J'en attendais sans doute trop vu ce que j'avais lu dessus, mais je suis quand même un peu déçu par le film, épuisant à force d'empiler les filtres colorés, les dialogues niais, et les set-piece fauchées de mélodrame empesé.
Granted, il y a des trucs absolument magnifiques là-dedans, comme ce basculement génial dans le drame après deux premiers tiers complètement guimauves, et un travail thématique d'une grande richesse (le travestissement, si courant dans la fiction asiatique, qu'Hark travaille de façon nouvelle, en rendant évidente sa facticité). Réfléchir à la liberté au sein d'une école confucéenne qui prône l'uniformité est un choix couillu aussi, d'autant plus convaincant qu'il permet non seulement de construire une romance bien troussée (bien qu'un peu gogole par moment), mais aussi de réfléchir au cloisonnement que cette école implique.
Ce qui, chez moi, ne colle malheureusement pas, c'est qu'il me semble que le film n'évite jamais la niaiserie, que ce soit dans la romance (souvent élégante, mais franchement godiche par endroits) ou dans son mélodrame, qui navigue entre le très inspiré (l'emprisonnement, la lettre) et l'hyperbole maladroite (les larmes de sang, le final). Hark, que l'on sent ici porté par l'idée de faire un film sur les extrêmes, me semble ici emporté par la candeaur qu'il essaie d'insuffler à l'oeuvre : trop empesé, The Lovers est un film en dents de scie, trop inégal pour vraiment emporter l'adhésion.
Nota : les sous-titres français sont d'une honteuse médiocrité.
4/6