Ouais ouais cow boy, Marie-Castille Mention-Schaar
Sonia, 17 ans, a failli commettre l'irréparable pour "garantir" à sa famille une place au paradis. Mélanie, 16 ans, vit avec sa mère, aime l'école et ses copines, joue du violoncelle et veut changer le monde. Elle tombe amoureuse d'un "prince" sur internet. Elles pourraient s'appeler Anaïs, Manon, Leila ou Clara, et comme elles, croiser un jour la route de l'embrigadement… Pourraient-elles en revenir?
Un film choral sur l'embrigadement et le désembrigadement en parallèle de deux adolescentes les enjoignant à rejoindre l'état islamique en Syrie et du voile de désarroi rajaillissant sur leurs familles, avec en figure tutélaire les interventions de Dounia Bouzar qu'on a beaucoup vu dans les médias ces derniers mois pour parler de ses thérapies contre la déradicalisation. MCMS a commencé à tourner le 16 novembre figurez-vous et ça se sent dans la solennité qui s'en dégage, en expliquant comment les processus de recrutement de Daesch dénaturent la construction identitaire d'adolescentes pour les placer en situation de déni et de rupture face à la société dans une propagande savamment ordonnée entre drague Facebook et lavage de cerveaux par une avalanche de SMS. Même si il y a pas mal de tics de construction téléfilmesques (les regards face caméra pour reprendre possession de sa vie, ce genre de trucs), on ne peut pas nier que le film est clairement dans le plein reflet de son époque en décortiquant les méthodes de recrutement de djihadistes, façon Philippe Faucon des beaux quartiers (enfin, j'abuse un peu ça reste Creteil) avec des caucasiennes, avec un casting où tous les personnages qui comptent sont quasi exclusivement féminins.
Ca sent le gros candidat aux Cesars.
4/6