Curtiz (hormis pour le Robin des bois de mon enfance), c'est l'archétype du classicisme hollywoodien que je déteste (Casablanca avant tout, Mildred Pierce également). Et pour le coup (c'est peut être l'effet inverse d'un Lang dont j'en attend tellement qu'au final j'ai plus de chances d'être déçu que satisfait, avec Curtiz j'en attends tellement peu qu'un rien m'enchante), ce Dodge City est une bonne surprise. Je ne vais pas le survendre, ça n'est certes pas le chainon manquant du western hollywoodien, et il se place gentiment assez loin derrière les meilleures réussites de Ford ou de Hawks. Il n'empêche qu'au travers de certaines scènes (l'ouverture qui fait du Peckinpah avant l'heure sur la fin d'une époque - la course entre le chemin de fer et la diligence, l'énorme scène de baston dans le saloon pendant que Bruce Cabot s'essaie à la ligue pour la tempérance - proche cousin d'un V. McLaglen chez Ford), il arrive a transcender un scénario sommes toute très classique.
Mais surtout, c'est la révélation qu'Errol Flynn est un excellent acteur. En fait ça fait une éternité que je n'avais pas vu un de ces films, j'ai tenté récemment (sans aller au bout) l'Aigle des mers du même Curtiz, qui représente bien le côté pirates/robin des bois dans lequel j'avais cantonné Flynn dans ma tête. Dans Dodge City, il démontre une palette beaucoup plus étendue que ce à quoi je m'attendais, acteur fin et subtil qui met un sérieux taquet à quelques gloires de l'époque (Gable et Cooper par exemple).
4/6
Du coup bien envie de me faire Virginia City après celui-là.