Pier Ulmann vivote à Paris, entre chantiers et larcins qu’il commet pour le compte de Rachid, sa seule "famille". Son histoire le rattrape le jour où son père est retrouvé mort dans la rue, après une longue déchéance. Bête noire d’une riche famille de diamantaires basée à Anvers, il ne lui laisse rien, à part l'histoire de son bannissement par les Ulmann et une soif amère de vengeance. Sur l’invitation de son cousin Gabi, Pier se rend à Anvers pour rénover les bureaux de la prestigieuse firme Ulmann. La consigne de Rachid est simple : « Tu vas là-bas pour voir, et pour prendre. » Mais un diamant a beaucoup de facettes…
Mélange d'un canevas quelconque de polar d'infiltration/braquage et de drame familial aux influences noires américaines à la Gray ou Mann, Diamant Noir est surtout intéressant, comme dirait Qui-Gon, pour les facilités scénaristiques dans lesquelles il refuse de s'engouffrer. Plus que sa description détaillée du milieu des diamantaires d'Anvers, dont il pousse une symbolique assez appuyée de l'éclat de la pierre à multiples facettes se reflétant au fond des yeux, c'est quand Harari creuse la complexité de cette famille, où les pères de substitution restent des mafieux ou des tyrans, qu'il donne de la profondeur à son récit, ainsi qu'un sens assez personnel du tragique et de la fatalité. Cheveux gras gominés et mal rasé, l'emploi de Niels Schneider change de ses rôles habituels d'éphèbe michelangeloïen cul nu mais il n'en reste pas moins un acteur limité. La saleté de l'image et de la lumière rajoutent une atmosphère suffocante où tous les personnages semblent mal dans leur peau ou au bord du gouffre, sans jamais véritablement emporter le morceau, comme si la tension était constamment phagocytée par les doutes permanents des personnages.
3/6
