* qui a testé les vertus aphrodisiaques de ce film? *

"... On part aux champignons comme pour un défilé de mode outdoor clothing, chic! la pluie menace, je vais sortir mes nouvelles bottes, c'est dingue ce que les jaunes et les bruns s'accordent avec les sous-bois, mais c'est la touche de vert pomme qui fait tout..."

Le film commence plutôt mal, on dirait presque un film "intello parisien" de province... les dialogues récités, le côté pas naturel, le couple français qu'on devine en proie à ses problèmes...
Même dès le début si ça ne cadre pas complètement, par exemple avec le jeu décalé d'Azéma, un peu style gamine...

je sais que c'est un peu facile à dire, mais j'ai eu l'impression que c'était "voulu", dans l'optique de l'élément perturbateur qui réveille une vie figée, et par là même un film récité...

ce film est une daube. inodore.

Mais bien sûr.

lol ! la critique de Pierre Murat (qui trouvait, rappelons-le, le dernier Lelouch "excitant" et "plutôt malin") est pitoyable. A croire que les Larrieu ont traité sa mère...

"Naïf et approximatif

Que les quinquagénaires du monde entier s'éclatent sexuellement, personnellement, je suis pour. Forcément : je suis quinqua moi-même. Voir, donc, le gentil couple formé par Sabine Azéma et Daniel Auteuil, tout ratatiné, d'abord, dans son quotidien bien tristouille, découvrir peu à peu le plaisir à plusieurs, devrait être un ravissement de l'esprit et des sens. Il faudrait se troubler devant leur trouble, frissonner de leurs frissons. Osciller constamment entre charme et audace, comme chez Jean Renoir.

Mais l'hédonisme chez Renoir était une force vive, un élan paillard, provocant et sain. Arnaud et Jean-Marie Larrieu ont la jouissance étriquée. Chez eux, même les épanouis ressemblent à des frustrés. Avec eux, on ne sent de sensualité nulle part. Visiblement, les frères Larrieu visent la pudeur, mais c'est la sécheresse qu'ils atteignent. A force de vouloir peindre des esquisses, ils n'esquissent que des caricatures. Daniel Auteuil compose à mort un falot timide auquel personne ne croit, pas même lui. Et pour manifester sa frustration, Sabine Azéma pique une crise de nerfs et fait une sortie comme dans du mauvais boulevard.

Le pire, c'est le révélateur de l'histoire, l'homme de désir, le Terence Stamp 2005 de ce drôle de Théorème. Les Larrieu en ont fait un aveugle. Un non-voyant pour mieux cerner l'invisible : on mesure la « kolossale » finesse du propos. Mieux, à un moment, le couple Azéma-Auteuil, privé de lumière dans tous les sens du terme, est conduit dans l'obscurité d'une forêt, par leur guide, très à l'aise dans le noir. Comment croyez-vous que les Larrieu traitent cette idée ô combien symbolique ? En faisant, un long moment, le noir intégral sur l'écran. Devant cette naïveté qu'on devine extrêmement réfléchie, on hésite entre l'amusement et l'ahurissement. Idem pour la scène où l'on voit Sabine Azéma et Amira Casar préparer tendrement le lit du quatuor, au son des Marquises de Brel. C'en deviendrait presque touchant de maladresse et de mauvais goût.

Depuis leurs débuts, les frères Larrieu ont bénéficié de ce qu'on appelle « la carte ». Ce passe-partout du talent octroyé par certains à d'autres, selon des critères élastiques et flous. Avec ce film, triomphalement accueilli à Cannes (à lire les gazettes, on eût dit que c'était le nouveau Citizen Kane), les Larrieu prouvent qu'ils sont sympas (le plaisir pour tous, quel joli programme !). Mais des réalisateurs pas suffisamment brillants, en tout cas, pour manier le charme et l'insolence. Sur ce sujet plutôt plaisant et tendre, qu'ils sont donc sages, appliqués, apprêtés, prudents ! C'est leur académisme propret qui, pour l'instant, les tire vers l'insignifiance.


Pierre Murat "

J'aime pas être d'accord avec Skip... pourtant ça arrive.