Human Desire en VO
Assez mitigé.
Je reconnais à cette adaptation assez libre de la Bête Humaine une certaine prodondeur psychologique, ainsi qu'une capacité à toujours laisser planer des zones d'ombre quant à la réalité des choses, quant à ce qui anime réellement les personnages : Lang travaille les questions du mensonge et du désir, et son film a l'intelligence de ne pas leur apporter de réponse définitive.
Il y aussi tout un tas de séquences d'une beauté fulgurante : l'ouverture, un bijou de montage, qui montre en quelques plans l'univers ferroviaire qui constituera l'arrière-plan du drame à venir ; la scène du meurtre, une des plus belles ellipses qui soient ; ou encore la traque entre les wagons, et encore une fois l'incertitude qu'elle déclenche.
Néanmoins, ce Désirs Humains a une grosse faiblesse, c'est la très médiocre Gloria Grahame et sa moue imperturbable, pas vraiment aidée par Lang qui lui fait déclamer monologue sur monologue sans jamais s'apercevoir de la médiocrité de sa performance et des problèmes de rythme qui en découlent. Et ça gâche vraiment le dernier tiers, cette théatralité hors-sujet surlignée au stabilo, sur-explicative, agaçante.
Bref, film malheureusement très inégal, qui alterne entre le somptueux et le très oubliable. Mais ça reste à voir, évidemment.