Céline, Thomas et Maxence marchent toujours par trois. Comme la trilogie de la devise républicaine. Ils veulent se marier, une maison, un travail, des enfants sages et manger tous les jours des huîtres. Insoumis et inadaptés à une furieuse réalité économique et administrative, ils chevauchent leurs quads de feu et traversent une France accablée, en quête de nouveaux repères, de déserts jonchés de bipèdes et d’instants de bonheur éphémère.
J'aime beaucoup la troupe des chiens de Navarre dont j'ai du voir quasiment tout sur scène, mais leur sens du happening permanent passe moins bien au cinéma. Chaque scène se voit ainsi comme un morceau de bravoure anar totalement dégingandé, entre une incruste à dîner chez Claire Nadeau et Olivier Saladin en parents de substitution ou une ouverture furibarde en mariage pour tous à trois en passant par une improbable séquence de coaching de serrage de mains à Pôle emploi qui se regarde comme une enfilade de sketchs tirant en longueur et en improvisation jusqu'à finalement tourner à vide, là où les moments de flottement nourrissaient le barnum scénique tandis qu'on flirte ici parfois avec la panne sèche niveau inspiration sous ses airs de joyeux bordel libertaire.
2/6