peut nettement séparer les comédies musicales réalisées en collaboration avec Gene Kelly, et ses films plus tardifs, que j'ai personnellement détesté. Il y a quelque chose d'atrocement bourgeois, aussi bien dans Two for the road (Voyage à deux) que dans Charade. Après Donen demeure un réalisateur, avec sa patte, quand même, difficile à contester.

Auteur:  Castorp [ 11 Juin 2017, 11:28 ]
Sujet du message:  Re: Un américain à Paris (Vincente Minnelli - 1951)

Cyniquotron a écrit:
Il y a quelque chose d'atrocement bourgeois, aussi bien dans Two for the road (Voyage à deux)


C'est justement un film qui défonce la bourgeoisie...

Auteur:  Cyniquotron [ 11 Juin 2017, 11:37 ]
Sujet du message:  Re: Un américain à Paris (Vincente Minnelli - 1951)

Castorp a écrit:
Cyniquotron a écrit:
Il y a quelque chose d'atrocement bourgeois, aussi bien dans Two for the road (Voyage à deux)


C'est justement un film qui défonce la bourgeoisie...


Tarte à la crème. Qu'il veuille avoir une dimension critique, ouais, pourquoi pas. Défoncer la bourgeoisie ? Allons allons, dans le genre critique, plus gentillet tu meurs. Et c'est vraiment au raz des pâquerettes d'un romantisme moisi et d'un clinquant visuel (les robes, les décors, les bagnoles) pleinement bourgeois.

Auteur:  Castorp [ 11 Juin 2017, 11:42 ]
Sujet du message:  Re: Un américain à Paris (Vincente Minnelli - 1951)

Cyniquotron a écrit:
d'un clinquant visuel (les robes, les décors, les bagnoles) pleinement bourgeois.


Le film raconte la corruption par l'idéal bourgeois du couple, mais aussi du paysage (la côte, d'abord nue et magnifique, progressivement dévorée par les bâtiments de nouveaux riches).
Le film ne parle que de ça, hein...

Auteur:  Cyniquotron [ 11 Juin 2017, 12:51 ]
Sujet du message:  Re: Un américain à Paris (Vincente Minnelli - 1951)

Castorp a écrit:
Cyniquotron a écrit:
d'un clinquant visuel (les robes, les décors, les bagnoles) pleinement bourgeois.


Le film raconte la corruption par l'idéal bourgeois du couple, mais aussi du paysage (la côte, d'abord nue et magnifique, progressivement dévorée par les bâtiments de nouveaux riches).
Le film ne parle que de ça, hein...


Bon nos analyses ne se rejoindront pas. J'explique mon point de vue. Qu'est-ce qui caractérise la bourgeoisie ? C'est un double élément : d'une part qu'elle n'a pas besoin d'user de son corps pour subvenir à ses besoins car elle a d'autres sources de revenus que celles que lui procurerait l'activité de son corps (d'où qu'ils viennent ces revenus). L'argent n'est pas un soucis majeur pour elle, et elle n'a pas besoin d'une activité du corps pour s'en procurer. D'une seconde part elle porte les valeurs dominantes d'organisation politique de la société, tout simplement parce que ce sont ces valeurs qui lui permettent de maintenir son confort matériel. Une fois que le confort matériel est assuré par le maintien des valeurs de la société, qu'est-ce qui reste pour s'occuper ? Notamment les histoires de couple, de cul, le romantisme, le je t'aime moi non plus et blablabla. Que met en scène Two for the road ? Rien d'autre que l'ennui bourgeois, ces créatures vivant dans un confort matériel ostensible (et dieu que Donen prend plaisir à filmer robes, bijoux, bagnoles, hôtels de luxe), elles n'ont rien d'autre à foutre que de blablater sur le désir romantique qu'elles ont l'une pour l'autre. La charge critique sur les valeurs politiques, sur l'organisation de la société (tant sur le plan économique que familial) m'apparaît nulle dans ce film. On peut certes la chercher par la bande, cet exemple des changements de paysages, de la rencontre entre deux étudiant-e-s sans le sous aux palaces. Il s'agit d'une certes brillante mise en scène (Donen n'est pas manchot), mais à mes yeux seulement de l'ennui bourgeois. Entendons-nous bien : l'idéal du couple est bourgeois, sans aucun doute, et l'idéal tout court est bourgeois aussi.

Rien à voir avec les saltimbanques équilibristes (qui tirent bien leurs revenus de leurs activités de saltimbanques donc de leurs corps), que mettent en scène Chantons sous la pluie ou les films de Minnelli, d'une toute autre charge critique (ah Le pirate, encore Kelly), à mon avis.

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