Les Ta’ang, minorité ethnique birmane, sont au coeur d’une guerre civile à la frontière chinoise. Depuis début 2015, de violents conflits ont contraint des milliers d’enfants, de femmes et de personnes âgées à s’exiler en Chine. Le film suit la vie quotidienne de ces réfugiés.
Je tiens Wang Bing pour l'un des plus grands documentaristes vivant. J'ai absolument tout adoré, ce que j'ai vu de lui. Mais là j'ai bloqué sur ce film souvent superbe mais aussi et surtout d'un ennui quasi total.
Il y a un gros problème de montage, de construction dans le film qui fait que j'étais sans cesse totalement paumé, on passe d'un personnage à un autre sans vraiment s’appesantir sur aucun, chacun raconte un peu son histoire sans que l'on en comprenne véritablement les enjeux (2h27 de film et j'ai toujours rien compris au conflit présenté - même si évidemment c'est pas le sujet).
Après évidemment là où Wang Bing est immense c'est dans la manière toujours incroyable d'être là, au plus près des êtres, dans une mise en scène presque physique. De ces femmes et de ces enfants, déracinés, perdus au milieu de nulle part. Ces scènes sublimes autour des feu de camps où chacun raconte son histoire, sa fuite, où on tente de se retrouver c'est fort et beau. Visuellement ces moments sont d'ailleurs vraiment uniques, ils ont quelque-chose de presque primitif assez saisissant. Toute la dernière partie est géniale aussi, ce groupe là, accroupi au bord d'un chemin boueux sans savoir quoi faire, où aller, avec la guerre qui gronde à côté. Là j'étais à fond.
Je n'avais pas ressenti une minute d'ennui devant les 4h d'A la folie, qui m'avait hypnotisé. Là j'ai eu sans cesse le sentiment de rester en dehors. Ça reste un beau documentaire, très humain mais j'ai eu du mal à m'y intéresser contrairement à ses précédents tous géniaux (vu tous ses docs sortis en France sauf Fengming et pas vu intégralement A l'ouest des rails et j'ai Le Fossé chez moi qu'il faut que je voie).
3/6
