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Rester vertical (Alain Guiraudie - 2016) https://forum.plan-sequence.com/rester-vertical-alain-guiraudie-2016-t25088.html |
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Auteur: | DPSR [ 06 Juin 2016, 18:16 ] |
Sujet du message: | Rester vertical (Alain Guiraudie - 2016) |
Léo est à la recherche du loup sur un grand causse de Lozère lorsqu’il rencontre une bergère, Marie. Quelques mois plus tard, ils ont un enfant. En proie au baby blues, et sans aucune confiance en Léo qui s’en va et puis revient sans prévenir, elle les abandonne tous les deux. Léo se retrouve alors avec un bébé sur les bras. C’est compliqué mais au fond, il aime bien ça. Et pendant ce temps, il ne travaille pas beaucoup, il sombre peu à peu dans la misère. C’est la déchéance sociale qui le ramène vers les causses de Lozère et vers le loup. N'assumant pas trop le succès de L'inconnu du lac et son aura sulfureuse et trop immédiatement érotique, Guiraudie revient à la base de son cinéma, poétique en terrain déserté, gay gériatrique et fantaisiste précarisé. Rester Vertical s'affirme d'ailleurs peut-être comme son film le plus mal aimable avec sa narration volontairement décousue et ses moments presque punks comme sa scène de sodomie sur un vieillard obèse comme prophétie euthanasique sur du Pink Floyd. Plus illisible, plus noir aussi, comme si Guiraudie associait les derniers remparts de la dignité humaine à une quête absolue d'indépendance, il multiplie les personnages de ruraux homophobes et taciturnes comme les ogres d'un conte déviant où l'on croise aussi des sorceresses-psys bucoliques pour mieux stigmatiser les frustrations et les renoncements ordinaires, là où la sexualité n'arrive même plus à combler le désenchantement du politique. 4/6 |
Auteur: | Karloff [ 07 Juin 2016, 13:11 ] |
Sujet du message: | Re: Rester vertical (Alain Guiraudie - 2016) |
Déception. On m'avait vanté le scénario, j'ai surtout trouvé qu'il n'y en avait pas, succession de scènes poétiques ou triviales sur le thème de la feuille blanche - aussi bien sur le plan du taf que dans la vie. L'acteur est particulièrement inexpressif. La fin est très belle. 3/6 |
Auteur: | Arnotte [ 07 Juin 2016, 13:20 ] |
Sujet du message: | Re: Rester vertical (Alain Guiraudie - 2016) |
Je suis resté assis. OK, c'est "libre", souvent surprenant, forcément imprévisible, parfois marrant, mais en même temps c'est un grand n'importe quoi, je ne m'implique jamais dans le récit, et ça me passe 3km au-dessus de la tête. Du coup, l'ensemble ma paru fort artificiel, voire poseur. Grande déception après L'Inconnu du lac que j'avais beaucoup aimé. 2/6 |
Auteur: | Rajdevaincre [ 11 Juin 2016, 11:14 ] |
Sujet du message: | Re: Rester vertical (Alain Guiraudie - 2016) |
Et bien Rester Vertical c’est clairement le premier film choc de ce festival ! Des scènes crues (voire même très crues): Mais au-delà, Rester Vertical tente et innove sur plusieurs points. De nombreuses prises de vues subjectives (dommage que le concept de caméra épaule = subjectif ne tienne pas longtemps cela aurait pu être génial). Un scénario complètement absurde avec des personnages qui se croisent, se décroisent pour finalement se recroiser dans des endroits où ils ne sont pas censés se retrouver. L’histoire repose sur 6 ou 7 personnages dont un principal qui n’arrive pas à écrire un scénario de film. Des scènes crues, je le disais mais aussi des scènes hilarantes totalement irrationnelles. Quelques personnages sont d’une vulgarité tordante. Bref, avec ce film Alain Guiraudie marque des points. Original et anticonformiste, Rester Vertical divisera sûrement mais ne laissera pas indifférent. A Cannes, c’est déjà bien. 3,5/6 |
Auteur: | Lohmann [ 26 Aoû 2016, 19:05 ] |
Sujet du message: | Re: Rester vertical (Alain Guiraudie - 2016) |
Karloff a écrit: Déception. On m'avait vanté le scénario, j'ai surtout trouvé qu'il n'y en avait pas, succession de scènes poétiques ou triviales sur le thème de la feuille blanche - aussi bien sur le plan du taf que dans la vie. L'acteur est particulièrement inexpressif. La fin est très belle. 3/6 Je pense à peu près tout l'inverse de Karloff. J'aime tout particulièrement l'acteur principal, les seconds rôles sont également très bons. La thématique me semble tout autre que celle de la création (ou alors de la Création, mais surtout de la mort). Et je n'aime pas du tout la fin. Pour le reste, on va dire demie déception parce que Rester vertical ne me semble pas au niveau de L'Inconnu du lac, que j'ai mis pas mal de temps à me mettre dedans craignant même de rester sur le bord de la route pendant tout le film, perdu par les ellipses temporelles qui font s'entrechoquer des scènes qui doivent se passer à 6 moins d’intervalles et la crudité d'autres. Mais finalement Guiraudie réussit à nous happer dans son univers, alors que l'incongru le dispute à l'improbable, que le personnage principal s'enfonce sans jamais perdre véritablement pied. Le ton général du film est tellement particulier qu'une seconde vision me semble presque nécessaire pour l'appréhender correctement. 3/6 (parce qu'attendre la moitié du film pour être dedans c'est long), qui pourrait augmenter avec le temps et/ou une seconde projection. |
Auteur: | Jerónimo [ 26 Aoû 2016, 19:08 ] |
Sujet du message: | Re: Rester vertical (Alain Guiraudie - 2016) |
Lohmann a écrit: Karloff a écrit: 3/6 Je pense à peu près tout l'inverse de Karloff. 3/6 Bah tu vois |
Auteur: | Lohmann [ 26 Aoû 2016, 19:09 ] |
Sujet du message: | Re: Rester vertical (Alain Guiraudie - 2016) |
Jerónimo a écrit: Lohmann a écrit: Karloff a écrit: 3/6 Je pense à peu près tout l'inverse de Karloff. 3/6 Bah tu vois A cela près! |
Auteur: | Gontrand [ 29 Aoû 2016, 22:47 ] |
Sujet du message: | Re: Rester vertical (Alain Guiraudie - 2016) |
Très beau film, que j'ai préféré à l'"Inconnu du Lac". Le début laisse penser aux documentaires de Depardon sur les paysans de montagne avec du cul cru, mais à la fin le film bascule vers une fable malaisante pas si éloignée de la Honte de Bergman (ou de la Voie Lactée de Bunuel). Mais au contraire de Bergman, il dépeint quelque chose de caractéristique de notre monde: l'éloignement et la séparation radicale n'est pas liée au malentendu, mais fait paradoxalement fond sur une compréhension prélable de l'autre qui est totale, implicite mais déjouée (chez Bergman l'incommunicabilité dans le couple absorbe l'incommunicabilité sociale, dans ce film c'est l'inverse). J'aime bien le fait que plus les personnages essayent de fuire, plus ils sont embarqués par des modèles de voiture anciens (la femme -très bonne actrice, l'acteur est lui aussi très bon- se barre en AX, l'homme se laisse piéger au contraire en Fiat 500 III providentielle qui le ramène): la mémoire est le véhicule raté de la fuite hors de la solitude, de la précarité et du conformisme. La génération de mai 68 qui est aimée contre elle-même (et pour la liberté qu'elle a transmise sans l'inversir). Et aussi le fait que le personnage énonce une parole de résistance (qui n'a plus valeur d'esquive et de chèvrechoutisme compatissant comme ce qu'il disait jusque là, mais est la première métaphore qu'il ait le courage d'énoncer) au moment où le mythe s'est effondré Meilleur film de 2016 que j'aie vu à ce jour, très riche. |
Auteur: | Karloff [ 29 Aoû 2016, 22:54 ] |
Sujet du message: | Re: Rester vertical (Alain Guiraudie - 2016) |
Le Cow-Boy, un avis sur l'ordre hégélien ? |
Auteur: | Gontrand [ 29 Aoû 2016, 22:58 ] |
Sujet du message: | Re: Rester vertical (Alain Guiraudie - 2016) |
Si ça se trouve il l'a lu plus que moi (ce qui n'est pas difficile). Se méfier de ce que recouvre le snobisme de la fausse beaufferie |
Auteur: | Mickey Willis [ 30 Aoû 2016, 22:47 ] |
Sujet du message: | Re: Rester vertical (Alain Guiraudie - 2016) |
Gontrand a écrit: Je me suis fait ces deux mêmes reflexions ! Et du coup: |
Auteur: | Karloff [ 30 Aoû 2016, 23:00 ] |
Sujet du message: | Re: Rester vertical (Alain Guiraudie - 2016) |
ça, c'est que j'aime chez Guiraudie. C'était sans doute prévu sur du Pink Floyd - shine on crazy diamond, non ? musique parfaite pour le sexe.... - mais obtenir les droits aurait coûté plus cher que toute sa filmographie.... mais il laisse quand même le nom du groupe. |
Auteur: | Mickey Willis [ 30 Aoû 2016, 23:09 ] |
Sujet du message: | Re: Rester vertical (Alain Guiraudie - 2016) |
Sur le film sinon, que j'ai donc trouvé très drôle également en dehors de ces anecdotes, je suis vraiment friand du style de Guiraudie en direct lignée avec Bertrand Blier ou Brisseau, en se donnant sans doute encore plus de libertés de ton. J'ai une véritable admiration pour sa capacité à s'affranchir de toute limite graphique, morale et à transgresser les règles classiques du scénario et de la caractérisation, en particulier quand ce doux surréalisme lui permet d'en tirer des séquences d'humour inattendues, et bien sûr surtout lorsqu'il se met au service d'un étrange romantisme comme c'était magnifiquement le cas avec L'Inconnu du Lac. Ici encore, Guiraudie continue de mélanger les genres, abandonnant la comédie au tournant de scènes de nuits inquiétantes perdues au fin fond de la campagne pour dériver vers le thriller voir à l'horreur. Tout ça enrichie le film et continue de nous perdre un peu plus, mais je dois quand même avouer qu'après m'être pourtant rapidement laissé conquérir par le film (dès les premiers dialogues en fait), ce dernier m'a un peu lâché et a commencé à me lasser aux deux tiers environ. Petite déception donc, mais j'ai tout de même accroché pendant la majeur partie du film. 4/6 |
Auteur: | Mickey Willis [ 30 Aoû 2016, 23:14 ] |
Sujet du message: | Re: Rester vertical (Alain Guiraudie - 2016) |
Karloff a écrit: ça, c'est que j'aime chez Guiraudie. C'était sans doute prévu sur du Pink Floyd - shine on crazy diamond, non ? musique parfaite pour le sexe.... - mais obtenir les droits aurait coûté plus cher que toute sa filmographie.... mais il laisse quand même le nom du groupe. Oui je trouvais ça bizarre qu'il se paye des morceaux de Pink Floyd justement, mais en fait je me demande si c'est pas juste fait exprès et pensé depuis quasiment le début, ça colle parfaitement avec le ton du film. Dans le même genre d'idée, lorsqu'on le voit devant un kiosque à journaux et qu'on voit en petit en haut à droite de l'écran qu'il y'a un titre abusé sur son histoire avec le vieux, j'aurais aimé que ça reste un clin d'oeil discret sans qu'il zoome dessus par la suite. |
Auteur: | Karloff [ 30 Aoû 2016, 23:18 ] |
Sujet du message: | Re: Rester vertical (Alain Guiraudie - 2016) |
en fait, je n'aurai pas du voir le film à 8h30 à Cannes. |
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