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Logan (James Mangold, 2017)
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Auteur:  Billy Budd [ 30 Avr 2017, 07:20 ]
Sujet du message:  Re: Logan (James Mangold, 2017)

Excellente surprise, un film Marvel qui ne ressemble pas à un film Marvel - bon, il y a évidemment quelques passages obligés, les moins réussis, mais c'est vraiment chouette.

Je ne sais pas ce qu'il a rapporté, mais j'espère que ela va ouvrir la porte à de nouveaux types de films de super héros.

Auteur:  Cyniquotron [ 11 Mai 2017, 11:21 ]
Sujet du message:  Re: Logan (James Mangold, 2017)

Il y a des enthousiasmes critiques que je ne m'explique pas, ou difficilement, là j'y croyais pas mal, et la croyance a tenue à peine la première heure du film.

Passée la toile de fond, l'ambiance crépusculaire, l'habillage on dira, le Rated-R des « fuck » et des giclées de sang, des meurtres, l'écriture est pauvre (de Logan chauffeur VTC à la frontière mexicaine il n'est pas fait grand-chose); de la grosse ficelle à tous les niveaux, en particulier en matière de dialogues et de personnages. La réalisation est fonctionnelle et convenue, rien de bien croustillant dans cette cinématique (quelques beaux plans dans la césure à Las Vegas, car j'admets qu'on ne peut pas tout jeter d'un bloc).

Et puis bon film inspiré d'une série de comics Old Man Logan, pas lu, je ne sais rien de ce matériau d'origine, mais je crains que l'un ne dépasse pas l'autre.

Les expériences sur les enfants, c'est le mal, et un film qui exploite des enfants dans des scènes d'une grande violence physique et psychologique, est-ce que c'est le bien ?

Déception déception, un habillage du même dans un costume râpé.

1,5/6

Auteur:  Tetsuo [ 28 Mai 2017, 15:11 ]
Sujet du message:  Re: Logan (James Mangold, 2017)

Pour ceux qui seraient encore plus à la masse que moi : spoilers.

Je savais que le film ne serait pas joyeux mais je ne m'attendais pas à ce qu'il soit si triste. Pas triste par rapport aux évènements qui s’y produisent (certes pas très gais), mais triste dans son atmosphère, dans son constat. On se retrouve avec des persos héroïques en fin de parcours dans une situation désespérée, rude, qui fait peser sur leurs épaules de plus en plus frêles le poids d'une vie pas totalement accomplie. Ce sentiment de se retrouver là, à un point de son existence inextricable où il ne reste plus qu'à attendre que ça finisse, en s'accrochant à un rêve illusoire qui fait de moins en moins illusion, c'est la plus grande réussite de ce film qui fait basculer le genre Superhéros, extraordinaire par définition, vers l'ordinaire le plus total dans ce qu’il a de plus scabreux, morbide et affecté. Héros et mutants se voient soudainement confrontés à l'image dégénérescente et dé-sublimée d'eux-mêmes, pris en tenaille entre le dysfonctionnement de leur corps et la tragédie de leur destinée qui n'est autre que celle du temps - ce moment terrible de la vie où on se rend compte que tout est joué, qu’on ne contrôle plus rien, que c’est trop tard. Mangold avait évoqué Ozu comme influence pour le précédent Wolverine, on se demande bien pourquoi. Dans celui-là, en tout cas, je le retrouve parfaitement. Et c’est pas rien.

Ce sens de l’épure passe aussi par un univers totalement nettoyé de tout imaginaire fantastique et flamboyant. Pas de complexe militaires high tech ou de zone de destruction massive, tout est terre à terre, basique, maussade. Il en résulte des scènes d'action dépouillés et sèches qui troquent le spectaculaire contre l'efficacité et la tension. Et à une époque où les blockbusters sont condamnés à la boursoufflure, ce minimalisme est assez remarquable. Il nettoie le film de Superhéros de tout folklore, le met à nu et permet d'apprécier pleinement et sans fioriture ce qu'il a d'humain...

C'est pourquoi il est franchement regrettable que le film rate son troisième acte (l'éternel point faible du cinéma hollywoodien), ou plutôt qu'il le sacrifie. Pour moi, le nerf de ce film, tout ce qui en fait l'intérêt et la saveur, c'est la relation Charles/Logan, qui est la véritable relation filiale de l'histoire, celle qui lui donne tout son sens puisqu'elle relève d'une vraie intimité qui dépasse largement le contexte du film. En tuant le Pr Xavier comme il le fait (de façon un peu vacharde – j’ai rien contre le fait qu'il meurt mais j'aurais préféré que ce soit moins (Johnny) "cash", pas un simple retournement de situation fonctionnel, ç’aurait été beaucoup plus fort), Mangold tue son film. Ou plutôt, il décide d'en rattacher les wagons à l'argument scénaristique qui réside dans la relation X-23/Logan, qui sert ici à faire avancer le récit mais qui n'a pas de réelle portée émotionnelle puisque c'est une relation artificielle, invoquée par le scénario, un prétexte. Prétexte qui fonctionne très bien en tant que tel (le film est très habilement écrit, même s’il manque de subtilité - cf. certains dialogues ou symboles explicites comme x-24) mais qui aurait dû en rester là pour prendre une véritable profondeur. Même le personnage de la gamine, plutôt réussi, aurait gagné à garder la « distance » qui le caractérise (dès qu'elle parle, je la trouve moins intéressante, moins abstraite et donc plus conventionnelle). Du coup, je n'ai jamais vraiment cru à sa filiation poussive avec Logan (lui non plus d'ailleurs n'y croit pas pendant une longue partie du film, ce qui permettait une certaine justesse de ton dans le refus de l’artifice et du pathos), et je n’ai pas été très touché par la dernière partie (qui reste de bonne tenue), ni même par la toute fin qui, bien qu'audacieuse et peut-être même nécessaire, m'a parue préfabriquée et paradoxalement dénuée de gravité.

C'est un problème récurrent chez Mangold - et ça montre qu'il n'est pas du tout un auteur, même si c'est un réalisateur plutôt doué - dont la proposition de départ est toujours hyper forte et ouvre plein de pistes mais qui ne tient jamais la distance, ne fait rien décoller. Systématiquement, il se rattrape au programme de son scénario et se sent obligé de le suivre comme on s'agrippe à une bouée de sauvetage de peur de couler, plutôt que d’aller là où le film aimerait dériver, plutôt que de montrer, finalement, ce qu’il y avait réellement à voir dans son histoire là où il lui impose un objectif tout fait. Quel dommage, il est passé à côté de ce qui aurait pu être un des chefs-d’œuvre du genre.

Il n'en reste pas moins qu'en dépit de cette faiblesse (conséquente), le film est une proposition puissante et apporte vraiment quelque chose à l'édifice du genre "Superhéros", ce qui devient rare mine de rien…

Auteur:  Film Freak [ 28 Mai 2017, 15:20 ]
Sujet du message:  Re: Logan (James Mangold, 2017)

J'ai pas lu. J'exige celle des Baloches, sorti bien avant.

Auteur:  Tetsuo [ 28 Mai 2017, 15:25 ]
Sujet du message:  Re: Logan (James Mangold, 2017)

Je suis comme Almodovar, je ne juge que les films qui ont une vraie sortie en salle.

Auteur:  Erik Vonk [ 28 Mai 2017, 20:05 ]
Sujet du message:  Re: Logan (James Mangold, 2017)

J'aime cette critique. Tetsuo devrait écrire plus souvent.

Il est vrai que le dernier tiers du film laisse un peu sur notre faim. Mais le film ose tellement plus que la normale.

Auteur:  Jerónimo [ 29 Mai 2017, 09:25 ]
Sujet du message:  Re: Logan (James Mangold, 2017)

Erik Vonk a écrit:
J'aime cette critique. Tetsuo devrait écrire plus souvent.


Pour une fois on est d'accord :P

Auteur:  Tetsuo [ 29 Mai 2017, 09:37 ]
Sujet du message:  Re: Logan (James Mangold, 2017)

Image

Auteur:  Art Core [ 29 Mai 2017, 09:59 ]
Sujet du message:  Re: Logan (James Mangold, 2017)

Ouais cool texte. On sent la passion qui transpire.

Auteur:  Film Freak [ 29 Mai 2017, 10:48 ]
Sujet du message:  Re: Logan (James Mangold, 2017)

T'entends, Tetsuo? Le monde réclame ta critique des Baloches.

Auteur:  Déjà-vu [ 29 Mai 2017, 10:57 ]
Sujet du message:  Re: Logan (James Mangold, 2017)

Never mind The Bollocks.

Auteur:  bmntmp [ 29 Mai 2017, 20:45 ]
Sujet du message:  Re: Logan (James Mangold, 2017)

J'ai trouvé ça sans intérêt donc mon avis n'en aura pas beaucoup plus; ça donne envie de voir Shane, chose que j'aurais dû faire de longue date plutôt que voir, distraitement il est vrai, ce genre de films. Ce n'est pas incarné, et le film ne tient peut-être qu'une seule idée, la petite fille mutique et indestructible. En vérité, cela m'a fait penser au film avec Hugh Jackman et les robots, qui étaient bien plus plaisant.
Quant à ce que le film apporte au genre du film de superhéros...

Tetsuo a écrit:
Mangold avait évoqué Ozu comme influence pour le précédent Wolverine, on se demande bien pourquoi. Dans celui-là, en tout cas, je le retrouve parfaitement. Et c’est pas rien.


C'est marrant de lire ça alors que je venais tout juste de parcourir le topic consacré au Lone Ranger de Verbinski la veille.
Tetsuo a écrit:
Mr Degryse a écrit:
Ah moi je m'en cale sévère. Après on tombe dans les excès de Mangold qui cite Ozu comme influence pour son film :shock:


Y'a pas un gramme d'Ozu dans son film, c'est des conneries ces histoires de citations, ça sert juste à impressionner les cinéphiles puceaux.


Tu ne te dédis pas mais bon...

Auteur:  Tetsuo [ 29 Mai 2017, 20:56 ]
Sujet du message:  Re: Logan (James Mangold, 2017)

Lol !

Auteur:  Castorp [ 29 Mai 2017, 22:10 ]
Sujet du message:  Re: Logan (James Mangold, 2017)

Personne pour venir chercher la petite bête dans la chronique de Tetsuo pour le re-dégoûter de parler de cinéma ?

(Je peux pas, je l'ai pas lue, il dit spoilers en introduction)

Auteur:  Tetsuo [ 29 Mai 2017, 22:51 ]
Sujet du message:  Re: Logan (James Mangold, 2017)

Arrête, moi qui venait tout juste de reprendre mon texte sur Les Baloches...

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