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Moonlight (Barry Jenkins, 2017)
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Auteur:  Art Core [ 20 Jan 2017, 10:02 ]
Sujet du message:  Moonlight (Barry Jenkins, 2017)

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Le passage à l'âge adulte d'un jeune homme, Chiron, pendant l'ère de la guerre contre la drogue à Miami.

J’ai trouvé ça assez faible. Surtout en fait au niveau de l’écriture, assez mauvaise, totalement artificielle, ne développant aucun personnage, restant sans cesse en surface de tout dans un parcours au final très balisé. A l’image du personnage de la mère, très raté, uniquement montré comme une crackhead/pute cruelle sans que le cinéaste ne parvienne à nous donner autre chose de plus consistant ou émouvant dans sa relation avec son fils.
D’ailleurs j’ai pas compris, la première scène elle arrive en uniforme d’infirmière, la scène d’après c’est une pute accro au crack.
Tout m’a semblé un peu du même tonneau, des relations humaines non creusées (la « filiation » avec le dealer, l’amourette avec Kevin), des personnages unilatéraux (la mère, Teresa…), voire antipathiques (dans la première partie le mutisme de l’enfant le rend particulièrement pénible).

Je n’ai jamais été surpris par ce parcours banal et finalement très verrouillé. La partie adolescente étant la plus faible, totalement clichée et attendue. Le film manque cruellement de moment de respiration, de moments où l’on pourrait un peu pénétrer plus intimement ce personnage principal. Il y a quelques moments comme ça où soudain ça marche, comme quand il erre de trains en métros pour trouver un endroit où dormir, mais malheureusement c’est vite rattrapé par cette écriture mécanique et faiblarde.

Reste bien sûr quelques belles scènes, grâce à une mise en scène sensitive et fiévreuse qui par instant fonctionne bien, comme lors de la plus belle scène du film, celle de la leçon de natation. Mais même la dernière partie qui aurait pu être bouleversante m’a semblé écrite avec de gros sabots, sans aucune finesse avec quelque-chose finalement de très américain. Les dernières minutes sont assez belles dans leur pudeur mais ça m’a pas vraiment ému ou transporté. Surtout ça m’a paru tout petit, un peu insignifiant. Encore un énième délire critique (99% sur Rottentomatoes) auquel je reste relativement froid.

2-3/6

Auteur:  Karloff [ 20 Jan 2017, 11:26 ]
Sujet du message:  Re: Moonlight (Barry Jenkins, 2017)

J'ai aussi été surpris par le côté "très petit" du film, mais la dernière partie m'a surpris - le Wong Kar Waï effect.
Pas le temps de développer davantage, hélas.

4/6

Auteur:  flatclem [ 24 Jan 2017, 17:38 ]
Sujet du message:  Re: Moonlight (Barry Jenkins, 2017)

À peu près d'accord avec tout ce que dit ArtCore mais ça ne m'a pas autant dérangé. La deuxième partie est poussive (le bully, la mère effectivement ...) mais ça fini par marcher. Je trouve que le personnage prends vraiment forme à la fin, avec ses contradictions et son honnêteté.
J'ai trouvé ça très touchant.

Auteur:  Arnotte [ 15 Fév 2017, 09:21 ]
Sujet du message:  Re: Moonlight (Barry Jenkins, 2017)

L'idée du film (3 chapitres, 3 tranches de vie, 3 acteurs différents) fonctionne très bien. A part ce premier plan-séquence inaugural incongru qui flaire bon le cliché m'a-tu-vu auteuresque, la mise en scène est douce et gracieuse, aidée par une photo impeccable et une belle musique (le score). A part Naomie Harris en mode academy-award-nominee, les comédiens sont assez parfaits. Il y a, malheureusement, plusieurs clichés d'écriture. C'est vraiment dommage car ça appauvrit un peu la belle structure du film. La dernière partie du film est un peu longue et un peu laborieuse (putain accouche!) mais elle accouche (aaah enfin) sur une fin (la dernière réplique et les deux derniers plans) réussie, émouvante, très belle, qui sauve le film en dévoilant enfin l'aboutissant du parcours douloureux de Chiron.

4/6 de justesse donc, content de l'avoir vu mais c'est quand même un peu trop overhyped...

Auteur:  Film Freak [ 15 Fév 2017, 15:50 ]
Sujet du message:  Re: Moonlight (Barry Jenkins, 2017)

Je trouve que le film parvient tout juste à naviguer entre un récit conventionnel (la partie centrale avec le harcèlement scolaire, les retrouvailles du dernier segment) et quelque chose de plus intime en évitant certains stéréotypes attendus (le rôle de Mahershala Ali par exemple) avec des choix vraiment forts (les fins abruptes du premier et dernier segment) et une approche assez sensible (la photo non-film de hood, la musique non-film de hood) mais l'ensemble peine à me passionner. Ça sort un peu du tout-venant indé, notamment grâce à ce personnage rare, mais l'accueil US me paraît un peu exagéré.

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 15 Fév 2017, 19:43 ]
Sujet du message:  Re: Moonlight (Barry Jenkins, 2017)

Voici ma courbe de hype sur ce film:

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Auteur:  Film Freak [ 15 Fév 2017, 20:49 ]
Sujet du message:  Re: Moonlight (Barry Jenkins, 2017)

Pas besoin d'attendre 6 mois, il est déjà dispo en 1080p.

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 15 Fév 2017, 21:55 ]
Sujet du message:  Re: Moonlight (Barry Jenkins, 2017)

Film Freak a écrit:
Pas besoin d'attendre 6 mois, il est déjà dispo en 1080p.
J'aime pô télécharger les films quand ils sont encore en salles, par principe. Je vais essayer de le voir et si j'y arrive pas, je jaugerai ma motiv.

Auteur:  Film Freak [ 15 Fév 2017, 22:15 ]
Sujet du message:  Re: Moonlight (Barry Jenkins, 2017)

J'essaie d'éviter aussi, je ne le fais que pour des petits films dont je me fous un peu et/ou que j'aurai potentiellement zappé (The Fits, Miss Sloane).

Auteur:  Baptiste [ 20 Fév 2017, 09:44 ]
Sujet du message:  Re: Moonlight (Barry Jenkins, 2017)

Critikat parlait un peu du film-messie, symbole d'une contre-culture qui se fait culture (y a du Mozart dans le film et pas que du hip hop, wouhou!) et renverse les hiérarchies: un réalisateur noir commande des techniciens blancs et dirige des comédiens noirs. Il y a effectivement un vent de fraîcheur qui traverse Moonlight mais aussi pas mal d'éléments convenus qui pour moi n'en font pas un film majeur. La trame, en trois actes, est soigneusement déroulée, avec quelques beaux moments (toutes les séquences sur la plage notamment), mais aussi pas mal de longueurs: dans le premier acte, a-t-on besoin d'un mutisme aussi obstiné, répétitif, sur plusieurs LONGUES scènes afin de comprendre que c'est un enfant brimé? Dans le troisième acte, la scène du diner a-t-elle besoin d'être aussi étirée?

Bref, le film est indéniablement salutaire, intéressant, prometteur pour son réalisateur, mais la trajectoire du héros, le dispositif, ce que cela raconte, tout bonnement, m'ont paru relativement attendus. La fin est par contre très belle, et ménage pour le coup une vraie ambiguïté porteuse de discours:
la tête du héros sur l'épaule de son amour, est-ce vraiment la réunion de deux amants? On pourrait très bien y voir une "simple" consolation: son ami, déjà enferré dans une vie d'hétéro, ne pourra pas revenir en arrière, n'aime plus le héros que dans le souvenir qu'il a de lui et non pas dans son actualisation musculeuse, et il ne se passera plus rien entre eux.
Symbole que les pires discriminations ont pour conséquence de détruire l'amour. A ce titre là, la communauté gay est encore moins bien lotie que la communauté noire, dont Nichols nous dit, dans Loving, qu'elles ne peuvent être brisées.

Auteur:  Arnotte [ 20 Fév 2017, 10:12 ]
Sujet du message:  Re: Moonlight (Barry Jenkins, 2017)

Baptiste a écrit:
Bref, le film est indéniablement salutaire, intéressant, prometteur pour son réalisateur, mais la trajectoire du héros, le dispositif, ce que cela raconte, tout bonnement, m'ont paru relativement attendus. La fin est par contre très belle, et ménage pour le coup une vraie ambiguïté porteuse de discours:
la tête du héros sur l'épaule de son amour, est-ce vraiment la réunion de deux amants? On pourrait très bien y voir une "simple" consolation: son ami, déjà enferré dans une vie d'hétéro, ne pourra pas revenir en arrière, n'aime plus le héros que dans le souvenir qu'il a de lui et non pas dans son actualisation musculeuse, et il ne se passera plus rien entre eux.

Yes, tu résumes bien le truc.
Tout le (coeur du) film est dans cette fin.

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 23 Mar 2017, 22:14 ]
Sujet du message:  Re: Moonlight (Barry Jenkins, 2017)

Mise à jour de la hype:

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Pendant la projection, je trouvais ça sympa, plutôt subtil, mais sans être emballé, sans trop comprendre le carton critique américain. Mais dans la dernière partie, même les dernières minutes, lorsque le personnage de Chiron/Black, avec cet acteur incroyable au regard bovin mais pourtant si touchant, commence à se dévoiler
(moment extraordinaire:
"-Who is you Chiron?
-I'm me."
sublime)
je me suis dit que c'était vraiment fort. Imparfait certes, mais suffisamment "vide", elliptique, incomplet pour permettre au spectateur de s'investir et au film de vieillir incroyablement bien. Les gros sabots résonnent parfois au loin, mais Jenkins réussit à être hyper fin sur plein de trucs.

Mahershala Ali, dont je DETESTE le visage, est génial, et toute la première partie est super touchante. Le segment du milieu joue sur des ressorts plus classiques, mais la fin du troisième acte est très forte. C'est vraiment un très beau film.

Auteur:  Film Freak [ 23 Mar 2017, 22:22 ]
Sujet du message:  Re: Moonlight (Barry Jenkins, 2017)

Qui-Gon Jinn a écrit:
Mahershala Ali, dont je DETESTE le visage

Qu'est-ce que c'est encore cette histoire?

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 23 Mar 2017, 22:50 ]
Sujet du message:  Re: Moonlight (Barry Jenkins, 2017)

Film Freak a écrit:
Qui-Gon Jinn a écrit:
Mahershala Ali, dont je DETESTE le visage

Qu'est-ce que c'est encore cette histoire?
Je la trouve horrible, je déteste ses lèvres, sa petite bouche pincée. Y a des gens qui te reviennent pas...

Auteur:  Film Freak [ 23 Mar 2017, 23:41 ]
Sujet du message:  Re: Moonlight (Barry Jenkins, 2017)

Oui pour moi c'est Matt Dillon.

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